Le New York Times répète la ligne du Parti communiste

Écrit par John Nania et Jason Loftus, La Grande Époque
18.02.2008

 

La critique d’un spectacle culturel fait étrangement écho à la propagande de Pékin, mais ne parvient pas à dissuader le public

  • Salle comble du Radio City Hall(攝影: / 大紀元)

Le théâtre était plein. À la fin de la représentation : l’ovation. En sortant, les spectateurs commentaient élogieusement le spectacle. Malgré tout, le New York Times a même soutenu qu’ils étaient des «centaines» à affluer vers la sortie lors de l’entracte.

Du 30 janvier au 9 février 2008, le Chinese New Year Splendor a été présenté quinze fois au célèbre Radio City Music Hall de New York, faisant salle comble lors de la dernière représentation. La réaction des spectateurs, récoltée par La Grande Époque lors de plusieurs entrevues, a été très positive. John Wright, anciennement du département des critiques de livres du New York Times, était aussi parmi le public. «C’était très beau, très différent», avait-il commenté après avoir assisté à une représentation.

Mais le New York Times a publié un article du Chinese New Year Splendor le 6 février (sous la plume d’Eric Konigsberg) qui a tout fait, sauf suggérer que le spectacle ait été bien reçu du public. Se basant sur des citations provenant d’à peine trois spectateurs, dont seulement un a offert son nom complet, le New York Times a titré : Un aperçu de la culture chinoise que certains ont de la difficulté à regarder (A Glimpse of Chinese Culture That Some Find Hard to Watch).

Ce n’est pas seulement la sélection des réactions du public qui est mise en doute puisque, selon les organisateurs, contrairement à ce que suggérait Konigsberg dans son article, il n’y a pas eu de départ en masse à l’entracte. Des reporters de La Grande Époque sur place ont fait le même constat que les producteurs de l’événement.

Ce qui rend l’article du New York Times encore plus inhabituel, c’est que les citations publiées sont très proches de la ligne du régime communiste de Pékin, en Chine comme à l’étranger, s’étant donné comme mandat de nuire le plus possible au Splendor.

 

Culture et persécution

Produit par la compagnie Divine Performing Arts (la troupe des Arts divins), le Chinese New Year Splendor fait redécouvrir la culture chinoise par la danse et la musique. Le spectacle illustre, par divers tableaux, des histoires culturelles et morales de la Chine ancienne et des temps modernes. Entre autres, un numéro de danse montre comment des pratiquants de Falun Gong s’opposent pacifiquement à la persécution qui sévit en Chine aujourd’hui.

M. Li Yong, un des fondateurs des journaux de langue chinoise United Daily et World Journal, a affirmé, après avoir vu le Splendor, que «le spectacle nous a offert la gloire chinoise et nous a présenté la vraie Chine».

M. Eric Shumsky, violoniste accompli et fils du légendaire violoniste Oscar Shumsky, a qualifié la représentation de «soirée inoubliable».

Il a souligné en particulier l’«élégance et les qualités artistiques» de Mme Xiaoqun Qi, qui joue du erhu, un instrument chinois à deux cordes.

«Je connais la plupart des musiciens qui jouent les cordes classiques d’aujourd’hui, a dit Shumsky, et j’ose dire que la plupart d’entre eux pourraient prendre des leçons [de Qi] pour l’essence de leur expression.»

Mais la résurgence de la culture traditionnelle, en particulier liée au non-respect des droits humains, a frustré les dirigeants communistes chinois qui ont longtemps maintenu un monopole sur la représentation de la culture chinoise. Les ténors de Pékin ont tenté de discréditer le spectacle, le qualifiant de «propagande politique».

Les spectateurs interviewés par le quotidien new-yorkais ont répété le point de vue de Pékin, mentionnant que les deux numéros mettant en scène la persécution de la discipline de méditation Falun Gong en Chine étaient la raison de leur déplaisir.

Mme Carrie Hung, porte-parole pour le producteur New Tang Dynasty TV (NTDTV), s’objecte à la tendance que prend l’article publié dans le journal américain.

«Les citations de spectateurs dans le New York Times font paraître le Splendor comme étant entièrement axé sur le Falun Gong», déclare-t-elle. «Le spectacle cherche à découvrir et raviver la culture traditionnelle et les valeurs de la Chine ancienne.»

