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Diffamation médiatique chinoise devant la Cour d’appel de Montréal

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
30.01.2008
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  • Crescent Chau(攝影: / 大紀元)

Le 23 janvier dernier, Crescent Chau, propriétaire du journal chinois Les Presses Chinoises distribué à Montréal et à Ottawa, accusé de diffamation, a comparu  devant la Cour d’appel du Québec à Montréal. Les dix-huit pratiquants de la méditation Falun Gong qui ont porté plainte contre la publication tenue par l’homme d’affaires controversé étaient représentés par l’avocat spécialiste en matière de diffamation, Me Claude-Armand Sheppard.

«C’est inadmissible de les accuser des pires crimes possibles», a affirmé Me Sheppard pour désigner les propos qu’il estime mensongers publiés dans l’imprimé. «Plusieurs accusations ont des conséquences criminelles», a-t-il ajouté.

Le Falun Gong est une discipline de méditation persécutée en Chine depuis 1999. La propagande médiatique du régime chinois est un élément essentiel de cette répression, d’après le documentaire Beyond The Red Wall du réalisateur indépendant Peter Rowe, coproduit par la chaîne de télévision CBC. Selon Chen Yonglin, un ex-diplomate du consulat chinois de Sydney en Australie, plusieurs médias chinois en Occident sont financièrement supportés par le régime de Pékin et fortement encouragés à discréditer les groupes que le Parti communiste tente d’éliminer.

Depuis le 3 novembre 2001, Les Presses Chinoises ont publié une série d’articles sous forme de publicités payées par Mme He Bing qui accusaient les pratiquants de Falun Gong de divers crimes sordides. Aucune de ces allégations n’apportaient de preuves de tels agissements et elles ont toutes été réfutées en 2003 devant la Cour par le professeur de l’Université de Montréal David Ownby, sinologue et expert sur la question du Falun Gong. Depuis la parution des articles, «Mme He Bing a disparu de la face du Canada», a constaté également Me Sheppard.

Entre 2001 et 2002, la Cour a émis des injonctions contre Les Presses Chinoises pour que les propos attaquant le Falun Gong cessent d’être publiés. L’imprimé n’en a pas tenu compte. La cause a été entendue en 2003, mais la juge Jeannine Rousseau a conclu que les plaignants n’avaient pas été visés personnellement par les articles.

Crescent Chau a lui-même admis que certains de ces textes «sont fallacieux, ridicules et irrationnels», a fait remarquer Me Sheppard. Environ six des plaignants étaient clairement identifiés par leurs noms dans les articles en question. Toutefois, l’avocat de la défense, le très médiatisé Julius Grey, a affirmé que son client n’avait pas de responsabilités à porter, puisqu’il s’agissait d’une publicité payée.

Tout ce qui est publié dans un journal est la responsabilité de l’éditeur et ne devrait pas véhiculer de propos diffamatoires, même s’il s’agit de l’opinion d’un lecteur, a répliqué pour sa part Sheppard.

Lorsque Me Grey a prétendu que les propos publiés, qu’il a qualifiés «d’extrêmes», ne visaient que le fondateur du Falun Gong, M. Li Hongzhi, Me Sheppard a rappelé qu’à plusieurs reprises, les textes évoquaient «tous les pratiquants».

S’exprimant avec la théâtralité qu’on lui connaît, Julius Grey a tenté de discréditer les témoignages des plaignants en les qualifiant de «complètement invraisemblables». Sur cette base, il a avancé que «nous avons le droit de les [pratiquants de Falun Gong] insulter et de les ridiculiser». Il a aussi avancé, à propos de la persécution en Chine, qu’«il n’y en a pas», bien que celle-ci soit reconnue par des gouvernements et des organismes internationaux comme Amnesty International et Human Rights Watch.

Alors que Me Grey se faisait rappeler à l’ordre par les juges, lui signifiant qu’il doit cesser de répéter «cinq fois» la même thèse, l’homme qui affirme être avocat «pour défendre les faibles» a semblé à court d’arguments pour défendre Les Presses Chinoises dont les sources de financement sont douteuses.

En août 2006, Crescent Chau a publié son premier journal pancanadien anti-Falun Gong. Le modeste imprimé, qui a habituellement un tirage de 6000 exemplaires, a été tiré, pour cette édition spéciale, à 100 000 exemplaires, d’après la page d’accueil du site Internet du Quotidien du peuple, le journal officiel du régime communiste de Pékin.

Les juges Michel Robert, Marc Beauregard et Louis Rochette, devant lesquels plaidaient les deux partis, délibéreront pour un temps indéterminé avant de rendre leur jugement sur cette cause impliquant dix-huit pratiquants du Falun Gong et Crescent Chau.

 

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