Les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) sont des partenariats de proximité entre un groupe de consommateurs et une ferme souvent située en zone péri-urbaine. Elles se développent à partir de la vente directe par souscription. Elles sont adaptées à tout type de production, particulièrement aux fruits et aux légumes.

1960-70, les AMAP commencent à germer

Les premières formes d’AMAP sont apparues dans les années 1960-70. Début2004 a lieu le premier colloque international sur les contrats locaux entre « agriculteurs et consommateurs », organisé par l’Alliance Paysans Écologistes Consommateurs.Celle-ci accompagne les AMAP dans leur mise en place et l’animation de leur réseau.

Cette même année, on estimait qu’il y avait de 500 à 1.000 TEIKEI (signifie partenariat)au Japon et 1.500 CSA (CommunitySupported Agriculture : Agriculture Soutenue par la Communauté) aux États-Unis,90 en Angleterre, 60 au Québec et une cinquantaine en France. Il en existe actuellement dans 25 pays du monde. Ce sont des exemples d’alternatives économiques qui apportent, à une catégorie de consommateurs et de paysans partageant des intérêts communs, une réponse satisfaisante et durable.

La région PACA perd peu à peu ses terroirs et son patrimoine agricole. Créée le 10 mai 2001, l’association Alliance Provence Paysans Écologistes Consommateurs porte le projet de développement des A.M.A.P. en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais la situationde l’agriculture en cette région reste alarmante. 1.500 exploitations ont disparu depuis les cinq dernières années. Le fait est irréversible car les terres agricoles sont souvent utilisées au profit de l’urbanisation. On constate la disparitions des terroirs exceptionnels qui font partie du patrimoine collectif.

Pierre Magnani est agriculteur bio à Nice. Il fait partie de l’AMAP. Ses terrains sont situés sur les collines de Nice. Pour lui, l’idéal serait que tous les agriculteurs puissent se regrouper et avoir des terrains plus rapprochés. « L’agriculture du littorala tendance à disparaître, les prix du foncier augmentent, la pression existe et les anciens vendent leur terrain. La moyenne

d’âge n’est pas loin des 60 ans et en l’espace de six ans, l’agriculture a été divisée par deux.

Tous ceux qui cherchent à développer leur activité ont beaucoup de difficultés à trouver des terrains qui restent hors de prix. Il est important de continuer à acheter local, afin de maintenir une agriculture locale. Il est dommage de perdre des produits du terroir. »

Distribution des paniers de légumes

L’AMAP s’engage avec un agriculteur sur une période de trois à quatre mois. Les particuliers doivent régler leurs achats à l’avance. Le prix de la souscription est fixé en fonction des coûts réels de production et non par les cours du marché. L’achat à l’avance garantit un revenu à l’agriculteur. Il permet de maintenir l’emploi agricole et l’installation des jeunes agriculteurs.

Il facilite également le passage des modes  de production conventionnels à des modes de production agro-écologique. Le maraîcher s’engage à livrer les paniers de produits de saison, cultivés sans produits chimiques de synthèse, selon des modalités de distribution, de lieux et l’horaires. La proximité de la ferme minimise les transports et l’usage d’emballage.

Des animations sont aussi proposées dans les fermes

Des ateliers de cuisine, des échangesde gîtes et du couvert contre l’aide auxchamps, des jardins d’enfants, des dégustationssont également proposés. LesAMAP participent à un développementdurable du territoire sur lequel elles sontimplantées. Actuellement, les consommateurs sont de plus en plus inquiets. Ils s’interrogent sur la provenance et la qualité des produits. En réponse, les AMAP apportent une attention particulière à la qualité des produits. Elles tiennent compte de l’impact sur la santé, de la sécurité alimentaire, du goût, de la diversité des produits et de la préservation de l’environnement.