«Les spectacles incorporent des éléments du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme en plus du Falun Gong et de plusieurs traditions ethniques et de dynasties différentes.»

L’article du New York Times a aussi cité le professeur de sciences politiques de l’Université du Nevada, Mme Maria Hsia Chang. Lorsque rejointe par La Grande Époque, Mme Chang a indiqué qu’elle n’avait pas vu le spectacle.

«Le reporter du Times m’a interviewée par téléphone. Je n’ai pas lu son article, alors je ne sais pas s’il m’a mal citée ou citée hors contexte», écrit-elle dans une réponse par courrier électronique, ajoutant qu’elle était sensible à la cause à la cause du Falun Gong.

Propagande

Immédiatement après la publication de l’article dans le New York Times, l’appareil de propagande du Parti s’est activé.

Même si les médias occidentaux, comme le New York Times, sont normalement censurés en Chine, cet article a immédiatement été republié par la Xinhua, l’agence de presse du Parti communiste chinois (PCC), et a été distribué largement dans les médias d’État.

La presse de langue chinoise à l’extérieur de la Chine, comme China Press, financé par le Bureau des affaires chinoises d’outre-mer, et ChinaNews.com, qui, comme Xinhua, est une agence de presse officielle sur Internet, ont similairement offert une couverture proéminente à l’article du New York Times.

M. Zhang Weiguo, un commentateur indépendant vivant aux États-Unis, qui a été éditeur et journaliste pour l’ancien journal basé à Shanghai, World Economy Pioneer, a déclaré que «ce serait surprenant s’ils [les journaux pro-PCC] ne l’avaient pas fait».

«Le New York Times est relativement bien connu et il publie soudainement un reportage avec des détails négatifs [sur le Falun Gong]», a-t-il poursuivi. «C’est certain qu’ils [les journaux pro-PCC] en feront usage sans aucune réserve.»

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M. Levi Browde est directeur exécutif du Falun Dafa Information Center, qui rapporte des nouvelles sur la persécution du Falun Gong.

M. Browde souligne que «le Parti communiste chinois a toujours utilisé le terme “politique” en guise d’étiquette pour discréditer ses opposants domestiques».

«L’article du New York Times cadre bien dans le modèle du Parti lorsqu’il suggère que le Chinese New Year Splendor est “politique” parce qu’il expose la persécution du Falun Gong.»

M. Browde poursuit : «Les descriptions au sujet du Falun Gong aussi cadrent bien dans ce modèle. En particulier, l’article utilise trois fois, de manière gratuite, les descriptions diffamatoires à propos du Falun Gong qui sont à la base de la campagne de propagande du Parti. Nous croyons que même une seule apparition de cette description est inacceptable.»

  • Salle comble du Radio City Hall(攝影: / 大紀元)

«Est-ce que le New York Times mentionnerait continuellement dans un article des termes diffamatoires à l’égard des Noirs, des Hispaniques ou des Juifs? Je ne crois pas qu’ils le feraient. De tels mots ne communiquent rien. Ce ne sont simplement que des expressions de haine. Mais leur reproduction par le New York Times sert très bien à l’agenda du Parti.»

«Le New York Times ne voulait peut-être pas avoir cet effet, mais ils ont fait quelque chose que le Parti a toujours voulu faire sans jamais en avoir eu l’habileté.»

 

Le public dresse un portrait différent

Alors que les critiques du Splendor ont été exploitées par les médias pro-PCC, le nombre grandissant de spectateurs ne leur ont pas fait écho.

En fait, plusieurs avaient pris connaissance de l’article du New York Times et restaient critiques face à celui-ci.

«Ça ne nous a certainement pas dissuadé de venir», a déclaré M. Ron Sablosky, banquier et vice-président exécutif de Business Outsourcing Solutions. «Je ne crois pas que ça devrait dissuader personne, parce qu’il est absolument injuste. Et il pourrait même être qualifié de contraire à l’éthique.»

M. Charles Liu, qui travaille au New York Freedom Times, a qualifié l’article de «terriblement inégal».

Mais l’assistance aux représentations n’a pas diminué après que l’article a été publié. Encore mieux, elle a augmenté, selon NTDTV.

