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Un coup de pouce salutaire

Écrit par Patrice-Hans Perrier, La Grande Époque - Montréal
05.02.2008
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La Ville de Montréal se dote d’un nouvel outil de collecte pour le recyclage domestique 

  • Gracieuseté de Claude Mauffette design industriel(攝影: / 大紀元)

En dépit de son plan stratégique de développement durable, la Ville de Montréal ne parvient toujours pas à se conformer aux objectifs de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. Loin d’atteindre les objectifs de 60 %, le taux global de recyclage pour la métropole avoisinerait les 38 %. De ce pourcentage, seulement 25 % des matériaux secs résidentiels seraient récupérés. Les citoyens ne feraient-ils pas leur part?

Il n’y a pas à dire, les Montréalais contribuent à menacer le bilan environnemental de la province en jetant des quantités inouïes de déchets. Rien que pour 2002, pas moins de 946 000 tonnes de matières résiduelles ont été générées par les ménages montréalais et certaines études de la municipalité confirment que 754 000 tonnes de déchets ont pris le chemin de l’enfouissement pour la même année. C’est en tenant compte de cette triste réalité que la municipalité tente d’aider les citoyens à faire leur part, en souhaitant pouvoir se rattraper face aux objectifs de Québec.

Déjà, au beau milieu des années 1990, nos édiles ont mis sur pied deux instruments capitaux pour la gestion des matières résiduelles. C’est ainsi que les Écocentres et les Écoquartiers furent mis sur pied, histoire d’endiguer un phénomène endémique qui n’aide pas à plaider la cause de Montréal comme métropole verte. Le concept de collecte sélective faisait son petit bonhomme de chemin, alors que les Écocentres ouvraient leurs portes aux citoyens désireux de se débarrasser de matières résiduelles n’étant pas destinées à la poubelle ou au bac à recyclage. Les Écoquartiers, pour leur part, épaulaient divers organismes communautaires dont la mission consistait à sensibiliser les citoyens à la problématique de la gestion des matières résiduelles.

Le design au service de l’environnement

Le tissu urbain de Montréal est particulier en cela qu’une forte portion du territoire comprend des immeubles à logement qui ont été construits avant les années 1950. La plupart de ces immeubles comprennent des escaliers étroits, escarpés ou en spirale, ce qui rend difficile la manutention des contenants à matières résiduelles. Un concours de design a donc été lancé, l’année passée, histoire de trouver des alternatives aux anciens bacs verts en circulation depuis une vingtaine d’années. Dans un contexte où l’implantation de bacs roulants est carrément impossible sur 36 % du territoire de l’agglomération, et où les ménages vieillissent, il devenait urgent de développer un nouvel outil de collecte plus performant.

Un appel de propositions a été lancé auprès des designers industriels locaux, en accord avec les politiques municipales de promotion d’une plus grande utilisation du design. Le responsable du développement durable au comité exécutif de la Ville de Montréal, Alan DeSousa, se félicite que la ville soutienne «l’innovation en design et le travail des designers d’ici en leur demandant de proposer des solutions concrètes pour améliorer la qualité de vie des citoyens […]». Et, dans le sillage de la désignation de Montréal, en 2006, comme Ville UNESCO de design, nos édiles ont décidé de mettre à contribution les talents locaux lorsque vient le temps de concevoir du mobilier urbain ou des équipements destinés aux services de proximité.

Changer la donne

C’est la Division de la gestion des matières résiduelles qui aura mis tout son poids dans la balance afin de convaincre le comité exécutif de Montréal de mettre sur pied un concours de design apte à trouver des solutions viables pour cet épineux problème. C’est le concept de la firme Claude Mauffette Design qui a été retenu par le jury, il y a trois semaines de cela. L’heureux lauréat, Claude Mauffette s’est fait connaître par son approche simple et efficace, ayant remporté plusieurs prix dans le passé, dont celui de designer montréalais de l’année en 1993.

Le concept primé a attiré l’attention des membres du jury en raison de son ergonomie, de son caractère novateur et de sa légèreté. Contrairement aux anciens bacs verts, qui ressemblaient à des boîtes en polymère, ce nouveau produit devrait faciliter la tâche des citoyens désireux de faire leur part à l’avenir. Il s’agit d’un «panier de collecte», sorte de produit hybride entre le bac et les sacs de vidange, qui devrait peser moins de 2 kilogrammes. Sa capacité de 70 litres sera supérieure à celle des anciens bacs et son enveloppe flexible de polyéthylène permettra de le fermer. Chemin faisant, on ne se retrouvera plus avec la moitié du contenu des bacs qui s’envole les jours de grands vents.

En outre, il s’agirait d’un produit qui comporterait des coûts de production limités et dont les composantes seraient entièrement recyclables. Des tests sur le terrain seront entrepris durant l’été 2008 et, sur ces entrefaites, le comité exécutif vient d’octroyer un contrat à la firme de design afin de concrétiser l’heureux concept. Le produit sera développé jusqu’au stade de prototype et une préproduction est envisagée d’ici à ce qu’il soit testé sur le terrain. Toujours est-il que ce concept a suscité un tel engouement que la Ville de Montréal entend le faire breveter. Reste à savoir si les citoyens adopteront ce nouvel outil de collecte et … s’ils adopteront de nouveaux comportements en matière de récupération!

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