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La violence provoque des traumatismes psychologiques chez les enfants

Écrit par Irin News
26.02.2008
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KABOUL – Les centaines d’écoliers qui ont assisté à l’explosion mortelle du 6 novembre dernier, dans la province de Baghlan, et qui ont vu ses conséquences, souffrent aujourd’hui de traumatismes mentaux et psychologiques, selon certains experts médicaux et habitants de la région frappée par l’attentat.

Plus de 48 personnes, dont au moins dix-huit enfants, sont mortes dans l’explosion de la bombe ou ont été abattues à l’aveugle par les gardes du corps armés d’éminents députés, au cours de la fusillade qui s’est ensuivie; les députés se trouvaient dans la ville de Baghlan pour visiter une usine de canne à sucre, selon le ministère de l’Éducation. Plusieurs dizaines d’enfants et d’adultes ont également été blessés au cours de cet attentat.

Plus de 1000 écoliers et écolières s’étaient déplacés pour participer à la cérémonie d’accueil, selon les services provinciaux de l’Éducation.

«Depuis l’explosion, mon fils crie souvent dans ses rêves et il maigrit de plus en plus», a affirmé le père de Mohammed Nawab, un garçon de douze ans.

«Je vois des scènes horribles et j’entends des bruits d’explosion cacophoniques pendant mon sommeil», a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, un élève de treize ans, légèrement blessé pendant l’explosion.

Bon nombre d’écoliers et leurs parents ont été traumatisés et souffrent de paranoïa, de vertiges, de stress et de troubles du sommeil, a expliqué à IRIN Frozan Esmati, spécialiste en santé mentale à la Coopération technique allemande (GTZ), qui a réalisé les premières évaluations de l’impact de l’explosion sur les populations affectées.

«Quelques-uns d’entre eux auront besoin de soins et de traitements médicaux prolongés pour s’en remettre complètement», a ajouté M. Esmati.

Suivi psychologique

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a prévu débloquer environ 50 000 dollars américains pour financer un programme de suivi psychologique et de traitement d’une durée de quatre mois pour les écoliers traumatisés de Baghlan.

«Les agents de santé locaux recevront une formation en psychologie et des médicaments appropriés seront également fournis dans le cadre de ce programme», a indiqué Ahmed Javid Siddiqi, expert de l’UNICEF à Kaboul.

Le programme de l’UNICEF sera mis en œuvre en étroite collaboration avec HealthNet International, une organisation non gouvernementale (ONG) qui gère plusieurs projets d’assistance médicale en Afghanistan.

À l’issue de ce programme, un rapport, remis au ministère de la Santé publique et à l’UNICEF, indiquera si les enfants souffrant de traumatisme ont besoin ou non d’une assistance médicale supplémentaire, a indiqué HealthNet.

Un problème répandu

L’impact psychologique des conflits armés sur la santé mentale des individus ne se limite pas à une seule région d’Afghanistan, un pays ravagé par la guerre.

Selon certains spécialistes en santé mentale, bon nombre d’enfants dans les provinces du sud et du sud-est, frappées par le conflit, pourraient souffrir de profonds traumatismes de guerre.

Les 17 et 18 février, plus de 110 personnes, dont plusieurs enfants, ont été tués dans deux attentats distincts, survenus dans la province de Kandahar, selon le ministère de l’Intérieur.

Toutefois, contrairement aux provinces relativement sûres du nord de l’Afghanistan, à Kandahar et dans les autres régions du sud du pays, l’insécurité et la violence ont entravé la prestation et l’accessibilité des services humanitaires et des soins de santé, ce qui a aggravé les problèmes des populations locales, ont indiqué des travailleurs humanitaires à Kaboul.

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