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La faim, cause de déscolarisation dans l’Ouest

Écrit par Irin News
19.01.2008
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  • Deux enfants dans un village népalais(攝影: / 大紀元)

NÉPAL

TAPRI – La faim et le régime alimentaire insuffisant des enfants demeurent parmi les principales causes d’absentéisme scolaire dans bon nombre de villages reculés de l’Ouest népalais, selon plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent dans le secteur de l’éducation.

«Les pénuries alimentaires ont toujours été à l’origine du manque d’assiduité des écoliers», a expliqué Anil Srivastava, instituteur à l’école de Shri Gayatrin, un établissement primaire public de Tapri, village du district de Bardiya, situé environ 700 kilomètres au sud-ouest de Katmandou.

Tapri est le village le plus pauvre du district défavorisé de Bardiya, où la plupart des habitants vivent avec moins d’un dollar américain par jour, selon Dalit Sewa Sangh, une ONG locale spécialisée dans l’aide aux communautés rurales.

Pour M. Srivastava, les villageois de Tapri, comme bien d’autres dans l’ouest du Népal, ne peuvent pas produire assez de vivres et n’ont pas les moyens de s’en procurer pour nourrir leurs enfants.

«Comment peuvent-ils continuer à aller à l’école en étant constamment affamés?», s’est interrogé Bijaya Ghimire, instituteur. Chaque année, dans la région, en moyenne 10 à 15 % des écoliers âgés de dix à quatorze ans arrêtent l’école avant d’avoir achevé le cursus primaire, a-t-il ajouté.

Selon le ministère de l’Éducation, la situation à Tapri est caractéristique d’un grand nombre de villages reculés du pays, où chaque année 14,5 % des écoliers du cours préparatoire au cours moyen première année arrêtent l’école.

D’après les ONG, en plus de la pauvreté et de la faim dont souffrent les enfants dans les zones rurales, les infrastructures scolaires inadaptées, les longues distances à parcourir pour se rendre à l’école et l’absence de routes d’accès contribuent à aggraver le problème.

Plus d’un million d’enfant non scolarisés

«Comment peut-on jamais encourager les parents à envoyer à l’école leurs enfants affamés?», s’est demandé Himalaya Prasad Adhikari, instituteur. L’on reproche souvent aux enseignants de ne pas veiller à ce que les enfants poursuivent leur cursus; toutefois, pour M. Adhikari, ce sont la pauvreté et l’insécurité alimentaire qui ont toujours été la cause véritable de cette déscolarisation.

«Pour que ces enfants aillent régulièrement à l’école, il faut les nourrir, mais nous n’en avons pas les moyens», a déploré M. Adhikari.

Selon plusieurs enseignants, qui exercent dans les villages reculés de l’Ouest népalais, si rien n’est fait pour résoudre la situation actuelle, il sera impossible d’augmenter les taux de scolarisation.

Selon les estimations du Bureau central de la statistique (CBS), un organisme gouvernemental, le Népal compte environ six millions d’enfants âgés de cinq à quatorze ans, mais près de 20 % d’entre eux n’ont jamais été scolarisés, en particulier dans les régions rurales, où vit 80 % de la population.

«Le début de la destruction d’un enfant»

«La déscolarisation est tout bonnement le début de la destruction d’un enfant, car [ces enfants] ne pourront plus jamais retourner à l’école. Ils se mettent à travailler ou se marient à un trop jeune âge», a affirmé Prem Yadav, instituteur à Tapri.

Pour M. Yadav, le problème est plus grave chez les fillettes qui, après avoir arrêté l’école, se marient ou se mettent à travailler à un âge précoce pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Quant aux garçons, a-t-il poursuivi, ils migrent, pour la plupart, vers les villes et les bourgades népalaises ou indiennes et ne retournent jamais à l’école.

«Les parents nous demandent souvent ce qu’ils gagnent à envoyer leurs enfants affamés à l’école. Nous n’avons pas la réponse», a fait remarquer M. Yadav.

Et tant qu’ils ne mangeront pas à leur faim ou que la situation d’extrême pauvreté dans laquelle ils se trouvent ne s’améliorera pas, plus d’un million d’enfants ne seront pas scolarisés, a-t-il dit.

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