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Bonjour Monsieur Woody Allen!

Écrit par Alain Penso
24.11.2008
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  • Espagne, Barcelone : Woody Allen (c), Penelope Cruz (g) et l’acteur espagnol Javier Bardem (d) posent avant de visionner leur film Vicky Cristina Barcelona le 20 septembre 2008 à l’Auditori de Barcelone. (攝影: / 大紀元)

Woody Allen a été en même temps, scénariste, metteur en scène et acteur. Essentiellement acteur pour ses fans.  

 

LE STATUT DE WOODY ALLEN

Voir un film de Woody Allen sans lui, a toujours paru un peu incongru mettant Woody Allen dans la position de devoir se justifier pour le choix de ses films. Déserter l’écran comme dans La rose pourpre du Caire risque de produire des désagréments au spectateur…  

 

En 1977, avec Anny Hall, il entame une réflexion sur le cinéma, il coiffe même au poteau les auteurs de critiques trop sûr d’eux mêmes. Il a une éloquence et une propension précise d’un film à l’autre à l’autodérision. Epuisé par son aventure bergmanienne où il se remettait en cause avec Intérieurs (1978) son unique statut de comique. Il se permet de jouer dans deux films difficiles: Manhattan (1979) où il trouvera du plaisir dans ses relations avec Diane Keaton et Stardust Memories (1980) où sa réflexion sur le cinéma devient fantasmatique. Un réalisateur à succès joue avec ses interprètes les faisant passer d’actrices à maîtresses et en limitant les transitions inutiles. Il rencontrera quelques difficultés avec son scénario de départ.  

 

ZELIG OU L’HOMME CAMÉLÉON

L’une des clés de l’oeuvre de Woody Allen est sans aucun doute Zelig (1983) où il joue l’histoire de Léonard Zelig, sous une forme documentaire, un homme caméléon qui a traversé le vingtième siècle. Le jeu avec l’histoire et les truquages donnent à ce film un côté intellectuel. En même temps, il fait réfléchir sur le document historique et les falsificateurs que furent les négationnistes, souvent des professeurs d’université, qui ont abusé de leurs situations sociales pour faire admettre leurs calomnies ridicules de la non réalité de la shoah, sans aucun égard pour les victimes.  

 

QUAND ON AIME LA VIE ON VA AU CINÉMA

La rose pourpre du Caire (1985) se rattache aux réflexions sur le cinéma (l’imaginaire, la réalité, la projection des spectateurs vers des personnages filmés) où poésie et pensée dominent ce film envoûtant. Il faut signaler Hannah et ses soeurs (1986), film d’une grande finesse, où les vies et les amants de trois soeurs new-yorkaises s’entremêlent au fil des saisons de Thanksgivings. Woody Allen cherche son équilibre dans son identité religieuse : christianisme, bouddhisme. Il passe tout en revue à la stupéfaction de ses parents juifs qui lui disent qu’il possède tout de même la meilleure religion.  

 

Il soigne son problème existentiel en allant voir un film des Marx Brothers qui lui donne l’envie de vivre en riant plutôt que de mourir d’ennui en priant. Avec Radio Days (1987) Woody Allen évoque son enfance et décrit cette nostalgie des émissions de radio qui ont bercé son enfance. Suivra cette petite perle de quarante minutes Le complot d’OEdipe (1989) qui conte l’histoire d’un magicien maladroit. La mère de Sheldon se retrouve ainsi dans le ciel de Manhattan, d’où elle peut voir son fils et lui faire tous les reproches qui lui passent par la tête et devant tout le quartier.  

 

LE FILM NOIR POUR RIRE

Avec Crimes et Délits (1989) Woody Allen tout en étant présent dans le film s’essaye au film policier, à l’humour noir, et à la philosophie. Un médecin culpabilisé par l’assassinat de sa maîtresse qu’il a lui-même ordonné, à la suite de confidences avec un membre de sa famille se suicide. Woody Allen est parfaitement à l’aise dans le développement d’intrigues policières avec Meurtres mystérieux à Manhattan (1993) et Coups de feu sur Broadway (1994). Le répit de cette période du «film noir» viendra avec Tout le monde dit I love you (1996), une belle comédie musicale sur des histoires d’amour d’américains entre Paris et New York. 

