Le 20 décembre, le journal Wenwei News de Hong Kong révélait les mauvais traitements infligés à plus de 7.000 ours bruns en Chine continentale. La médecine traditionnelle chinoise considère les sels de bile  de la vésicule biliaire des ours comme un médicament très puissant.

Sur un plan international, les ours bruns sont classifiés animaux protégés. Mais selon le rapport, il existerait en Chine au moins 200 fermes privées d'ours. Plus de 7.000 ours y seraient emprisonnés, tous maltraités et gardés dans des conditions effroyables.

Avec l'assistance de la fondation Animals Asia Foundation, le journaliste du Wenwei a visité de nombreuses fermes privées sur une période de trois mois, lui permettant de juger la situation par lui-même et de découvrir la pointe de l'iceberg de ce marché sanglant. Les animaux sont enfermés dans des cages étroites en fer rouillé sous des hangars sombres. Chaque cage est attachée à une boîte de métal dans laquelle s'écoule la bile de l'ours par l'intermédiaire d'un tube en plastique relié à sa vésicule biliaire. Le tube n'est jamais changé… jusqu'à la mort de l'ours.

Des conditions déplorables

Ces ours sont tellement immobiles qu'à première vue, on pourrait les croire morts. Ils vivent dans une puanteur insoutenable. Dû à ces conditions déplorables, ils sont extrêmement amaigris, on aperçoit leur peau, là où ils n'ont plus de poil et les coussinets de leurs pattes sont tout craquelés. Ils se roulent en boule. Enfermés des années durant, leur espérance de vie est réduite à un tiers, en comparaison à un ours vivant dans des conditions décentes.

Selon le rapport, il existerait plus de 400 fermes privées, emprisonnant plus de 10.000 ours en cage. La plupart d'entre elles sont dispersées dans les provinces du Heilongjiang, de Jilin, du Sichuan et du Yunnan. Un fonctionnaire de la province de Jilin a révélé qu'il y a actuellement environ 70 fermes d'ours dans la seule région de Yanbian, dont onze seulement détiendraient des autorisations. 2.100 ours noirs sont enfermés dans ce seul secteur.

Seulement un sixième de la bile produite est utilisée en médecine

D'après un article d'Yvonne Lau, directrice de Mayway Corp. et assistée par Jill Robinson de la fondation Animals Asia Foundation, on apprend que selon un fonctionnaire de l'institut des Sciences de Chine – qui n'a accepté de s'exprimer que sous anonymat – en 2003 la Chine produisait environ 6.000 litres de bile d'ours par an, alors que la demande pour la médecine traditionnelle chinoise n'était que de 500 litres.

L'exploitation des ours représente une telle part de l'économie locale pour certaines régions que la Chine soutient aveuglément la recherche vers d'autres usages médicaux. Ceci a eu pour conséquence le développement et le marketing de vin de bile d'ours, de bien d'autres breuvages, et même de shampoing !