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Souvenir controversé des trains de la mort en Allemagne

Écrit par Aurélien Girard
31.01.2008
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La société nationale des chemins de fer allemands, la Deutsche Bahn, ouvre le 27 janvier à Nuremberg une exposition sur le passé des déportations nazies. L’exposition, qui s’ouvre alors que se célèbre la 3e Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité – à la date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz – se focalise sur « l’immense souffrance des enfants juifs déportés ». Elle sera également relayée dans les gares par où passaient les trains de la mort.

 

Cette exposition, qui a déjà eu lieu en France, est depuis près de deux ans le motif d’amères disputes entre le dirigent de la Deutsche Bahn, Hartmut Mehdorn, et le gouvernement allemand, le second ayant dû batailler une année et demi pour obtenir l’accord du premier.

Dans un article du 25 octobre 2006 déjà, le journal Der Spiegel rapportait l’opposition d’Hartmut Medhorn et son refus d’obéir aux injonctions de son ministre de tutelle, le ministre fédéral des Transports Wolfgang Tiefensee. Les deux hommes, d’après le quotidien, en étaient presque venus aux mains lors d’une réunion.

« Le sujet est bien trop sérieux pour le donner à voir aux gens alors qu’ils mangent un sandwich ou se dépêchent pour attraper leur train » indiquait alors Medhorn, proposant d’utiliser des musées plutôt que des gares pour cette exposition. Ce à quoi M.Tiefensee avait répondu par presse interposée dans le journal Süddeutsche Zeitung : « Le National Socialisme était une dictature qui s’est déployée dans la vie quotidienne et qui est née de la vie quotidienne ». C’est pourquoi l’exposition devait avoir lieu là où étaient passés les enfants juifs, « dans ces mêmes endroits, dans les gares ».

 

C’est l’activiste anti-nazie française Beate Klarsfeld, mère du jeune et médiatique avocat Arno Klarsfeld connu pour sa proximité du président Nicolas Sarkozy, qui a produit les documents de l’exposition, qui inclura aussi des pièces du musée des chemins de fer à Nuremberg. Cette exposition sera le miroir de celle organisée par la SNCF dans plus de 18 gares françaises, sur la base des mêmes 180 images. Son titre: « 11.000 enfants juifs. Avec les chemins de fer du Reich vers la mort ». Même pour des passagers pressés ou en train de digérer leur sandwich, les photos d’enfants disparus gazés et brûlés devrait utilement servir le devoir de mémoire.

 

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