Drame historique qui ne passe pas

Écrit par Neil Campbell, La Grande Époque
10.03.2008

Critique de film

  • Scarlett Johansson et Natalie Portman(攝影: Photographer: Alex Bailey / Copyright:

Se déroulant au 16e siècle en Angleterre, Deux sœurs pour un roi du réalisateur Justin Chadwick, inspiré du roman historique de Philippa Gregory, fait état d’une certaine période marquée par le scandale durant le règne du roi Henri VIII et de la naissance subséquente de la reine Élisabeth.

Bien que l’architecture de l’époque, les costumes, la musique et les scènes aient été recréés avec brio, l’intrigue est mal maîtrisée et met beaucoup l’accent sur les scènes d’amour, les trahisons et les écarts de conduite de la famille royale.

Le film commence avec la reine Catherine d’Aragon qui donne naissance à un enfant mort-né, ce qui inquiète Henri (Éric Bana) de ne pas être capable d’avoir un héritier mâle pour le trône. Marie (Scarlett Johansson) et Anne (Natalie Portman) Boleyn, deux sœurs issues d’une famille au statut social peu élevé, sont envoyées par leur père pour séduire le lascif et irrationnel roi Henri dans le but de satisfaire les aspirations politiques et sociales de leur famille.

Les Boleyn complotent pour maintenir leur famille dans les bonnes grâces du roi pendant qu’Anne conspire contre Mary, le pays et même sa propre famille dans sa lutte pour devenir reine d’Angleterre.

Le film a certainement de nombreux éléments qui auraient pu être captivants et intrigants. Toutefois, le développement de certains points importants de l’histoire laisse à désirer. Le spectateur bondit d’une scène à l’autre dans un style bref qui ne favorise pas la formation du caractère des personnages.

Le réalisateur a choisi de concentrer plutôt ses efforts pour dépeindre une vue d’ensemble d’un Henri aux yeux grands ouverts qui, séduit par les deux sœurs, se livre au libertinage en entrant et sortant d’une chambre à l’autre comme un ouragan et revêtu de ses vêtements royaux aux larges épaules tout au long du récit, ce qui n’est rien pour exposer les subtilités de l’histoire. On ne s’attache pas aux personnages. Les «méchants» ne sont simplement pas assez méchants. Leurs intentions ne tiennent pas la route et sont basées sur des clichés, alors qu’il n’y a pas vraiment de «bons» gars. Le dialogue est sec et moderne, servi avec des accents anglais assez faibles.

En comparaison avec la litanie fantastique du vieil anglais dans le film Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice), rempli d’éloquence et de grandeur, Deux sœurs pour un roi ne fait pas le poids. Sans le bonbon visuel des scènes et des costumes détaillés, ce film n’aurait vraiment que peu de mérite. Ce n’est certainement pas le drame romantique ou épique auquel on peut s’attendre.