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Droits de l’Homme en Chine : pas de médaille d’or

Écrit par Wei Jingsheng, Collaboration spéciale
10.02.2008
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  • Wei Jingsheng(攝影: / 大紀元)

 

Récemment, les critiques sur la situation de droits de l’Homme en Chine se sont intensifiées. Le Parlement européen a critiqué le gouvernement chinois parce que ce dernier n’a pas tenu sa promesse d’améliorer les droits de l’Homme et la liberté de la presse. Auparavant, lors de mon audition devant le Parlement européen, j’avais soulevé la question des responsabilités du CIO. Organisée par le groupe parlementaire de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE), la réunion était centrée sur les efforts européens pour promouvoir la paix et la démocratie. Les sujets principaux de la réunion concernaient les prochains Jeux olympiques en Chine, la situation  des  droits de l’Homme et l’embargo européen sur les ventes d’armes à la Chine.

Après la réunion de l’Union européenne (UE), les représentants du mouvement pro-démocrate chinois se sont réunis à Genève, en Suisse, et ont tenu une conférence de presse portant sur ces questions. Onze journalistes de médias occidentaux ont participé à la conférence et ont posé des questions pointues, habiles, malgré des interférences techniques provoquées par les autorités communistes chinoises.

QUELLE EST LA PART DE RESPONSABILITÉ DU CIO ?

Les représentants ont discuté des responsabilités du CIO et de la position qu’il aurait dû prendre. Pour beaucoup, la situation des droits de l’Homme en Chine relève de la seule responsabilité du gouvernement chinois, pas de celle du CIO, qui organise simplement les Jeux olympiques. Si cette déclaration a été vraie par le passé, les choses ont changé, particulièrement après que la Chine ait manqué la chance d’accueillir les Jeux olympiques de 2000.

Des responsables du CIO ont expliqué que c’était la situation épouvantable des droits de l’Homme qui avait coûté à la Chine l’échec de 2000, mais, pour des raisons diverses, le CIO a aidé le pays à obtenir les Jeux de 2008, à condition que des changements soient faits. Les autorités communistes chinoises ont publiquement assuré au CIO qu’elles allaient améliorer considérablement les conditions des droits de l’Homme et le CIO à son tour s’est engagé à vérifier que la promesse serait tenue. Avec cet accord en tête, les principaux  responsables du CIO ont mis de côté la question des droits de l’Homme et ont convaincu les membres du comité de donner les Jeux olympiques 2008 à la Chine.

En raison de cet accord, le gouvernement chinois est obligé de tenir ses promesses et le CIO – en tant que garant – est obligé de presser vivement la Chine d’améliorer la situation des droits de l’Homme et la liberté d’expression. Il s’agit ici de responsabilités que le CIO s’est imposé à lui-même pour aider la Chine à gagner l’organisation des JO. Le président du CIO peut être remplacé, mais les responsabilités de l’organisation ne le peuvent. Le CIO a un devoir à accomplir : presser vivement le gouvernement chinois d’améliorer les droits de l’Homme et de protéger le droit de ses citoyens à la liberté ; parler de l’accord entre la Chine et la communauté internationale et indiquer clairement que la Chine n’a pas tenu ses promesses. Sans la  surveillance du CIO et son contrôle, le gouvernement chinois ne va évidemment pas prendre ses responsabilités au sérieux et ne tiendra absolument pas ses promesses.

Alors même qu’il a aidé Pékin à obtenir l’organisation  des Jeux olympiques 2008, le CIO n’a jamais exprimé de position quant aux droits de l’Homme en Chine, il n’a pas non plus fait de rapports réguliers sur l’état des droits de l’Homme dans le pays comme il l’avait promis. Faut-il voir là une complicité des responsables du CIO avec le Parti communiste chinois (PCC) pour tromper le monde ? Ce n’est pas clair. Mais nous pouvons clairement constater que le personnel passé et présent du CIO a manqué de rigueur quant à sa responsabilité de surveillance et ses engagements dans le suivi du comportement de la Chine. Et il est tristement évident que le PCC n’a pas tenu ses engagements.

Après une nouvelle conférence de presse à Genève, des représentants pro-démocrates chinois d’Outre-mer se sont rendus au siège du CIO à Lausanne. Ils ont rencontré des responsables du CIO et leur ont présenté une lettre signée par des dizaines de milliers de Chinois vivant en Chine et hors de Chine. L’AFP et l’équipe de la télévision suisse ont annoncé l’événement. Au siège du CIO, la directrice de la communication, Giselle Davies, et son assistant ont pris connaissance du courrier, ils ont parlé avec les représentants pendant quinze minutes. Giselle Davis, qui semblait nerveuse, a demandé aux journalistes de la presse TV de cesser de tourner, irritant des journalistes habitués à la liberté de la presse.

Les caméras une fois arrêtées, elle n’a pas voulu considérer le contenu de la lettre avec sérieux. Devant les noms de dizaines de milliers des paysans chinois qui ont perdu leurs terres et aux autres, forcés d’abandonner leur maison, elle a rejeté à plusieurs reprises toute responsabilité avec l’excuse que le CIO n’est qu’une organisation sportive. Elle a semblé oublier l’engagement du gouvernement chinois à l’offre olympique et la garantie du CIO sur cet engagement. Cependant, elle n’a pas réitéré la position disant que des Jeux olympiques n’ont aucun rapport avec les droits de l’Homme et a indiqué qu’elle transmettrait un message au président du CIO.

