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L’institut de France a accueilli l’hommage rendu à la culture taïwanaise

Écrit par Isabelle Meyer
09.11.2008
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  • Madame Pi-Twan Huang, ministre de la Culture de taiwan, remet le Prix de la Fondation culturelle franco-taïwanaise à Alain Jalladeau.(攝影: / 大紀元)

Dans les salons de l’Institut de France à Paris a eu lieu, le 27 octobre dernier,la remise du XIIe Prix de la Fondation culturelle franco-taïwanaise. Ce prix récompense chaque année des personnes dont l’action illustre le mieux la coopération internationale dans les domaines culturel et artistique entre les pays.

Cette année le prix a été attribué au Centre d’Études taïwanaises de l’École d’Études orientales et africaines de l’université de Londres (Centre of Taïwan Studies, School of Orientaland African Studies SOAS, University of London) représenté par son directeur Robert Ashet son directeur adjoint Dafydd Fell et au Festivaldes Trois Continents de Nantes (Loire-Atlantique) représenté par son directeur artistique AlainJalladeau. Il est revenu à Madame Pi-Twan Huang, présidentedu Conseil national des Affaires culturellesde la République de Chine à Taïwan conjointement avec Monsieur Michel Albert, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques de remettre ce prix aux lauréats.

Parmi les nombreuses personnalités présentes dans les salons de l’Institut de France, l’assemblée comptait, notamment, l’ambassadeur du Paraguay et les sénateurs Jean-Pierre Fourcade et Richard Yung.Précédant la cérémonie, un dîner a été donnéà la presse. À cette occasion, Madame Huang a exprimé sa satisfaction de voir les échanges culturels contribuer à développer une considération réciproque entre les deux pays dont la collaboration du Conseil national des Affaires culturelles àTaïwan et de l’Académie des Sciences moraleset politiques en France en est le meilleur exemple. Elle a exprimé son souhait d’améliorer les interactionsentre toutes les instances gouvernementalesconcernées à Taïwan et manifesté sa volonté d’augmenter la coopération internationaledans les domaines culturel et artistique en participant, notamment, à des forums d’échanges internationaux.

 

Par ailleurs madame Huang a répondu, aucours de ce dîner, aux questions des journalistes présents dont La Grande Époque

Comment le passé culturel chinois est-il préservé et transmis à la jeunesse deTaïwan?

Une commission appelée Conseil de protection du patrimoine culturel deTaïwan a été fondée pour préserver les sites historiquesdu pays qui sont des témoignages denotre passé culturel. Ainsi, cette commission apu recenser et classer environ 1.000 sites historiquesque la jeunesse, les habitants de l’île et lesétrangers peuvent visiter.

D’autre part, nous noussommes aperçus que la culture chinoise transmisepar l’opéra avait tendance à être ignorée dela population jeune. Aussi les autorités ont-ellespris de nouvelles mesures tant au niveau du budgetque de la communication pour sensibiliser lesjeunes à cet art lyrique qui est une véritable traditionde la culture chinoise ancienne.

Vous venez d’évoquer la transmissionculturelle par l’expression artistiquemais qu’en est-il de la transmission historiqueet sociale au peuple taïwanais quandon sait l’éducation dispensée en Chine continentale?

Il est certain qu’il existe là uneinterprétation différente du passé historique etnous faisons référence à nos historiens et à tousles témoignages dont nous disposons comme lefont tous les peuples.Par ailleurs, madame Huang a expliqué queTaïwan, État insulaire, libre et ouvert, pour desraisons qui tiennent à la fois à son histoire et à sasituation géographique, possède les racines dela civilisation chinoise.

Si l’île reçoit les influences culturelles européenne, américaine et japonaise sans oublier son fonds culturel aborigène, elle travaille à élargir les bases existantes d’une coopération avec la France qui tient une placeparticulière en Europe. Sa diversité, la vitalité deson art contemporain en font une place de premierordre au niveau international et apprécié dupeuple taïwanais. Pour sa part, le président Ma Ying-Jeou dansson Livre blanc sur la culture à Taïwan a proposéde faire passer en quatre ans le budget de l’État pour la culture de 1,36% actuel à 4%.

Ainsi, le budget du Conseil national des Affaires culturellesaugmentera de 11% en 2009. Tirant les conclusionsde cet investissement, madame Huanga ajouté que cela produira des effets très positifssur la promotion de la culture taïwanaise.

 

Rencontres avec

 

...Alain Jalladeau

Quelle cinématographie couvre le Festival destrois continents?

Le Festival des Trois Continents est consacré aux cinématographies d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Évidemment le cinéma du Moyen-Orient en faitpartie, ainsi que les ex-républiques asiatiques de l’UnionSoviétique, c’est-à-dire le Kirghizstan, le Kazakhstan, etc. L’Asie fait partie intégrante du Festival et c’est le continent qui produit le plus de films bien évidemment. En termes de production, de l’Inde au Japon, de la Corée en passant par la Chine, Taïwan, la production est énorme.

 

Quelle sont les objectifs de ce festival?

