Réplique – Reportage tendancieux à la SRC

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
04.11.2008

Un reportage de Solveig Miller et Léon Laflamme de l’émission Enquête, diffusé jeudi, samedi et dimanche derniers sur les ondes de Radio-Canada, a tenté de discréditer le journal La Grande Époque.

Intitulé Malaise dans le Chinatown, le reportage s’attaquait au Falun Gong, cette méthode de méditation bouddhique dont les pratiquants sont persécutés en Chine. Le document audio-visuel suggérait que notre hebdomadaire était financé par cette discipline méditative laquelle, selon les journalistes, constituerait un groupe ayant d’importants moyens financiers.

En termes de standards journalistiques, on pourrait difficilement tomber plus bas.

Il n’a jamais été caché qu’au sein de notre entreprise, il y a des employés et des administrateurs de croyances diverses, dont des pratiquants de Falun Gong, ni que notre média soit né de l’initiative de Chinois de la diaspora ayant – comme la plupart des Chinois à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine – subi des pressions et souvent des persécutions ourdies par Pékin.

Mme Miller et M. Laflamme, au lieu d’apporter des éléments prouvant que La Grande Époque serait financée par le Falun Gong, un groupe avec des «moyens financiers importants» – tel que vous le prétendez dans le reportage – la seule chose qui devrait en convaincre le public est votre parole : «[C’est ce que notre] enquête nous a permis de découvrir». Un peu mince comme information… On se rapproche du ragot.

Vous donnez de l’importance aux suppositions de votre principal intervenant, Crescent Chau, le controversé propriétaire d’un hebdomadaire chinois à Montréal. M. Chau laisse entendre que notre hebdomadaire (de 8000 exemplaires par semaine) est subventionné par les États-Unis et Taiwan! On se rapproche dangereusement de la théorie du complot ici, rien à voir avec la rigueur journalistique que devrait respecter Radio-Canada.

Laissez-nous vous dire que si nous étions financés par les États-Unis et Taiwan, nous aurions beaucoup plus d’effectifs qu’en ce moment, nous pouvons vous l’assurer! Vous soulignez le fait que notre hebdomadaire est distribué gratuitement comme si nos revenus venaient de sources illicites.

Vous vous êtes sûrement aperçus qu’il y a plusieurs hebdomadaires gratuits à Montréal qui se financent par la publicité…

Sans parler de MM. Kilgour et Ownby, deux spécialistes que vous avez interviewés et qui estiment que vous n’avez pas rapporté leurs propos avec neutralité, vous omettez de mentionner que Crescent Chau a d’évidents liens avec Pékin. Vous ne dites pas non plus que son hebdomadaire (d’au plus 5000 exemplaires par semaine) a mystérieusement grimpé à 100 000 exemplaires en 2007, pour un seul numéro, alors qu’il publiait à travers le Canada une édition complète reprenant les propos du régime communiste justifiant la persécution du Falun Gong en Chine.

Vous taisez le fait que ce dernier ne respecte nullement les injonctions de la cour lui interdisant de publier ce qu’elle a qualifié en 2008 de «diffamation » à l’égard des adeptes de cette pratique.

Voilà votre principal intervenant… et le public devrait croire ce qu’il laisse entendre sur les sources de financement de notre hebdomadaire qui est son compétiteur direct?

Une dernière chose, vous avez affirmé que je vous ai refusé une entrevue. Néanmoins, vous omettez de préciser qu’a priori, j’avais acquiescé à votre demande et que j’ai dû refuser par la suite, car vous désiriez nous présenter comme un média subventionné par le Falun Gong. Lorsque vous m’avez approché en début d’année, votre projet ne semblait pas vouloir rapporter les faits mais prouver des idées préconçues. Malheureusement, ce décevant reportage confirme bien cette impression d’un sérieux manque de rigueur journalistique.