«Et non seulement cela, [l’article] a aussi pris beaucoup d’espace [dans le Times]. J’étais intriguée par l’espace qu’on lui a donné. En fait, il a piqué ma curiosité», note Mme Penny Cohn, directrice de comptes et gérante d’immeuble.

«Je suis complètement renversée, mais renversée d’une façon extraordinaire. Ça m’a émerveillé. Je crois que c’est le meilleur spectacle que j’ai vu, le meilleur», estime Mme Valentina Alexis, une ancienne ballerine du Ballet de Moscou.

M. Amerigo Fabbri, doyen de Pierson College et professeur de littérature moderne à l’Université Yale, a été touché par le numéro intitulé La fleur de lotus qui expose la persécution du Falun Gong en Chine.

«Il y a les trois femmes en prison, et la façon que l’une d’elle offre sa vie pour les deux autres, ce sont de formidables, formidables éléments de la culture qui sont certainement transmis par le spectacle», a-t-il commenté.

Quant à son impression d’ensemble, M. Fabbri a déclaré que «le spectacle est incroyable. Ils font un travail extraordinaire de rassembler l’histoire de la culture chinoise. Les effets sonores, les effets visuels, les effets spéciaux, le chant et la danse sont simplement incroyables».

Tentatives de silence

À chaque ville de la tournée internationale de la compagnie Divine Performing Arts, le spectacle fait face à la pression de l’ambassade ou du consulat chinois qui travaille à persuader les salles de théâtre de ne pas accepter le spectacle et à inciter le public à ne pas acheter de billets.

L’année dernière, La Grande Époque a obtenu un document émis par l’Administration chinoise d’État pour la radio, les films et la télévision. Marqué «hautement confidentiel», le document soulignait l’importance, pour le régime communiste, de contrer les spectacles de NTDTV.

«Le leadership du gouvernement central a ordonné qu’ils [les spectacles de NTDTV] soient détruits par tous les moyens» peut-on lire dans le document, daté du 16 décembre 2003, alors que NTDTV préparait son premier spectacle du Nouvel An chinois.

Si ce but s’avérait irréalisable, les ordres étaient de «minimiser leur impact [des spectacles], indique le document.

L’année dernière, lorsque la compagnie Divine Performing Arts a offert un spectacle du Nouvel An chinois à Ottawa, M. Glenn McGregor, un reporter pour le Ottawa Citizen, a écrit un article suivant une formule ressemblant à celle de l’article du New York Times. Même s’il n’avait pas assisté au spectacle, M. McGregor avait cité trois personnes qui affirmaient avoir été présentes et étaient vexées par le contenu concernant la persécution du Falun Gong. Il avait aussi privilégié les critiques de l’ambassade chinoise dans son article.

Gagnant clairement la confiance de l’ambassade chinoise, M. McGregor a été invité en Chine, par l’ambassade chinoise, pour un voyage toutes dépenses payées, pour enquêter sur les allégations de sévères abus des droits de l’Homme à l’encontre des pratiquants de Falun Gong. En bout de ligne, il a écrit un article défendant le régime communiste.

Aux États-Unis, des politiciens ont reçu des lettres du consulat chinois les exhortant de ne pas assister aux spectacles présentés par compagnie Divine Performing Arts.

L’année dernière à Séoul, l’ambassade chinoise a fait pression sur deux théâtres pour qu’ils résilient leur contrat avec le spectacle. Un incident similaire a eu lieu au Danemark cette année.

L’ambassade chinoise en Suède a fait un effort semblable, mais les représentants suédois ont fermement refusé de se plier aux exigences du régime communiste. Un président municipal a décrit la requête de l’ambassade, voulant que le spectacle soit stoppé, comme étant «stupéfiante».

La Grande Époque a tenté de joindre le New York Times pour commenter sur cette histoire, mais les représentants du quotidien n’avaient toujours pas rappelé à l’heure de mettre sous presse.

La Grande Époque est un fier partenaire média de la tournée de la compagnie Divine Performing Arts. Pour notre couverture complète de l’événement, veuillez visiter la section Shen Yun Celebration du Nouvel An chinois de notre site.