L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pense que la culture de la pomme de terre est une culture d’avenir. Elle représente actuellement la quatrième culture vivrière au monde, avec plus de la moitié en provenance des pays en développement. Durant cette année, le FAO va promouvoir la recherche et développement des systèmes basés sur la pomme de terre, avec pour but de relever les défis des *Objectifs du Millénaire pour le développement.

La pomme de terre a une grande productivité au mètre carré mais requiert beaucoup de main d’œuvre pour

la récolte. C’est donc un produit idéal pour les pays en développement. Depuis 10 ans, sa production augmente de 4,5 % chaque année. Si en Europe sa consommation diminue, elle est en pleine expansion dans les pays en développement, en particulier en Asie. Le but de cette opération est de renforcer la prise de conscience que cette production peut éliminer la pauvreté extrême et la faim et assurer un environnement stable. En promouvant le partage des connaissances et des informations, elle espère améliorer la production au niveau mondial, régional, national et communautaire. Et ainsi, renforcer des partenariats internationaux durables et la coopération entre le public, les organisations non gouvernementales et le secteur privé de la filière de la pomme de terre

Les petits agriculteurs, particulièrement ceux des pays en développement doivent s’adapter à la mondialisation, la sécheresse, l’appauvrissement et l’érosion des sols dus à une culture intensive et la diminution de leurs terres. Dans ce contexte difficile, le FAO pense que la culture de pommes de terre peut offrir une bonne alternative et garantir leur subsistance. Il conçoit de recourir à toutes les variétés de tubercules y compris celles issues des recherches génétiques afin de lutter contre leurs prédateurs. Cette tactique permettra peut être d’éviter une famine comme celle de 1845-1850 : En Irlande, la culture de pomme de terre était la base de l’alimentation  jusqu’au jour où le mildiou ravagea toutes les récoltes. Diverses estimations avancent un bilan de 500 000 à un million de morts dûs à cette famine, qui provoqua une émigration massive des Irlandais vers les USA.

La pomme de terre en chiffres

En Afrique, la productivité est de 10,95 tonnes/hectare contre  17,19 pour l’Europe et 40,63 pour l’Amérique du Nord.

La Chine est le premier producteur mondial, suivie de la Fédération de Russie et de l'Inde.

La production mondiale en 2006 était de 315 millions de tonnes pour une superficie cultivée estimée à 195 000 km2.

Les Européens sont les plus grands consommateurs de pomme de terre avec une moyenne de 96,15kg par habitant et par an. Pourtant l’Asie, très peuplée,  consomme la moitié de la production mondiale, à raison de 25kg par habitant.

La culture de la pomme de terre

Au printemps, les agriculteurs tracent des sillons dans une terre labourée sur une profondeur d’environ 30cm. Les tubercules sont placés à 10cm de profondeur, espacés de 35cm avec 60cm entre les lignes. Lorsque les tiges sortent, les lignes sont buttées ce qui permet à la plante de développe plus de tubercules. La plante se développe, fleurit, donne des fruits toxiques et fane. C’est à ce moment que la récolte à lieu. La terre est retournée délicatement pour ne pas blesser les tubercules. Le temps de culture varie de 90 jours sous les tropiques à 150 jours sous les climats plus froids. Chaque plant peut produire de 2 à 10 nouveaux tubercules.

Les pommes de terre sont riches en glucides, source d'énergie. Elles contiennent également des protéines (environ 2,1 pour cent en poids frais) de qualité relativement élevée, avec une combinaison d'acides aminés parfaitement adaptée aux besoins de l'homme. Elles sont également très riches en vitamine C et en potassium. Les deux tiers de la production est consommée fraîche, congelée (frites) ou déshydratée.  5 à 15% de la récolte est plantée à la saison suivante. Le reste sert à nourrir les animaux domestiques, à fabriquer des colles, des emballages et des enrobages de médicaments. Les déchets sont récupérés et transformés en éthanol.

Pour préserver la diversité de la pomme de terre, le centre international de la pomme de terre (CIP) maintient 7500 différentes variétés de pommes de terre (dont 1950 sauvages).

*Ces objectifs du Millénaire pour le développement, qui vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’éducation primaire pour tous, en passant par l’arrêt de la propagation du VIH/sida, et ce à l’horizon 2015, constituent un schéma directeur pour l’avènement d’un monde meilleur. (OMS)

Source : http://www.potato2008.org/fr/iyp/index.html