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Appaloosa - Western spaghetti à sauce relevée

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
09.10.2008
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  • Virgil Cole, Everett Hitch et Randall Bragg (Contributing Photographer: Lorey Sebastian / 大紀元)

À dire vrai, j’allais un peu à rebrousse-poil assister à une projection du dernier film de Ed Harris, Appaloosa. Je m’attendais à un western spaghetti des plus classiques avec des acteurs incarnant des personnages clichés, l’histoire du parfait archétype de l’antihéros sans foi ni loi qui finit par tabasser le méchant qui est encore plus sale que lui. Il faut mentionner que la bande-annonce n’est guère inspirante… Je dois également avouer mon ignorance : je n’avais ni vu Pollock, le premier film réalisé par Harris, ni lu le roman de Robert B. Parker d’où est tirée cette adaptation cinématographique.

En fait, les dix premières minutes auraient très bien pu être issues de la filmographie de Sergio Leone : un méchant mégalomane tuant sans scrupule (Jeremy Irons, Eragon), un village terrorisé, deux cow-boys justiciers au regard glacial (Ed Harris, Gone Baby Gone, et Viggo Mortensen, Eastern Promise), hommes à la gâchette rapide mais avares de mots, engagés pour remettre de l’ordre à leur façon dans tout ce fatras.

Néanmoins, c’est avec l’arrivée de la charmante et désemparée Allison French (Renée Zellweger, Miss Potter) que tous les repères des classiques du genre laissent place à quelque chose de beaucoup plus intéressant à notre époque. Virgil Cole (Harris) tombera pour cette femme aux mœurs légères, angoissée par l’incertitude de ne pas choisir le bon partenaire. Lui, qui ne se laisse habituellement pas atteindre, mettra en péril sa mission avec son comparse, Everett Hitch (Mortensen).

C’est dans la complexité des personnages et de leurs interrelations que ce western non conventionnel est d’intérêt. Cole est las de tuer pour gagner sa croûte et voudrait avoir une vie paisible, même aux côtés d’une femme infidèle. Hitch se rend bien compte de la nouvelle faiblesse de son vieil ami et compagnon de route, mais il a trop de respect et de fidélité pour le laisser tomber ou pour provoquer un changement autour de lui. Randall Bragg (Irons), à qui Cole doit régler son compte, est prêt à éliminer n’importe qui sur son passage, mais n’est pas présenté comme très menaçant. Les deux personnages vont même d’ailleurs discuter de façon sympathique dans certaines scènes.

L’époque n’est toutefois pas ici accessoire ou utilisée comme prétexte, puisqu’elle provoque des confrontations – dans lesquelles il est intéressant de voir cheminer les personnages – qui ne se seraient pas produites dans un contexte historique autre. Bien sûr, comme tout bon western, il y a une part de chasse à l’homme et de duel au révolver, mais il demeure que ces scènes ont une justification et un traitement plus réalistes.

La complicité entre Mortensen et Harris, qui ont travaillé ensemble dans A History of Violence, ajoute beaucoup à la relation d’amitié entre leur personnage qui est au cœur du film. C’est dans les silences et les non-dits que l’on reconnaît la qualité de ces deux grands comédiens à donner vie aux multiples facettes de la relation entre Cole et Hitch.

Appaloosa, un film à voir pour les aficionados des westerns qui désirent aussi goûter à quelque chose de différent, mais également pour ceux qui savent apprécier une histoire intéressante avec des personnages complets.  

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