Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Les pressions du régime chinois sur Vancouver étalées devant la cour

Écrit par Ben Taylor, La Grande Époque - Vancouver
11.11.2008
| A-/A+

VANCOUVER – Les détails de la relation que le maire de Vancouver, Sam Sullivan, entretient avec le consul chinois et le régime chinois lui-même ont été étalés devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique la semaine dernière.

La Ville de Vancouver cherche à forcer les pratiquants de Falun Gong à mettre fin à leur protestation devant le consulat chinois sur la rue Granville. La protestation se déroule 24 h sur 24 depuis sept ans et inclut des affiches et un abri permettant à un protestataire de se protéger des intempéries. Ce sont ces installations que la Ville veut retirer, disant qu’elles ne respectent pas un règlement municipal.

 

L’équipe légale des pratiquants de Falun Gong a présenté à la juge Sunni Stromberg-Stein un argumentaire de 26 points qui affirme que les tentatives du maire Sullivan de se débarrasser du site de protestation relèvent de ses liens avec le consulat chinois et de ses rencontres avec le régime de Pékin durant ses voyages en Chine.

Les avocats ont indiqué à la cour que les pressions de la Ville pour mettre fin à la protestation ont souvent concordé avec l’envoi de missions économiques en Chine.

Ils ont ajouté que le statut de destination approuvée pour le Canada a été utilisé comme levier par le régime chinois. Autrement dit, si la Ville se pliait, Pékin autoriserait les touristes chinois à se rendre au Canada en grand nombre et ainsi rapporter de gros sous à l’industrie touristique.

L’avocat de la Ville, Tom Zworski, affirme que le maire et la Ville désirent simplement faire respecter le règlement municipal et que cette affaire n’est pas à propos de «la Ville qui utilise ses pouvoirs d’une manière draconienne».

«L’allégation d’infraction à un règlement par la Ville de Vancouver n’est qu’une façade. Ce n’est pas la raison pour laquelle la Ville est préoccupée et ça n’a vraiment rien à voir avec l’infraction d’un règlement. C’est une question d’apaiser le gouvernement et le consul général chinois», estime l’avocat des protestataires, Clive Ansley.

La juge Stromberg-Stein a également entendu les détails de la relation chaleureuse entre Sam Sullivan et l’ex-consul général chinois, Yang Qiang. En août 2008, le maire et ses parents sont allés à un dîner à la résidence privée de Yang. À ce moment-là, le maire a soulevé la question du site de protestation.

«Je voulais le mettre à jour sur ce qui se passait», a déclaré Sullivan durant l’interrogatoire mené par l’équipe légale du Falun Gong.

Toutefois, le consul général chinois a plus tard affirmé au journal Sing Tao Daily que son plus grand regret était qu’il n’avait pas réussi à enlever le site de protestation malgré de multiples pressions sur l’administration locale.

Le maire Sullivan s’est fait inviter en Chine à plusieurs reprises, entre autres en 2004, lorsque lui et le premier ministre, Gordon Campbell, y sont allés en mission commerciale. Au mois d’août, Sam Sullivan a été reçu à Pékin comme invité d’honneur aux Jeux paralympiques où il a porté la torche olympique durant la cérémonie d’ouverture.

«Quand je vais en Chine, ils me traitent comme un empereur. Et nous n’avons pas cette tradition de tapis rouge, c’est donc un peu embarrassant pour moi d’une certaine façon», a déclaré le maire au Vancouver Sun en 2006.

Chen Yonglin, un diplomate ayant fait défection au consulat chinois de Sydney, Australie, a déclaré durant sa visite à Vancouver en 2007 que ceci fait partie de la danse lorsque les responsables gouvernementaux occidentaux visitent la Chine.

«La Chine traite toujours les hauts fonctionnaires, les députés, les maires et les conseillers comme des empereurs. Nous [les responsables consulaires] mettons de la pression sur les gouvernements fédéral et local et sur toute organisation en rapport au Falun Gong et à la démocratie.»

Chen Yonglin affirme que la «guerre contre le Falun Gong» est la priorité absolue des groupes de travail anti-Falun Gong qui existent à travers le monde dans les consulats chinois, et il est «absolument impossible» que le maire Sullivan n’ait pas été exhorté à mettre fin au site de protestation.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.