Le Parc national des Virunga au regard de la violence

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
17.11.2008

  • Parc national des Virunga dans l’Est de la République Démocratique du Congo. (攝影: / 大紀元)

Les hommes de NKunda ont investi le Parc national de Virunga, le plus vieux parc d’Afrique créé par décret royal en avril 1925. Il est classé au patrimoine mondial par l’Unesco. La République Démocratique du Congo met en péril ce site protégé du patrimoine mondial. Le Parc national de Virunga est doté d’une remarquable biodiversité et abrite les dernières populations de gorilles de montagne, une espèce particulièrement menacée. Le 29 octobre l’UNESCO s’est inquiété des violences commises sur ce territoire. Le parc est fréquemment victime de combats entre l’armée régulière et lesb elligérants. 

 

ASSURER LA SURVEILLANCE ET LA ZONE D’HABITAT DES GORILLES DE MONTAGNE

De plus les combats ont réduit des milliers de personnes à fuir, provoquant une crise humanitaire catastrophique. Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO, a déclaré dans un communiqué: «Selon les informations qui me sont parvenues, les gardes du Parc ne sont plus en mesure d’en assurer la surveillance et la zone d’habitat des gorilles de montagne est menacée par des tirs soutenus». Il a par ailleurs fait remarquer que l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial consacre sa valeur exceptionnelle universelle et engage la responsabilité de la communauté internationale toute entière en faveur de sa protection. C’est ainsi qu’il rappelle aux rebelles de respecter ce lieu et de trouver rapidement une solution pacifique à leurs conflits. 

 

IL RESTE 700 GORILLES DE MONTAGNEDANS LE MONDE

Selon les statistiques, il n’y aurait plus que 700 gorilles de montagne dans le monde, et la moitié d’entre eux vivent dans trois parcs nationaux africains, celui du Parc national de Virunga compris. Les conservateurs regrettent que les animaux sont souvent menacés par les populations locales et les braconniers. Ce sont 200 gorilles qui vivent au Congo, 72 sont familiers aux humains, c’est ainsi que 10 gorilles ont été victimes des violences de l’an dernier. La réserve du Virunga est spécifique.  

 

Elle s’étire le long d’une chaîne de volcans actifs, elle possède une richesse et une diversité d’habitats qui surpasse celle de tout autre Parc africain, avec un éventail de steppes, de savanes, de marécages et de forêts. Plus de 2.000 ont été identifiés, dont 10% sont endémiques. Le parc abrite également 218 espèces de mammifères, 706 espèces d’oiseaux, 109 espèces de reptiles et 78 espèces d’amphibiens. Il sert aussi de refuge à 22 espèces de primates, dont trois espèces de grands singes, dont le gorille des plaines de l’Est, mais aussi le chimpanzé de l’Est et à un tiers de la population mondiale de gorilles de montagne. 

 

WWF: L’ARMÉE RÉGULIÈRE EST CAPITALESUR LE TERRITOIRE

L’UNESCO entretient un contact permanent avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), Cosma Wilungula Balongelwa et les partenaires de terrain. Il s’agit d’identifier ensemble les moyens, en plus du mécanisme de suivi renforcé dont bénéficie le bien depuis 2007, pour faire face à cette nouvelle crise. Le président fondateur de l’association française Gorilla, Fabrice Martinez, a déclaré à Associated Press: «Il fallait absolument réduire l’impact humain sur le Parc des Virunga, qui doit rester un sanctuaire pour gorilles». «Jusqu’à présent, la présence de nombreuses factions armées sur ce territoire sensible était de nature à mettre en péril le devenir des derniers gorilles. [...] Même si le départ des soldat sne veut pas dire que tout est réglé, c’est un encouragement et un signe de la volonté des autorités congolaises à sauvegarder coûte que coûte cet environnement.» Par contre le WWF pense que l’armée régulière est capitale sur le territoire. «On ne peut pas intervenir tant que les conditions humanitaires et de sécurité ne sont pas réunies», selon Gilles Moynot, responsable de l’organisation pour le bassin du Congo.