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La radio pour parler librement de sexualité

Écrit par Irin News
03.01.2008
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  • L'émission de radio au Népal(攝影: / 大紀元)

NÉPAL

KATMANDOU – Les Népalais ont la réputation d’être très timides lorsqu’il s’agit d’évoquer les questions liées au sexe, mais à en juger par la popularité d’une émission avant-gardiste de radio, Saathi Sanga Manka Kura, «Discussion avec mes amis», cela ne les gêne pas d’en entendre parler.

Près de six millions de Népalais, en majorité des jeunes, allument leur poste de radio chaque semaine pour écouter pendant une heure des feuilletons, des chansons et des messages élaborés dans un style plutôt léger sur des sujets tels que le VIH/Sida et la santé sexuelle.

«Il y a énormément de questions liées au VIH/Sida que les jeunes générations hésitent encore à évoquer ouvertement, et c’est là que nous aidons à combler le manque», a expliqué Sangita Budhathoki, une productrice de l’émission.

L’un des moments les plus prisés de l’émission est celui au cours duquel sont lus des courriers d’auditeurs demandant des conseils. La radio reçoit près de 1500 lettres chaque mois, envoyées par des auditeurs dont certains vivent dans les régions les plus isolées du pays et qui ont parfois marché des heures pour atteindre le premier bureau de poste.

La stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH sont des thèmes récurrents dans les courriers.

«Ma fiancée [qui a récemment été diagnostiquée positive au VIH] a menacé de se suicider si je ne l’épousais pas. Bien que je lui aie promis, j’ai très peur que ma communauté me stigmatise si je me marie avec quelqu’un qui a le VIH. Ai-je tort de dire cela?», a demandé un adolescent anonyme d’une région de l’ouest du pays.

Le Népal affiche un taux de séroprévalence de 0,5 % pour une population de quelque

26 millions d’habitants.

Cependant, les facteurs qui pourraient contribuer à la propagation du virus sont présents: un nombre croissant de consommateurs de drogues injectables, des populations déplacées par les conflits avec les rebelles maoïstes et une migration de jeunes villageois qui traversent la frontière pour aller chercher du travail en Inde.

Saathi Sanga Manka Kura offre une alternative à des jeunes souvent incapables de parler de sexualité avec leurs parents et, bien que la façon dont l’émission aborde ce sujet soit très neutre, elle provoque toujours des frémissements chez les Népalais plus âgés et plus conservateurs.

«Il y a un besoin crucial d’informer les jeunes sur les moyens de se protéger du VIH/Sida et de sensibiliser les communautés à la fois dans les zones urbaines et rurales, où la stigmatisation et la discrimination contre [les personnes vivant avec le VIH] est toujours très élevée», a estimé le producteur radio Kaustav Pokhrel.

L’émission Saathi Sanga Manka Kura est diffusée sur les ondes de la radio nationale et de 30 radios locales.

Conçue par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, UNICEF, et réalisée par Equal access Nepal, une organisation non gouvernementale locale, elle constitue une source vitale d’informations pour les jeunes vivant dans les régions rurales, qui n’ont pas d’autre accès à des messages de sensibilisation sur le VIH/Sida.

Une indication de l’impact que peut avoir cette émission a été donnée par la création de plus de 1000 clubs d’auditeurs dans 69 des 75 districts du pays.

«Tout ce que nous faisons, c’est d’analyser les options et d’expliquer les conséquences de chaque choix», a dit Devendra Shrestha, une autre réalisatrice du programme radiophonique. «Ils [les auditeurs] choisissent alors les actions qui sont appropriées dans leur cas.»

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