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Gaza au bord de la catastrophe humanitaire

Écrit par Stéphanie Krug, Collaboration spéciale
27.11.2008
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  • des employés d'un hôpital font la cuisson avec un feu de bois(Staff: MAHMUD HAMS / 2008 AFP)

Contestant les tirs de roquettes effectués par des activistes palestiniens de la bande de Gaza contre Israël, le ministre de la Défense, Ehud Barak, refuse de laisser passer des convois humanitaires destinés à la population de Gaza, et ce, malgré les appels du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ce dernier a téléphoné le 18 novembre au premier ministre démissionnaire, Ehud Olmert, pour lui faire part de sa profonde inquiétude quant à la grave crise humanitaire à Gaza.

«Le calme doit revenir avant que les points de passage soient rouverts», a déclaré Ehud Barak dans une déclaration à la radio de l'armée israélienne.

En raison des tensions qui durent depuis le 5 novembre dernier entre les milices palestiniennes et l’armée israélienne, tous les points de passage vers la bande de Gaza ont été fermés le 18 novembre.

Avant cette date, Israël avait donné l’autorisation à 33 camions de passer pour permettre la distribution de vivres aux 750 000 Gazaouis, soit la moitié de la population, qui dépendent des vivres de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) pour survivre.

Or, ces denrées ne pourront pas nourrir à long terme la population. «La distribution se fait à partir des petites quantités que nous avons pu acheminer lundi [le 17 novembre]. Les provisions dureront des jours et non pas des semaines», a indiqué à l’AFP Chris Gunness, porte-parole de l’UNRWA.

Aucune distribution de vivres n’a été effectuée depuis qu’une douzaine d’activistes palestiniens ont été tués par des soldats israéliens le 4 novembre. Cette brève levée du blocus en vigueur depuis deux semaines n’empêchera pas la bande de Gaza de plonger dans une grave crise, selon les ONG.

La pénurie de carburant entraîne des coupures d’électricité quotidiennes après la cessation des activités de l’unique central électrique de Gaza, rendant ainsi la vie des Gazaouis très difficile. Quelque 30 % de la production d’électricité provient de cette centrale tandis que le reste, des réseaux israélien et égyptien.

Le 20 novembre, l’hôpital Al Shifa, l’un des plus grands centres médicaux de la bande de Gaza, a dû fermer les services médicaux, dont celui de cardiologie, de physiothérapie et du laboratoire. La génératrice ne pouvait plus fonctionner sans carburant, selon le responsable de l’hôpital, Dr Hussein Ashour.

Cette situation alarmante s’accompagne d’autres privations, comme l’interdiction de s’approvisionner de médicaments. Environ 270 patients, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont morts à Gaza, en raison du blocus, tandis que les hôpitaux connaissent en plus d’une pénurie de médicaments, un manque d’équipements médicaux et des conditions sanitaires déplorables. La crise est d’autant plus grave parce que Israël interdit aux patients de sortir de Gaza pour aller se faire soigner ailleurs.

Le siège de Gaza a précipité la population au bord de la crise humanitaire, la plus grave crise depuis 1967, la laissant dans le dénuement le plus total : 80 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

La haut-commissaire aux droits de l’homme aux Nations Unies, Navi Pillay, a exhorté Israël à mettre un terme au blocus immédiatement, déclarant que les Gazaouis étaient «privés par la force de leurs droits humains fondamentaux depuis des mois».

Israël a réagi de manière véhémente en rappelant que le Hamas était seul responsable de la situation catastrophique à Gaza, que si les tirs de roquette contre Israël avaient cessé et que le parti islamiste avait respecté la trêve négociée par l’intermédiaire de l’Égypte le 19 juin dernier, Gaza n’en serait pas là.

Or, dans le sud de la bande de Gaza, les militants du Hamas ont vu l’arrivée de blindés israéliens et un raid israélien a fait quatre morts du côté palestinien le 12 novembre dernier. Qui, dans ces conditions, a véritablement brisé la trêve? Une chose est sûre : comme toujours, ce sont les simples citoyens qui paient. Prise en otage, partagée entre d’une part les extrémistes et d’autre part l’armée israélienne, la population, soumise à de sempiternelles représailles, est la principale victime car le droit humanitaire est bafoué au point de plonger 750 000 Gazaouis au bord du gouffre.

D’après AFP

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