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The Boy in the Striped Pajamas - Un drame profond

Écrit par Joe Bendel, Collaboration spéciale
17.11.2008
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  • Jack Scanlon (G) et Asa Butterfield (攝影: / 大紀元)

Une histoire sur l’Holocauste s’adressant à un jeune public n’est certainement pas une mince affaire. Bien au fait des réticences d’Elie Wiesel, Prix Nobel de la paix, face à toute adaptation dramatique de l’histoire de l’Holocauste par quiconque ne l’a pas vécue, John Boyne a tout de même écrit le roman The Boy in the Striped Pajamas. C’est avec beaucoup de finesse qu’une équipe britannique vient d’adapter ce roman pour le grand écran. La réalisation est de Mark Herman, bien connu pour ses images originales dans les films Little voice et Brassed Off.

Bruno, un jeune garçon timide de huit ans, a beaucoup d’amis à l’école. Les enfants sont très sensibles au rang social de leurs camarades, et le père de Bruno est quelqu’un qui a de l’influence dans la société. Il est un officier du Parti national socialiste et sa carrière est en ascension, au grand regret de Bruno. Son père étant appelé à occuper un nouveau poste, Bruno doit dire au revoir à ses amis. Sa famille va quitter leur douillette maison pour déménager à la campagne dans une villa austère et froide. Son père vient d’être nommé commandant d’un camp de concentration.

Jusqu’ici à l’abri de la vraie nature du troisième Reich, la famille de Bruno se retrouve dans une nouvelle maison située dans la périphérie d’un camp où la triste réalité commence à s’infiltrer dans leur vie. Par chance, l’unique fenêtre qui offre au loin une vue sur le camp se trouve dans la chambre de Bruno.

Ayant reçu l’interdiction d’aller se promener, l’enfant va naturellement vouloir tester ses limites et va éventuellement atteindre les clôtures barbelées du camp de concentration. Là, il fera la connaissance d’un petit garçon de son âge à l’allure chétive, prénommé Shmuel. Bien qu’il tienne des propos qui sèment la confusion chez le petit Bruno, ils deviennent vite de bons amis.

La tension monte dans la famille de Bruno. En voyant sa sœur Gretel tomber sous l’influence de la propagande haineuse de son tuteur, la mère de Bruno commence à trouver douteuse la mission de son mari. Suite aux blagues de mauvais goût faites par un jeune officier révélant la vraie nature du camp, sa mère ne supportera plus de vivre dans le déni de la réalité.

Malgré sa faible compréhension des évènements, Bruno commence aussi à se questionner sur le travail de son père, jusqu’à ce qu’il se fasse prendre par un film de propagande produit au camp pour la crédule Croix Rouge internationale.

Ce sont des zones sensibles à approcher pour le film, mais qui sont traitées avec assez de doigté. L’effet de la propagande sur le jeune et candide Bruno ainsi que sur sa sœur, Gretel, est très crédible. Les prises de conscience de la mère sont aussi très vraisemblables, alors qu’elle a de la peine à reconnaître sa culpabilité (et celle de ses contemporains). En réalité, son instinct la pousserait à se sauver vers un paradis sécuritaire où elle pourrait retourner vers une bienheureuse ignorance.

Il faut donner le crédit au réalisateur Mark Herman pour ne pas avoir fait une fin heureuse au film, ce qui aurait enlevé du poids au sujet. Ça se termine où ça devrait, afin de bien décrire l’Holocauste. En voyant les évènements survenir, on a le cœur brisé. La musique du film écrite par James Horners, bien que touchant de façon éhontée toutes les notes sentimentales disponibles, est la meilleure qu’il ait composée depuis des années.

Asa Butterfield et Jack Scanlon, incarnant respectivement Bruno et Shmuel, sont de jeunes acteurs qui jouent avec beaucoup d’assurance. Dans un petit rôle clé, David Hayman se dépasse dans le rôle de Pavel, un ex-médecin interné du camp qui garde son humanité face à la terreur déshumanisée. Malheureusement, David Thewlis, l’acteur le plus célèbre de la distribution, manque un peu de prestance dramatique pour un rôle tel que celui du père de Bruno.

Ce film est réellement touchant. Cependant, certaines répliques, telles que «des lignes peuvent nous diviser mais l’espoir nous réunira» (traduction libre), sont un peu trompeuses. Plutôt qu’un film sur le triomphe de l’espoir, c’est un film sur les conséquences de la haine, mais qui n’est toutefois pas tombé dans la facilité en donnant des «leçons de morale apprises». En général, M. Herman a évité de nombreux pièges, nous livrant ainsi un excellent film.

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