LES ACTIONS DES PRO-DÉMOCRATES D’OUTRE-MER

En tant que président du mouvement pro-démocrate d’outre-mer, j’affirme que le CIO devait prendre ses responsabilités en surveillant que le PCC remplissait bien ses obligations. Et j’ajoute que, si la situation de droits de l’Homme en Chine s’améliore sensiblement comme promis, il faut rendre le fait public. J’ai aussi exprimé le besoin de faire la pleine lumière sur la corruption des responsables du CIO par la Chine. Giselle Davis a exprimé des inquiétudes sur ces allégations, mais a souhaité obtenir plus d’informations. Je lui ai également dit que nous avions l’intention d’entrer en contact avec le CIO dans l’avenir et de lui fournir le plus de détails possible sur ces questions en espérant que le CIO se conduirait en institution responsable.

Après ces actions à Genève et à Lausanne, les amis d’Outre-mer du mouvement pro-démocrate sont retournés au siège de l’Union européenne à Bruxelles pour suivre une autre réunion tenue par l’ALDE.

L’ordre du jour, qui était « Les droits  de l’Homme en Chine – pas de médaille d’or », portait sur  la situation des droits de l’Homme en Chine et sur le boycott des JO de Pékin 2008. Des gens de Chine continentale, du Xinjiang et du Tibet ont rencontré des membres d’Amnesty International, de Reporters sans frontières et des experts européens de la Société internationale pour les droits de l’Homme. Nous avons expliqué en détail tous les aspects de la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Chine ces dernières années. Nous étions tous d’accord sur le fait que le CIO ne devrait pas continuer à ignorer cette situation, mais devrait plutôt  la condamner et pousser le gouvernement chinois à tenir ses promesses. La réunion a permis de dégager une description claire de ce que le gouvernement chinois devrait améliorer au sujet des droits de l’Homme pour tenir ses promesses.

LA POSITION POLITIQUE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Juste avant notre réunion, les relations entre l’Union européenne et la Chine ont nettement changé. Après les élections européennes de 2004, le régime de Hu Jintao s’est engagé dans un cycle de diplomatie commerciale ciblée, saisissant l’opportunité d’influencer des représentants gouvernementaux nouveaux et moins expérimentés. Lors de sa visite à Pékin, le président français Sarkozy, nouvellement élu, a signé des contrats d’une valeur de 30 milliards de dollars portant sur des avions et des centrales nucléaires. Le président Sarkozy n’a pas semblé prendre en compte la question des droits de l’Homme en Chine. De surcroît, il a déclaré être favorable à une levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine. La position politique de Sarkozy a créé un clivage parmi les gouvernements européens, dont la coalition dirigeante allemande. Le vice-président du parti social-démocrate allemand et le ministre des Affaires étrangères avaient publiquement critiqué le chancelier Merkel pour avoir perdu de si grandes opportunités commerciales au profit de la France, en raison de son attachement à la question des droits de l’Homme en Chine et à sa rencontre avec le Dalaï-lama. Faire du commerce avec la Chine est soudainement devenu un sujet si chaud que beaucoup de fonctionnaires publics ayant des principes ont été obligés de se taire. 

Dans ma communication au Parlement européen, j’avais abordé le sujet des complots du PCC, et j’avais aussitôt indiqué que la capacité du PCC à octroyer des contrats commerciaux reposait sur une politique commerciale injuste. Ces pratiques, étroitement contrôlées, sont aussi responsables du déficit commercial de 200 milliards de dollars entre l’Union européenne et la Chine chaque année. Même si Nicolas Sarkozy a obtenu une commande de 30 milliards de dollars, cela ne pourra pas contrebalancer un déficit toujours croissant. L’autre raison du déséquilibre commercial massif réside dans le fait que les ouvriers chinois n’ont pas le droit de se défendre pour obtenir des salaires justes, ni pour la protection de leurs droits. Les droits de l’Homme en Chine ont beaucoup à voir avec les profits économiques européens. Aider le PCC à violer les droits de l’Homme pour des contrats comparativement dérisoires fait perdre des profits au peuple européen, plutôt que de lui en faire gagner.

Bien sûr, le contrat de 30 milliards de dollars a résolu les problèmes d’une minorité d’entreprises françaises et de certains ouvriers, mais qu’en est-il des petites et moyennes entreprises françaises et quels avantages d’autres pays européens en ont-ils tiré ? Ces hommes politiques myopes ont négligé l’immensité du problème. En apparence, la diplomatie commerciale du PCC semble avoir réussi, puisque Nicolas Sarkozy a joyeusement servi d’avocat fidèle pour Hu Jintao et quelques fonctionnaires européens en ont été ébranlés. Mais l’effet secondaire de cette stratégie diplomatique égocentrique, c’est qu’on satisfait les attentes de Hu Jintao. La position égoïste de Sarkozy a déclenché la colère extrême des autres pays européens, colère qui continue à grandir. La France est encore plus isolée des autres pays européens, ce qui lui fait perdre sa position dominante de pays décideur pour la politique étrangère de l’Union européenne. Malgré ses intentions, le PCC semble avoir nui autant à son nouvel allié français qu’à lui-même avec ce contrat de 30 milliards de dollars.

LA RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

Lors de la réunion du Parlement, un membre du Parlement de l’Union européenne m’a assuré que pendant que nous visitions le siège du CIO à Lausanne, le Parlement européen avait passé une résolution de défiance aux Jeux olympiques de Pékin 2008 en maintenant l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine. Son adoption à une large majorité est un signe révélateur que pas un seul pays européen n’a suivi Sarkozy quant à la levée de l’embargo sur les armes et qu’à l’inverse les pays augmenteraient plutôt la pression sur le CIO afin de boycotter les Jeux olympiques de Pékin.

On a non seulement considéré mon intervention comme profitable au peule chinois, mais aussi aux Européens. Même la communauté politique européenne et les médias ont pris mes avis très au sérieux. Les fameuses stratégies du PCC, qui prévoient toujours de nuire aux autres, se retourneront contre lui-même à coup sûr. 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.