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Des sites internet pour se socialiser?

Écrit par Fréderique Privat, La Grande Époque - Guadeloupe, avec AFP
27.01.2008
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  • (攝影: / 大紀元)

 

MySpace, Facebook, Orkut ou encore LinkedIn, ces noms vous sont peut-être familiers, surtout si vous êtes des internautes amateurs de rencontres. Les sites de socialisation, c’est leur nom, se multiplient et multiplient leurs membres sur le Net. Comme leur nom l’indique, ces sites permettent à tout un chacun de se créer un réseau d’amis « virtuels » à travers l’élaboration, la présentation puis l’alimentation d’un profil de type blog qui utilisera pour cela, photos, musiques, sites préférés et tout autre élément permettant de mieux faire connaître ses goûts, son caractère, ses « hobbies »…

 

CREER DES RESEAUX D’AMIS

Le site MySpace, créé en 2003, et aujourd’hui disponible en français, est le premier site de socialisation, en termes d’effectif, avec plus de 100 millions de membres à son actif. Sur le site français, MySpace se définit comme suit:

Fr.MySpace.com est un service en ligne permettant à nos membres de créer des profils personnels uniques pouvant être liés à travers des réseaux d’amis. Les membres MySpace peuvent visualiser les profils des autres, communiquer avec d’anciens amis et en rencontrer de nouveaux, partager des photos, publier des journaux, poster des commentaires et décrire leurs intérêts…

Juste après MySpace, c’est Facebook, un site créé en 2004 à Harvard et destiné originellement aux seuls étudiants de la prestigieuse université américaine, mais qui s’est vite étendue au reste de la population, atteignant aujourd’hui les quelque 60 millions de membres sur la planète…

DES SITES SELECTIFS

Face à ces géants virtuels, il existe cependant d’autres sites de socialisation de taille bien moins importante mais présentant toutefois des spécificités fort intéressantes. C’est le cas par exemple de ASmallWorld, qui ne compte que 265.000 membres, mais parce que ceux-ci auront fait l’objet d’une sélection ardue de la part des webmestres. Créé en 2004 par un banquier suédois, ce site très select ne compte que des VIP, triés dans le monde des riches héritiers, de la jet-set mondiale, des top-modèles ou encore de jeunes cadres dynamiques… Sur le site, la bonne tenue est donc de mise, la vulgarité, le racisme ou la pornographie y sont strictement interdits…

Il est donc intéressant de constater que le besoin de se regrouper autour d’une appartenance sociale, professionnelle ou même ethnique, se fait sentir même dans l’établissement de liens virtuels sur la toile.

Par exemple, la popularité grandissante de Facebook au Canada (environ 8 millions de membres) et à Toronto notamment, qui se targuait en mai dernier d’être « la capitale mondiale de Facebook en termes d’utilisateurs ». Selon Greg Elmer, directeur du laboratoire de recherche sur l’impact culturel des technologies de l’information (Université de Ryerson, Toronto), « la popularité de Facebook à Toronto s’explique par la présence d’universités, sa géographie étendue (passer de la banlieue au centre-ville peut y prendre des heures), sa culture financière (première place financière au Canada) et sa diversité ethnique ».

En outre, selon les données du recensement canadien, près de la moitié des cinq millions d’habitants de la région de Toronto sont des « immigrants ». Et nombre d’entre eux utilisent des sites de socialisation pour maintenir le contact à l’étranger ou en développer sur place, estiment les chercheurs.

Cet exemple de Facebook à Toronto est révélateur de manière plus générale des facteurs de développement de ces sites :

- des grandes métropoles où les rencontres deviennent difficiles du fait du caractère « individualisant » (« métro, boulot, dodo ») qu’induisent les grandes agglomérations ;

- des membres souvent jeunes, adolescents ou étudiants, et beaucoup d’immigrants, tous en recherche d’un certain équilibre identitaire qui nécessite de  côtoyer des individus de profils semblables…

- l’attrait du Net qui permet de se dévoiler, de faire savoir qui on est, tout en gardant une barrière physique (malgré les éventuels photos ou films) avec autrui, puisque le contact réel est secondaire.

