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Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
29.01.2008

 

Critique de film

  • Jennifer Marsh (Diane Lane) (攝影: John Bramley /

Un thriller comme bien d’autres avec un dénouement prévisible, voilà ce à quoi on peut s’attendre en allant voir Untraceable (Intraçable) qui a le seul mérite de traiter d’un sujet pas encore énormément exploité au cinéma, la cybercriminalité.

L’agent spécial du FBI, Jennifer Marsh, Diane Lane (Walk on the Moon, Under the Tuscan Sun), est une spécialiste de l’informatique qui a la fonction de retracer les cybercriminels. Lorsqu’elle tombe sur un site mis en place par un tueur en série, elle constate que l’on peut voir chacune des victimes de ce dernier mourir en temps réel. Pire encore, elles sont reliées à un mécanisme qui les entraîne vers la mort et est activé par l’augmentation des visites sur le site en question, transformant ainsi chaque visiteur en complice de l’assassinat.

Ce dernier film de Gregory Hoblit (Fracture, Hart's War) fait appel à plusieurs clichés surexploités comme le personnage du policier à la fois défraîchi et séduisant ainsi que la scène classique du meurtrier caché dans la nuit sur le banc arrière de la voiture. Comme d’habitude, on révèle l’arme du crime final dès les premières scènes... Le scénario laisse à désirer et tourne les coins ronds quant aux méthodes du meurtrier qui déplace tout un système informatique complexe et sa propre personne plus rapidement que le ferait un super héros. Hoblit ne semble pas être frileux devant les invraisemblances.

Néanmoins, le site offre certains renseignements intéressants sur la cybercriminalité qui relève  dans la plupart des cas du domaine de la fraude. Il est peut-être même plus pertinent de visiter le site que de payer son entrée au cinéma pour aller voir ce fade blockbuster.

Untraceable suscite, malgré tout, une réflexion intéressante sur la responsabilité (voire la complicité) des médias et du public qui donnent une tribune et beaucoup d’attention à certains types de criminels que l’on pourrait croire flattés dans leur orgueil d’être sous les projecteurs. Étrange pourtant que l’on utilise un long métrage hollywoodien, que consomme le grand public à la recherche de sensations fortes et poussé par la curiosité de voir du répugnant, afin de critiquer cette même curiosité qui met les criminels sur la sellette. On critique les faiblesses du public et des médias, ces mêmes caractéristiques qui ont rempli la salle de spectateurs.