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Le Déserteur - Le premier, mais pas le dernier…

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
28.10.2008
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  • L'acteur Émile Proulx-Cloutier (攝影: / 大紀元)

«C’est un réalisateur que nous allons revoir», lançait avec conviction le producteur, Réal Chabot, avant de faire monter sur scène le réservé Simon Lavoie pour présenter son premier long métrage, Le Déserteur, à la soirée tapis rouge, au cinéma Impérial, mardi soir dernier, 21 octobre. Les mots sont faciles à prononcer, mais c’est après le visionnement de cet émouvant film sur l’histoire tragique d’un jeune conscrit de la Seconde Guerre mondiale que l’assistance en a été convaincue.

Comme nombre de jeunes Canadiens français dans les années 1940, Georges Guénette (Émile Proulx-Cloutier, Le Banquet, Sophie Paquin) est forcé d’aller se battre parmi les Alliés de la Seconde Guerre. Fils de pauvres cultivateurs, Joseph Guénette (Raymond Cloutier, L’Ange de Goudron) et Léda Couture (Danielle Proulx, C.R.A.Z.Y.), il déserte l’armée pour venir en aide à ses parents qui, sans lui, n’ont pas de quoi joindre les deux bouts. Revenu dans son village, il aura une déchirante retrouvaille avec sa flamme de jeunesse, la belle Berthe Néron (Viviane Audet, Grande Ourse III), et sera malgré lui l’objet d’une enquête policière.

Ce qui est une évidence au visionnement, c’est que Simon Lavoie a le sens du drame et de la tragédie. A priori, le scénario qu’il a écrit, s’inspirant librement d’un fait réel de l’été 1944 qui s’est déroulé à Saint-Lambert-de-Lévis, au sud de Québec, nous dévoile dès les premières scènes l’issue du film. L’explication, que l’on découvre en chemin, n’est pas surprenante. Ce qui est d’intérêt, c’est, tout d’abord, le contexte historique des Canadiens français et du rapport à la conscription, mais la charge dramatique que Lavoie réussit habilement à nous communiquer.

À cet effet, lors de trois scènes charnières, il utilise judicieusement les ralentis et une caméra qui tourne autour des acteurs pour nous faire pénétrer dans leur rapport autour duquel plus rien n’existe.

Les dialogues sont caractérisés par une économie de mots qui ajoute une forte intensité dramatique comme si, à certains moments, l’émotion entre les personnages était à ce point vive qu’elle était imprononçable. Sans parler des images bien sculptées sur lesquelles on s’adonne à un jeu de filtres, la trame sonore minimaliste et épurée renforce le tout, faisant vibrer du coup le spectateur.

Le niveau de langage très crédible et la complicité des trois comédiens ayant un réel lien familial (Danielle Proulx, Raymond Cloutier, Émile Proulx-Cloutier) donnent vie à ces personnages d’une époque sombre du Québec francophone.

C’est effectivement un réalisateur que l’on espère revoir sur grand écran. En attendant, savourez son premier long métrage…

 

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