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Les attaques forcent les humanitaires à restreindre leurs opérations

Écrit par Irin News
27.10.2008
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KABOUL – Les organisations non gouvernementales (ONG) sont victimes d’un nombre d’incidents de sécurité sans précédent dans l’ensemble de l’Afghanistan, et certaines organisations humanitaires ont dû restreindre leurs programmes, selon un bureau spécialisé dans la sécurité de ces organismes.

Au moins 146 incidents de sécurité ont été signalés entre janvier et la fin du mois de septembre, au cours desquels 28 personnes (5 expatriés et 23 employés nationaux) ont trouvé la mort et 72 ont été enlevées, selon un rapport trimestriel publié par le Bureau de sécurité des ONG en Afghanistan (ANSO).

«Au cours des mois de juillet, août et septembre, les ONG ont rapporté le taux d’incident le plus élevé depuis que l’ANSO a commencé à tenir ses registres, en 2002», indiquait le rapport, soulignant que 71 incidents avaient été signalés pendant le trimestre.

Le conflit général en Afghanistan a gagné «en vélocité et en étendue géographique» et le nombre des attaques a grimpé de 400 % au cours des 33 derniers mois, d’après le rapport.

L’observation et les informations de l’ANSO ne concernent que la sécurité des ONG, mais les Nations Unies ont également fait état d’une aggravation de la situation de sécurité et mis en garde contre ses conséquences sur les civils et le travail humanitaire.

Kai Eide, envoyé des Nations Unies en Afghanistan, a notamment déclaré au Conseil de sécurité, le 14 octobre, que «l’insurrection touchait désormais les provinces voisines de Kaboul; les attaques étaient devenues plus meurtrières, et plus d’attentats étaient ciblés contre les humanitaires […] la situation était difficile et complexe».

Repli opérationnel

L’insécurité réduit de plus en plus l’espace opérationnel des organisations humanitaires et entrave la prestation de services dans de vastes régions vulnérables du pays, selon les travailleurs humanitaires.

Contrairement aux violences provoquées par l’insurrection, qui se limitent en grande partie aux régions sud et est, des cas d’attentats contre des ONG ont été signalés dans 29 des 34 provinces du pays.

Les Nations Unies ne peuvent plus mener leurs activités sur pas moins de 50 % du territoire afghan, a déclaré Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, en septembre dernier.

Malgré ces graves problèmes de sécurité et les restrictions de circulation, aucune organisation humanitaire n’a quitté le pays pour des raisons de sécurité, à l’exception de Médecins Sans Frontières, qui s’est retiré en décembre 2004. Toutefois, un grand nombre d’ONG «ont retiré leur personnel et leurs ressources des régions difficiles», selon Nic Lee, directeur de l’ANSO.

Lex Kassenberg, directeur de CARE International à Kaboul, a également expliqué que le personnel expatrié se déplaçait dans les provinces en avion, les trajets par voie routière étant risqués.

«Nous avons restreint l’envergure de nos programmes dans certaines provinces», a expliqué M. Kassenberg à IRIN, ajoutant que son organisation était extrêmement préoccupée par la sécurité de son personnel.

Montrer son indépendance

Plus de 60 % des attentats ciblés contre des ONG ont été perpétrés par des mouvements d’opposition (par les insurgés talibans et les combattants fidèles à Gulbuddin Hekmatyar) et 33 % ont été commis par des groupes criminels armés, selon le rapport de l’ANSO.

Le nombre des attaques contre les ONG a augmenté en raison de «l’intensification du conflit et du fait que les ONG sont souvent les seules organisations présentes à l’échelle des villages», selon M. Lee, de l’ANSO.

Pour atténuer l’impact de l’insécurité, l’ANSO a recommandé aux ONG de montrer leur indépendance.

«L’ANSO conseille aux ONG de se préparer à un environnement de sécurité multipolaire en renforçant considérablement leur indépendance et en se distanciant des acteurs politiques et militaires», pouvait-on lire dans le rapport.

 

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