La Grande Route de l’île de Saba dans les Caraïbes

Écrit par David Ellis, Collaboration spéciale
20.10.2008

 

  • La Grande Route de Saba(攝影: / 大紀元)

Les Néerlandais sont prodigieux pour créer des merveilles d’ingénierie sur leur propre terrain, mais quand on leur a demandé, dans les années 1940, de construire une route autour et sur la très petite île de Saba qui fait partie des Antilles néerlandaises dans les Caraïbes, ils ont étudié longuement la question et ont répondu : «Nee – Non, c’est impossible» et sont rentrés chez eux.

Courageux, les audacieux habitants de cette île parsemée de montagnes, aux contours déchiquetés, et aux vallées profondes ont convenu de ne pas prendre un «non» pour une réponse et ils ont décidé de construire la route eux-mêmes.

Ils étaient dirigés par un remarquable menuisier de 40 ans, Joseph Hassel, qui ne connaissait rien de la construction des routes. Ce dernier s’est inscrit à un cours de cinq ans sur ce sujet… par correspondance.

Tout en poursuivant ses études, lui et 1000 autres résidants de Saba ont planifié leur route dans les villages, les fermes isolées et les communautés sur la très petite île de 13 km2 et ils ont décidé que tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants valides allaient contribuer bénévolement chaque semaine aux travaux routiers.

Ensuite, avec des objets aussi petits que des pics, des pelles, des râteaux et des seaux, ils ont pris 25 ans à concrétiser la construction de leur chef-d’œuvre que certains ingénieurs hollandais avaient déclaré «impossible».

Dans la plupart des endroits, la route sinueuse monte et descend jusqu’à plus de 35 º et les demi-tours en glissière dans ces montagnes escarpées reviennent en boucles pratiquement au-dessus d’elles-mêmes. Aussi, de la mer ou du haut des airs, elle se découpe en une ligne similaire à la Grande Muraille de Chine et est surnommée «La Grande Route de Saba».

Quarante ans environ après son ouverture, la route, qui n’a jamais été officiellement nommée autrement que La Route, relie le petit port de Fort Bay – avec sa centrale électrique au diesel, sa boutique de souvenirs et quelques boutiques de plongée – à The Bottom (le village à la base de la plus haute montagne), au pittoresque Winwardside, à Hell’s Gate et à l’aéroport.

Il y a seulement 1600 personnes qui vivent encore ici dans de ravissantes maisons de pain d’épice dont toutes, sous l’obligation de la loi, ont les murs blanchis à la chaux, des toits en tuiles rouges et des volets verts.

Les anciens se souviennent comment, avant que La Route ne soit construite, ils avaient assemblé une série d’échelles avec plus de 900 barreaux à partir du niveau de la mer pour relier les pistes montagneuses et les sentiers de leurs fermes, maisons, boutiques et commerces pour pouvoir se rendre du quai à leurs maisons.

Tout, de l’épicerie aux meubles et aux produits agricoles, était monté et descendu par l’intermédiaire de ces échelles et pistes. Même un grand piano à queue, destiné à un musicien enthousiaste du coin, a été transporté de cette façon avec l’aide d’une dizaine de résidants.

Saba reçoit environ 25 000 touristes par année qui viennent soit par traversier, soit par quelques petits navires de croisière, soit par avion, grâce à une piste d’atterrissage, un autre exploit de ces habitants ingénieux. Encore une fois, lorsqu’on a répondu aux résidants de Saba qu’il était impossible de construire un aéroport sur l’île, ceux-ci ont simplement dit : «Nee – Non» aux colonisateurs. Ils ont rasé le sommet d’une de leurs nombreuses collines, l’ont poussé dans la mer et y ont construit une piste d’atterrissage.

Comme La Route se cramponne dangereusement le long de la falaise qui surplombe de quelques centaines de mètres les vallées luxuriantes, vous devez avoir un estomac solide pour voler et ne pas avoir peur des hauteurs pour prendre un des rares taxi-fourgonnettes pour faire le tour de l’île.

De peur d’être «envahis» par des curieux et que leur environnement soit endommagé, les habitants de l’île de Saba n’encouragent pas les grands navires de croisière à accoster. Ils précisent que, de toute façon, ils n’ont pas de plages, pas de boutiques hors-taxe, ni de boutiques de produits électroniques ou photographiques à rabais, ni de moyens de transport, outre les taxi-fourgonnettes.

Cependant, il y a à Saba des endroits impressionnants pour la plongée, des paysages extraordinaires, de petits magasins avec des souvenirs faits à la main ainsi que de la dentelle exceptionnelle. De plus, ils possèdent quelques musées intéressants, dont un situé dans une maison de 160 ans. Que dire des petits cafés et de leur délicieuse cuisine à la hollandaise de l’île, y compris de succulents homards du pays et le «thé hollandais» (bière Heineken). Enfin, il y a les fameuses 1064 marches à monter pour avoir une vue spectaculaire de la crête la plus élevée.

Il y a aussi quelques petits hôtels et des pensions de famille. Si tout est réservé, il y a le poste de police de Saba dont ses deux cellules n’ont jamais servi à des prisonniers. Avec leur esprit d’initiative, les agents de police les ont transformées en gîte du passant pour dépanner durant la haute saison.

Voyez un agent de voyage au sujet des services de traversiers des îles des Caraïbes vers Saba ainsi que des petits yachts de croisière luxueux comme le SeaDream I et SeaDream II   qui visitent l’île dans le cadre de leur itinéraire des Caraïbes de novembre à mars.