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Renaissance de l’art contemporain au Musée du Louvre

Écrit par Mathieu Sirvins, La Grande Époque - Paris
17.10.2008
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  • le louvre la nuit(攝影: / 大紀元)

 

 

Depuis plusieurs années déjà, les visiteurs du Musée du Louvre ont pu avoir la surprise de découvrir des œuvres contemporaines au sein de ses expositions permanentes. Un artiste est régulièrement invité par le musée pour créer une œuvre en s’inspirant de celles déjà présentes. Le temple de l’art ancien redevient ainsi un lieu de travail pour les artistes d’aujourd’hui. Un dialogue des plus intéressants et inattendus peut alors se mettre en place : un dialogue entre les époques, les cultures et les maîtres. A l’occasion de l’exposition Picasso - Delacroix : Femmes d’Alger, La Grande Époque a rencontré Marie-Laure Bernadac, Conservateur général du patrimoine,chargée de l'art contemporain au Louvre, à l’origine du projet.

Le Louvre est le plus grand musée de Paris et l'un  des plus beaux au monde. Des milliers de visiteurs s’y rendent tous les jours pour admirer les différentes collections qui comptent  certains des plus grands chefs-d’œuvre que l’humanité ait produits depuis presque 5 000 ans. La peinture européenne, les civilisations égyptienne, grecque ou romaine et bien d’autre encore, ont au Louvre, leurs plus beaux représentants.

Bien qu’à ses débuts,  à la fin du XVIIIe siècle, le Louvre  ait été un musée où  des artistes contemporains et les anciennes collections royales étaient exposés, il est devenu au fil des siècles, des guerres napoléoniennes jusqu’aux fouilles d’Iran, un musée de plus en plus réservé aux œuvres classiques de l’histoire de l’art. Au XXe siècle, la création du Musée d’Orsay puis du centre Pompidou a également accentuée cette distinction où l’art contemporain, porté par des artistes vivants, a perdu sa place au Musée du Louvre, devenu de facto temple de l’art ancien.

Pourtant, depuis plusieurs années, un travail de fond est mené par Marie-Laure Bernadac, conservateur d’art moderne, pour réhabiliter l’art contemporain au Louvre. « Tout vient d’une rencontre avec Henri Loyrette, directeur du Louvre, et de son désir de continuer l’art contemporain au musée ; […] car c’est la tradition du Louvre d’être ouvert aux artistes vivants », nous confie Mme Bernadac. C’est donc pour renouer avec cette tradition perdue qu’à partir des années 2003 et 2004, des artistes contemporains ont été de nouveaux invités à exposer au Louvre.

Désignées sous le nom de Contrepoints, ces expositions ont commencé de manière plutôt discrète. L’invité, un artiste déjà consacré, devait le plus souvent s’inspirer d’une œuvre déjà présente au Louvre pour créer une nouvelle œuvre, afin de créer un dialogue, une filiation entre l’art d’hier et l’art d’aujourd’hui.

La réussite du projet est loin d’être immédiate ; en effet, une partie du public, des conservateurs et même de l’Association des Amis du Louvre ont ouvertement déclaré leur opposition au projet. « On nous disait : « Ce n’est pas la mission du Louvre… il y a d’autres musées pour cela… » se rappelle Mme Bernadac, « une partie du public avait une vision très conservatrice de ce que doit être un musée, et de ce que sont des chefs-d’œuvre. »

   

L’idée a cependant fini par s’imposer au fil des expositions. Un nouveau public a été fidélisé autour des Contrepoints, et des parties méconnues du musée ont pu ainsi être mises en valeur ou redécouvertes. Finalement, une partie du public a fini par découvrir que l’art vivant d’aujourd’hui n’est pas forcément moins bon, ou, plutôt, que ce n’est pas parce qu’une œuvre est ancienne qu’elle est forcément meilleure.

Mme Bernadac conclut ainsi très justement : « Mettre une œuvre contemporaine dans un musée d’art ancien arrête le regard, force à réfléchir, ce qui n’est pas anodin à l’heure où le public a tendance à courir dans les musées sans prendre le temps de regarder. »

Le débat soulevé par ces Contrepoints pose en fin de compte la question essentielle du rapport de nos sociétés modernes avec les œuvres d’art en général ; il permet de renouveler le lien qui les unissait et qui n’aurait jamais du être coupé. Les grands maîtres du passé redeviennent maîtres du présent, une source d’inspiration pour les artistes d’aujourd’hui qui, à leur tour, tentent d’inspirer le monde. Espérons que ces Contrepoints rencontrent  un succès croissants, et qu’ils puissent également devenir plus qu’un lieu d’exposition des artistes consacrés, un lieu de découverte des grands maîtres de demain.

Picasso – Delacroix : Les Femmes d’Alger

Du jeudi 9 octobre 2008 au lundi 2 février 2009

Tous les jours, sauf le mardi,

De 9h à 18h, et jusqu’à 22h les mercredi et vendredi

 

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