On l’a créé au départ pour faire en sorte que la cartecinématographique mondiale ne se résume pas aux Etats-Unis et à l’Europe mais soit élargie au reste du monde.C’est la priorité parce qu’avant de créer le festival, onvoyait des fi lms formidables au Brésil, en Chine, à Taïwan, en Inde, et dans de nombreux autres pays. Ces fi lms-làn’étaient pas représentés en France. Notre but a été dedire qu’il y a d’excellents films faits par de vrais auteurs àTaïwan – Hou Hsuao-hsien, Edward Yang, etc. – en Inde,au Brésil et partout ailleurs. Donnons-leur la reconnaissancequ’ils méritent ! On était dans un axe trop Est-Ouest, on voulait l’orienter Nord-Sud, du Japon au Chili, en passant par l’Afrique. Donc étaient exclus les Etats-Unis et l’Europe.

Votre première édition, consacrée au cinéma noir américain, a été reprise par le Département d’État américain à la Culture. Pouvez-vous nous raconter ce cheminement?

Cela a été une grande première mondiale et une grande découverte. Certains journalistes de renom qui publient dans le journal Le Monde notamment sont venus à Nantes. Ils ont trouvé cette démarche tout à fait incroyable.On leur a expliqué qu’on faisait cela parce qu’on considéraitque ce cinéma-là était quand même une sorte de diasporaqui faisait partie de la culture africaine – il faut remonter àloin mais quand même les origines sont là – donc il était normal qu’une manifestation comme la nôtre rende hommage à des cinéastes noirs américains qu’on avait isolés, qui se retrouvaient dans des ghettos aux Etats-Unis et quin’étaient pas considérés. À cette époque, en 1979, c’était un cinéma rejeté et marginalisé et que personne ne connaissait. On a fait un travailtrès sérieux de prospection.

On a permis à des cinéastes noirs de se faire connaître et de se faire respecter. Cela a été le point de départ. On a procédé de la même manière avec tous les pays. Il y a eu Taïwan dans les années 1983,1984, 1985. Je suis allé plusieurs fois à Taiwan et quand jevois là-bas des films exceptionnels d’une très grande qualité et que je rencontre des cinéastes de valeur, nous lessoutenons, nous les encouragerons et nous faisons ensorte qu’ils gagnent une vraie reconnaissance internationale,ce qui est le cas de Hou Hsuao-hsien, d’Edward Yanget des autres.

Quels sont les projets d’avenir du festival des Trois continents?

C’est la 30e édition cette année. On continue ce travailde découvreur, de faire connaître des auteurs, de leurdonner une plus grande visibilité, une meilleure reconnaissance.Le cinéma taïwanais est d’une grande qualité, d’unegrande richesse. Si je tombe sous le choc en voyant unfi lm taïwanais, vous savez, c’est mon tempérament, je suisenthousiaste ! Alors formidable ! Ce film doit être vu à NewYork, à Buenos Aires, à Londres, à Paris !...

 

...Robert Ash

Le Centre d’études taïwanaisesa été récompensé par le prix de la Fondation. Pouvez-vous nous présenter votre école?

L’École des Études orientales et africaines de l’université de Londres a créé en1999 le Centre d’études taïwanaises. Son objectif est d’étudier le développement des relations entre Taïwan, la Chine et les autres pays de l’Asiede l’Est. Ce centre est le seul consacré à Taïwan qui délivre un diplôme équivalent au master ou supérieur. Il permet de mener des recherches sur le développement économique de Taïwan, l’évolution de la société taïwanaise et la modernisation de sa politique. Il favorise de nombreux échanges entre les universitaires qui consacrent leurs études à Taiwan.

 

Lors de votre discours,vous avez évoqué les principesdémocratiques à Taiwan. Ont-ils unimpact sur la création artistique?

En effet, la création artistiqueest riche à Taiwan. Le fait qu’une véritable démocratie ait émergé à Taiwan a défié les conceptions répandues en Europe et dans le monde entier. Les gens ne pensaient pas qu’une démocratie pourrait prospérer dans un environnement chinois. Taiwan a montré que c’est possible, que la démocratie peut non seulement y prospérer mais aussi s’y renforcer chaque jour qui passe.

 

.... Michel Albert

En quelques mots, pourriez-vous nous présenter la Fondation et nous dire comment le Prix a été sélectionné?

La Fondation a été créée il y a 13 ans par les relationsétablies à l’époque entre le présidentde la République de Taiwan et l’un des membres de l’Académie desSciences Morales qui était un ancienministre bien connu et vénéré, Pierre Mesmer. Pierre Mesmer et le président ont décidé ensemble de créerune fondation pour développer lac onnaissance de la culture taïwanaise en Europe.

Comment s’est développée la fondation depuis sa création?

Si l’on considère uniquement cette année, il y a eu 11 candidats retenus pour le prix, ce qui prouve lesuccès de cette entreprise.

 

Comment les Taïwanaisse sont-ils impliqués?

Les implications sont remarquables,nous avions à la tribunemadame Huang, le ministre de la Culture de Taiwan. D’imminents professeursfont partie du jury ainsi que l’ancien ambassadeur de Taiwan à Paris. Nous découvrons la diversité de la culture taïwanaise qui s’exprime à la fois par ses qualités linguistiques, cinématographiques et dans l’art des marionnettes, reconnu comme le plus grand dans le monde.

 

 

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