LE SERVICE EN LIGNE N’EST PAS SANS RISQUE

Bon nombre de jeunes (et de moins jeunes) adhèrent donc à ce concept, n’hésitant pas à livrer tout ou partie d’eux-mêmes sur des sites qui peuvent être lus de tous, créant alors un risque pour leur sécurité. Ainsi, selon une récente étude réalisée par la firme britannique de sécurité informatique Sophos, 41 % des utilisateurs de Facebook sont prêts à révéler des données personnelles sans contrôler d’où provient la demande.

Sur 200 utilisateurs choisis au hasard, 87 ont répondu à un parfait inconnu, créé par Sophos, lui donnant dans la majorité des cas accès à des photos de famille ou d’amis, des informations sur leurs goûts, leurs hobbies ou leur profession, certains ajoutant un CV complet.

Or, des pirates risquent de « récupérer ces données pour les revendre à des ‘spammeurs’ qui procèdent à des attaques ‘spams’ (courriers indésirables) ciblés », prévient Gaël Barrez, directeur commercial anti-fraude de RSA Security, spécialisée dans la sécurité informatique.

Outre les « spams » à visée commerciale, la publication d’informations confidentielles accroît le risque de diffusion de virus.

« Sur ces sites, il est très simple d’envoyer des messages personnels à des utilisateurs en leur donnant l’impression qu’on les connaît, grâce aux informations qu’ils ont diffusées », note Michel Lanaspèze, directeur de la communication de Sophos France.

« Et s’il croit connaître quelqu’un, l’usager hésitera moins à cliquer sur un lien, sans savoir qu’il est infecté », ajoute-t-il.

Selon plusieurs spécialistes, il serait même possible, grâce aux données confidentielles publiées sans précaution, d’usurper des identités.

Toutes les informations privées mises en ligne peuvent aider un criminel à deviner le mot de passe d’un utilisateur ou à se faire passer pour lui, indique-t-on chez Sophos.

« Votre date de naissance et l’endroit où vous vivez est suffisant pour que quelqu’un obtienne une carte bancaire à votre nom », a souligné Tony Neate, à la tête d’une récente campagne d’information en Grande-Bretagne sur le sujet.

« Beaucoup de gens font sur internet ce qu’ils ne feraient pas dans la rue : donner des informations confidentielles à de parfaits inconnus », résume Guillaume Lovet, expert en criminalité chez Fortinet.

LUTTER POUR LA SECURITE SUR INTERNET

Fort de ces analyses, il est alors hautement recommandé d’utiliser les options de confidentialité disponibles sur les sites afin de faire passer certaines informations personnelles. Il est aussi préférable de choisir des mots de passe différents pour la messagerie et les autres comptes d’utilisateurs.

C’est donc la vie privée de l’individu même qui peut être mise à mal s’il n’y prend pas garde…

Ainsi, Facebook lançait en novembre dernier une opération publicitaire nommée Beacon, destinée à cibler les acheteurs en ligne potentiels pour un type de produit. En effet, les préférences d’un utilisateur étant systématiquement transmises à « ses amis », il était facile de sélectionner une liste de public-cible pour un type de produit, ceci étant en fait destiné à attirer davantage de publicités et donc augmenter le chiffre d’affaire…Pour exemple, parmi les groupes partenaires de Facebook, on peut compter Coca-Cola, Microsoft ou Sony Pictures. Seulement, cette stratégie publicitaire a rapidement été dénoncée par des utilisateurs et le groupe de défense des droits des internautes Moveon.org annonçait ainsi que 55.000 personnes avaient déjà signé une pétition intitulée « Facebook : arrête d’empiéter sur ma vie privée ». Depuis, cette fonction n’est plus systématiquement transmise mais nécessite l’accord de l’utilisateur.

En définitive, le Net révèle encore une fois que si le monde virtuel, dans lequel s’échappent nombre de nos condisciples, permet d’assurer une alternative « humaine » à la vie quotidienne parfois solitaire et « asocialisante », ce même Net nécessite toutefois le respect d’un minimum de règles sécuritaires garantissant l’intégrité de la vie privée.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.