 

Woody Allen connaît ses classiques et en particulier d’Un américain à Paris de Vincente Minelli. Harry dans tous ses états (1997) est un portrait analytique d’un écrivain à succès. Woody Allen fait sortir de ce film des moments savoureux où l’écrivain raconte ses angoisses qui l’ont mené à l’écriture. Avec Celebrity (1998) l’auteur se décrit sans concession en prenant un acteur qui lui ressemble un peu dans ses recherches : Kenneth Branagh, lui aussi réalisateur.  

 

LE RETOUR DU FILM NOIR

Le grand tournant viendra avec son désir de quitter son pays pour faire des films ailleurs: à Londres, avec Match point (2005) Scoop (2006) et Le rêve de Cassandre (2007). Woody Allen tourne ses premiers films à l’extérieur des Etats-Unis, il commence à étouffer dans ce grand pays qui est le sien. Il a besoin de l’Europe et de faire une tournée parmi ces plus grands supporteurs. Il pense à Hitchcock, ses films deviennent noirs et la drôlerie fait place au sérieux.  

 

LE RETOUR À LUI-MÊME, VICKY CRISTINA BARCELONA

En 2008, il veut revenir un peu à luimême en retournant vers l’humour et la séduction. Les studios hollywoodiens ne sont pas intéressés par Woody Allen qui se dirige cette fois vers Barcelone, fiévreuse capitale catalane, demeure de Gaudi et de ses chefs-d’oeuvres dont la Sagrada familia est restée inachevée. Le film Vicky Cristina Barcelona qu’il réalise est l’histoire de deux jeunes femmes arrivées des Etats-Unis, l’une Cristina (Scarlett Johansson) et l’autre Vicky (Rebecca Hall) se font séduire par Juan Antonio (Javier Bardem) un peintre exalté, riche et célèbre qui n’a d’yeux que pour l’esthétique et la nouveauté.  

 

Il est tourmenté par son ex-femme Maria Helena (Pénélope Cruz) peintre comme lui qui veut revivre l’amour avec Antonio. À partir de ce moment, toutes les combinaisons amoureuses vont se déclencher au milieu de couleurs de formes, et les passions successives vont s’installer dans différentes combinaisons. Beauté des images, couleurs de la vie, espoirs multiples sont les mots que ce film renferme. Le désir de vivre est illustré par l’amour et la compréhension. Il contient une étude sur les rapports fins et secrets de l’amour. Il se pose une vraie réflexion sur l’acte d’amour et de ses sensations au sein d’une vie nourrie par de nouvelles histoires pour tenter de peindre avec des couleurs vives un peu de son existence. 

 

CINÉ-ACTUALITÉ, LA DOULEUR ET LA SÉGRÉGATION AU CINÉMA

Les films américains sont très efficaces pour dénoncer les insuffisances sociales de la société américaine. Dans The Visitor, John McCarthy met en scène un professeur solitaire qui prend conscience de la douleur et de la ségrégation que subissent les immigrés. Un musicien syrien qui avait trouvé un équilibre après plusieurs années de luttes sociales, sans procès, est expulsé dans son pays d’origine après avoir purgé de la prison. Analysé avec une acuité rare, on entre dans le quotidien de ces êtres maltraités et la cruauté de l’administration américaine souvent injuste avec ses justiciables.  

 

BUSH, PREND L’OSEILLE ET TIRE TOI!

Le film d’Oliver Stone W.: L’improbable président est un film de fiction sur la vie de George W. Bush et sa stratégie pour arriver à la présidence des Etats- Unis, entouré de ses conseillers, tous d’une grande compétence. Cette équipe va faire en sorte que leur «patron» gagne. Les inconvénients de ce type de film, c’est de devoir sans cesse répéter ce que l’on sait déjà. Alors que le film de Karl Zéro Being W est un documentaire où les images sont authentiques, même si la voix de Bush est imitée. Le film de Karl Zéro confirme que Bush jusqu’à la dernière minute de son pouvoir n’hésitera pas à faire passer des lois pour faire forer, avant son départ, des puits de pétrole dans des endroits jusque-là interdits. Le cinéma rejoint la réalité et la caricature est presque dépassée par les événements. Michael Moore, pour sa part, dénonce, dans son film Bowling for Colombine le droit de détention d’armes alors que Barack Obama projette l’abolition progressive du droit à la détention et au port d’armes. 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.