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Un évadé décrit les prisons illégales de Pékin destinées aux gens qui font appel

Écrit par Gu Qing'er
09.01.2008
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  • Xu Zhimin (à gauche) du comté de Chong-en, dans la province du Jiangxi, a révélé l’existence d’une prison illégale à Pékin où sont détenus des gens venus de différentes régions de Chine pour faire appel.(攝影: / 大紀元)

Récemment, Xu Zhimin, originaire du comté de Chong-en, dans la province du Jiangxi, a révélé l’existence d’une prison illégale à Pékin dans une interview donnée à La Grande Époque.

Selon Monsieur Xu, cette prison a été spécialement créée à Pékin par des fonctionnaires provinciaux pour empêcher les personnes sous leur juridiction d’aller faire appel au gouvernement central de Pékin.

Ils viennent de toute la Chine faire appel à Pékin, les autorités locales ignorant systématiquement leurs doléances voire, même, les persécutant s’ils défendent leurs droits par les voies légales.

 

Mais leur sort n’est guère meilleur une fois qu’ils sont à Pékin. Les fonctionnaires des gouvernements provinciaux embauchent des criminels pour les retrouver dans les rues de Pékin. Lorsqu’ils sont saisis, ces gens venus faire appel sont kidnappés pour être enfermés dans des prisons illégales. Ces dernières ne figurent pas dans le dispositif judiciaire et pénal chinois. Les gens qui font appel les nomment les « prisons obscures ».

Monsieur Xu a été emprisonné et torturé dans une de ces prisons située dans le district de Fangshan à Pékin. Il a raconté à La Grande Époque que durant le 17e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) qui s’est tenu dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre, les autorités provinciales ont emprisonné environ 200 personnes dans cette prison-là. Parmi les prisonniers se trouvait une femme nommée Zhao Li,  enceinte de plusieurs mois à l’époque.

APPEL POUR OBTENIR UNE ENQUETE SUR LA MORT DE SON FILS A L’ECOLE

Monsieur Xu possédait sa propre entreprise, d’après lui, très prospère. Il a commencé à faire appel parce que son fils, âgé de 15 ans, est mort à l’école de façon soudaine. La police locale a refusé d’enregistrer la demande d’enquête et le gouvernement local est également intervenu pour le persécuter parce qu’il insistait. Monsieur Xu est donc allé à Pékin le 9 juin 2006 pour demander justice.

Battu au bureau national des appels, puis kidnappé, Xu déclare : « Le 28 septembre, j’ai été battu par des fonctionnaires gouvernementaux au bureau d’appel de Pékin – l’organe d’appel du régime. D’autres personnes venues faire appel m’ont aidé à sortir de cet endroit et je me suis caché aux environs de la gare de Pékin Sud. Le 6 octobre, j’ai été kidnappé par des criminels aux ordres du chef de mon comté, Lo Jie, et envoyé dans la prison obscure de Fangshan à Pékin. J’y ai été enfermé jusqu’à ce que je puisse m’échapper le 29 octobre. »

Dans la prison, Monsieur Xu a été battu par une bande de geôliers âgés d’environ 20 ans. Sa tête a enflée sous les coups mais on l’a empêché de voir un médecin. À sa sortie de la prison obscure, un docteur a diagnostiqué une perte d’audition de l’oreille gauche. 

Monsieur Xu a dit que la période du 15 au 22 octobre (date du 17e Congrès) correspond à un pic d’arrestations de personnes faisant appel. Toutes ont été violemment battues en prison, certaines étaient allongées sans pouvoir se nourrir pendant quatre jours, d’autres sont restées infirmes.

Selon Monsieur Xu, cette prison obscure était située dans un immeuble nouvellement construit dans le quartier Zhangyang du district de Fangshan. L’immeuble n’a pas d’adresse, on y emprisonne des personnes faisant appel venues de la ville de Chongqing, et de provinces telles que le Sichuan, le Henan, le Hunan, le Zhejiang et le Chengdu. Les trois provinces du nord-est de la Chine y envoient également des appelants.

UNE PRISON GEREE PAR DES GANGSTERS

Tous les gardiens de prison sont des gangsters, ils battent les gens avec violence. Certaines personnes ont eu les bras et les jambes cassés. Les appelants ne sont autorisés à sortir de leur cellule que cinq minutes par jour. Ils doivent même demander la permission pour aller aux toilettes, permission accordée que lorsque les gardiens sont de bonne humeur. Tout le monde est assis sur un sol glacial alors que la plupart ne sont pas suffisamment vêtus.

Monsieur Xu a révélé qu’il avait entendu que les autorités locales payaient chaque gardien de prison 200 yuans (18 euros) par jour, ce qui est un bon salaire en Chine.

Le responsable de la prison obscure a prétendu : « Ceci est une classe de rééducation légale, gérée conjointement avec le bureau d’appel et le ministère de la Sécurité publique ». Mais selon Monsieur Xu : « Aucun gardien dans la prison n’a le statut de policier, ce sont des voyous. »

Monsieur Xu prétend qu’il n’est pas un cas isolé. Le 6 décembre, Zhang Yanju, un des cinq représentants des appelants, a également révélé avoir été torturé au sein de la même prison obscure.

Durant le 17e Congrès national du PCC, beaucoup de femmes appelantes ont été emprisonnées à Fangshan. Selon certaines personnes, plusieurs de ces femmes ont été violées par les gardiens, d’autres sont restées infirmes à la suite des coups portés lors des viols. Pour différentes raisons, elles n’osent pas encore s’exprimer ni porter plainte.

Un bénévole des droits de l’Homme de Pékin a dit que, d’après divers témoignages des appelants, Pékin compte beaucoup de « prisons obscures » et que les gens qui y sont détenus pour avoir fait appel sont encore plus maltraités que les prisonniers détenus « légalement ».

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.