The Day the Earth Stood Still - Un remake qui manque de profondeur

Écrit par Ryan Mitchell, La Grande Époque
17.12.2008

 

  • Keanu Reeves (D)(攝影: Photo credit: Cinesite / TM and

Pour que la Terre survive, l’humanité doit être détruite, du moins c’est ce que l’extraterrestre Klaatu (Keanu Reeves) qui passe la plus grande partie du remake du classique de 1951 – The Day the Earth Stood Still – par Scott Derrickson, à prévenir ceux qu’il rencontre de leur fin imminente. En tant qu’émissaire d’un groupe de civilisations extraterrestres avancées, Klaatu vient sur Terre pour s’adresser aux Nations Unies et essayer de faire prendre conscience aux dirigeants du monde de leurs erreurs et de les persuader d’agir d’une façon plus «évoluée». S’ils écoutaient son conseil (plutôt vague), peut-être que toute la civilisation sur Terre serait épargnée?

Mais, vous avez deviné, ces êtres humains gâchent tout. Le furieux et glacial Klaatu se voit refuser sa visite à l’ONU – tenu prisonnier par le gouvernement américain (sinistre et militaire) – et son dédain initial pour la race humaine est confirmé par son traitement inhospitalier. Il y a peu d’espoir pour la survie de l’espèce, à moins que la scientifique renommée, Dr Helen Benson (Jennifer Connelly), puisse convaincre Klaatu que nous ne sommes pas si mauvais après tout.

Le film raconte surtout les tentatives du Dr Helen Benson pour faire changer l’opinion de l’extraterrestre avant que le grand système automatique de défense de ce dernier, Gort (un robot géant), n’enclenche la destruction du monde. En cours de route, les spectateurs sont confiés à une performance froide de Reeves, ce qui est en fait approprié pour son personnage qui est supposé manquer d’émotions de toute façon. Ce qui est moins excusable, c’est le personnage pour le moins désagréable, tiré d’une bande dessinée, de la secrétaire de la Défense (Katherine Bates) qui contrôle le gouvernement américain, en l’absence du président et du vice-président.

Le résultat est prévisible… et l’humanité s’en sort de justesse en bout de ligne. Dr Benson démontre dans ses actions des qualités d’altruisme et de compassion qui poussent Klaatu à jeter un second regard sur l’espèce qu’il est en voie d’éteindre de façon brutale. Un moment crucial dans l’histoire est une scène très bien jouée où il est témoin d’une discussion entre Dr Helen Benson et le fils de son ex-mari. Elle a pris en charge le garçon après la mort du père en Irak.

La courbe d’émotion entre eux est essentiellement la seule vraie interaction humaine dans ce film qui se concentre d’abord et avant tout sur des thèmes plus larges. Il faut accorder un crédit aux scénaristes qui ont évité d’insérer une histoire romantique hollywoodienne inutile entre les personnages principaux, ce qui aurait détruit l’intensité et le drame du film. Dans cette perspective, le manque de profondeur émotionnelle dans le reste du film pourrait être excusable.

Mais les contradictions et le manque de clarté du message central le sont moins. Le film est supposé être à propos du profond, sérieux et omniprésent conflit entre le côté destructeur et le côté créatif de la nature humaine. Mais il ne jette aucun regard sur cette nature humaine. Au contraire, on nous sert que l’humanité doit être détruite parce qu’elle est elle-même «destructrice», mais ceci est présenté comme une évidence ne demandant aucune preuve ou exemple spécifique. En revanche, on dit ensuite que l’humanité a aussi «un côté meilleur» et «peut évoluer» à un niveau plus élevé. Néanmoins, ce «côté meilleur» n’est pas démontré; on donne tout au plus comme exemples la musique de Bach, l’amour d’une mère pour son enfant et la capacité à solutionner des problèmes mathématiques complexes.

Pourquoi ces exemples font-ils en sorte que la nature humaine soit bonne? Et quels sont exactement les mauvais aspects de l’humanité avec lesquels ces exemples sont en contraste? La pollution et la guerre semblent être nos crimes principaux… sans que ces mauvais côtés ne soient explorés. La Guerre en Irak et le réchauffement planétaire sont probablement les questions principales que les auteurs avaient en tête, mais elles ne sont pas abordées directement. Il est étrange que le film pose des questions aussi profondes sur le futur de la race humaine sans avoir le courage d’analyser directement ces sujets, il prend apparemment un chemin ardu pour éviter de les mentionner. Pour réellement poser les questions voulues, le film aurait dû être plus long ou du moins essayer d’offrir des réponses ou des réponses possibles à ces questions.

Il est difficile de se départir du sentiment que The Day the Earth Stood Still de Derrickson a été écrit par un comité qui visait à produire un film à gros budget en y plaquant des gros noms d’Hollywood. C’et un film qui vaut la peine d’être regardé pour se divertir et pour stimuler la réflexion, mais non pour avoir des explications cohérentes sur les sujets qu’il prétend aborder. Les effets spéciaux n’ont rien de spécial. Il n’y a qu’une ou deux scènes très brèves qui rendent réelle l’apocalypse imminente, qui transmet le sentiment que l’on vit dans un monde qui approche à sa fin. Il aurait été intéressant que le film explore davantage cet élément.