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Empoisonnement et tir responsables de la disparition du milan royal

Écrit par Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO
01.03.2008
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  • Un milan royal en vol(-: Carl Roberts / ImageForum)

En France, 2007 a été une année particulièrement meurtrière pour le milan royal : 29 ont été retrouvés morts. Et ce chiffre ne représente qu’une part infime des pertes réelles. Ce triste bilan anéantit le travail de nombreuses associations mobilisées au quotidien, notamment au travers d’un plan national de restauration, lancé il y a cinq ans. La LPO souhaite que cessent ces destructions qui aggravent un peu plus encore la situation préoccupante de ce majestueux rapace. 

 

RAPACE EUROPÉEN

Pour la seule année 2007, 29 milans royaux ont été retrouvés morts. Or, ce chiffre ne représente certainement qu’une part infime des pertes puisqu’il s’agit uniquement des oiseaux découverts. Le 20 janvier dernier, en Haute-Loire, une trentième victime est venue s’ajouter à cette liste déjà longue.

Les analyses effectuées sur ces cadavres révèlent que les milans royaux sont principalement victimes d’intoxications et de tirs. Les collisions avec des véhicules constituent la troisième raison de leur décès. Une part non négligeable des causes de mortalité reste toutefois indéterminée. Il faut également ajouter à ce triste bilan les oiseaux blessés qui doivent être soignés en centres de soins. Cette hécatombe est inquiétante tant la situation et l’avenir du milan royal en Europe sont préoccupants. Presque commune il y a encore vingt ans, cette espèce est aujourd’hui gravement menacée. Dans la plupart des pays où elle est présente, ses effectifs ont décliné et son aire de répartition s’est considérablement réduite.

Or, la France joue un rôle clé pour l’avenir de ce rapace diurne exclusivement présent sur le territoire européen. Avec 3.400 couples nicheurs (soit environ 16 % des effectifs mondiaux) et 6.000 individus hivernant sur le territoire national chaque année, notre pays se place au deuxième rang en Europe. De plus, la France occupe une position stratégique sur la route empruntée par cette espèce partiellement migratrice. Nous avons donc une forte responsabilité vis-à-vis de ce rapace européen.

LE RAPACE EN FRANCE EST UNE ESPÈCE PROTÉGÉE DEPUIS 1972

Ce bilan 2007 est d’autant plus révoltant qu’un plan national de restauration, coordonné par la LPO et validé par le Medad (ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables) est en cours depuis cinq ans. Ces plans d’actions sont mis en œuvre pour des espèces dont le statut de conservation est défavorable. Dans le cadre de celui-ci, des individus ont été marqués à l’aile afin d’être identifiés plus facilement en vol et d’améliorer les connaissances sur l’espèce.

Et plusieurs d’entre eux ont malheureusement été retrouvés morts. Ce sont, là encore, des efforts entrepris au quotidien sur le terrain par de nombreuses associations qui sont anéantis! La LPO dénonce ces actes irresponsables. Faut-il rappeler que le milan royal, comme tous les rapaces en France, est une espèce protégée depuis 1972 ? Est-il besoin, également, de souligner que l’emploi de poisons a des conséquences désastreuses sur la faune et particulièrement sur les oiseaux nécrophages? La LPO souhaite que cessent ces destructions qui contribuent à aggraver la situation préoccupante de cette espèce. Pour que nous puissions encore admirer, à loisir, le vol majestueux de cet élégant rapace.

 

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