Rêver d’un Noël blanc

Écrit par Philippa Rayment, La Grande Époque
15.12.2008

 

  • Munich sous la neige(Staff: JOERG KOCH / 2003 AFP)

Parfois, lorsque le vent froid des Alpes  souffle à m’en geler les os, je me remémore Munich pendant la période de Noël. Cela me rappelle les flocons de neige qui tombent doucement, la musique et les rires, des repas savoureux, les lumières brillantes et un confortable lit chaud.

Je m’en souviens clairement… c’est comme un beau rêve. Je me souviens que je regardais avec émerveillement le paysage autour de moi, les plus abondantes chutes de neige depuis dix ans, m’avait-on dit. À l'arrière de la maison de mon fils, le jardin était couvert d’une mince couche de neige alors que des flocons tombaient. C’était féérique. Regardant par la fenêtre de la salle à manger, la scène était comparable à celle d’une carte postale. Nikki, âgé de huit ans, et moi avions fait un bonhomme de neige dans l’après-midi. Chaque matin, on amenait Nikki à l’école et, ensuite, mon fils et moi arrêtions à la petite boutique du village pour acheter du pain (le pain allemand est très bon), du fromage, un peu de jambon ou de la viande pressée pour le petit-déjeuner.

Munich est une ville très importante. Des appartements d’architecture classique arrivent à trouver leur place parmi des tours à bureaux modernes, des musées de réputation internationale et de magnifiques parcs. Un jour, en raison d’abondantes chutes de neige, mon fils nous a emmenés au parc près d’une colline qui convenait tout à fait pour faire glisser en luge les petits et les débutants. À une autre occasion, par une soirée particulièrement froide, nous sommes allés à un marché agricole extérieur; il faisait si froid que lorsque nous sommes revenus à la voiture, il y avait des glaçons non seulement à l’extérieur de l’auto, mais aussi à l’intérieur.

À Munich, il y a une multitude de choses à voir et à faire, mais il ne faut pas manquer la brasserie la plus célèbre au monde. Tous les gens sont très amicaux, et la bière faite en Bavière est particulièrement bonne. Elle est fabriquée à partir d’une très vieille recette traditionnelle et ne contient pas de produits chimiques; on m’a dit que c’est la raison pour laquelle vous n’avez pas la gueule de bois le lendemain.

Marienplatz est une place au cœur de la ville, et c'est là que se trouvent la gare principale (Hauptbahnhof) ainsi que le métro. Les trains partent de cet endroit vers toutes les grandes villes d’Allemagne. Marienplatz est aussi le centre social de la ville avec son nouvel hôtel de ville néogothique (Neues Rathaus) et ses carillons Glockenspiel. Lorsque le Neues Rathaus a été reconstruit après la Seconde Guerre mondiale, les différents blasons des armoiries de la ville ont orné le tour du toit du bâtiment.

Quant aux voitures, les Mercedes et les BMW sont partout. En fait, je ne pense pas avoir vu une seule vieille voiture. Elles semblent toutes être neuves, mais la plupart étaient sales, car lorsque la neige fond, il y a beaucoup de boue dans les rues. Les Allemands ont des règles strictes sur la pollution de sorte que vous n’êtes pas autorisés à laver votre voiture dans la rue, il faut la conduire au lave-auto. Au cours de l’hiver, tous les jours, chaque maisonnée doit pelleter la neige devant sa propre porte, en plus d’une section de la rue, de sorte que l’accès est maintenu ouvert dans toutes les banlieues.

Comme activité incontournable à Munich, il y a le patinage sur glace. C’est gratuit et c'est un exercice qui permet de socialiser. À cette période de l’année, lorsqu’une partie de la rivière Isar est couverte de glace, les citadins sortent leurs patins. Les jeunes mères vont patiner tout en poussant leurs bébés dans les landaus sur la glace et en discutant les unes avec les autres. Une partie de la glace est réservée pour le hockey qui est un sport d’hiver populaire.

Pour les amateurs de ski, les pistes de la montagne Zugspitze, dans les Alpes bavaroises, sont recommandées. À environ 40 km de Munich, le Zugspitze s’élève à près de 2960 m, c’est le plus haut sommet en Allemagne. Nous y sommes allés une fin de semaine et les conditions étaient parfaites : neige épaisse, pas de vent et un soleil brillant. J’ai décidé de me détendre et je me suis assise au soleil, sur une chaise dans la neige, plutôt que dans le café austère pendant que ma petite famille se dirigeait vers les pentes.

Plus tard, dans l’après-midi, j’ai commencé à avoir très froid. Le soleil se couchait lentement et la noirceur venait de la montagne. La plupart des skieurs avaient rassemblé leurs affaires et descendaient par le télésiège. Regardant anxieusement vers les pentes, je pouvais encore voir quelques personnes au loin, mais je n’étais pas en mesure de les identifier. Les pentes de ski commencent à 2650 m et le seul moyen d'y accéder est le télésiège. Il n’y a personne qui surveille le télésiège; si vous ratez la dernière descente, vous risquez d'avoir des problèmes, car le terrain est très difficile en bas de la montagne et pas du tout adapté pour le ski. Je n’avais pas envie de passer une nuit sur place. À mon grand soulagement, mes trois skieurs enthousiastes sont finalement arrivés. Bien que nous soyons les derniers à prendre le télésiège, nous sommes arrivés sains et saufs au bas.

Cette année-là, à la veille du Nouvel An, par un soir de pleine lune, juste avant minuit, nous avons escaladé une colline couverte de neige épaisse pour nous rendre à un point d’observation qui domine le lac Tegensee; tout en tenant fermement nos sacs qui contenaient des pétards, des verres et plusieurs bouteilles de champagne. Comme les cloches de minuit sonnaient, le lac entier étincelait de lumières, des groupes de fêtards ont tiré leur arsenal de pétards… et la Nouvelle Année est arrivée avec tous les espoirs d’un nouveau départ.