Écrit par Reporters d'espoirs

Sociologue spécialisée en développement international, Laure Waridel, 34 ans, est co-fondatrice d'Equiterre, un organisme voué à la promotion de choix écologiques et socialement responsables. Auteure, chroniqueuse, conférencière, elle est considérée comme la pionnière du commerce équitable et plus globalement de la consommation responsable au Québec. En 2002, elle a été présentée comme l'une des «25 jeunes Canadiens qui changent déjà le monde».

 

Née le 10 janvier 1973 à Vevey (Suisse), elle est encore petite quand ses parents émigrent à Québec où elle passe toute sa jeunesse. Au lycée, elle choisit l'option «Ouverture à la vie internationale» et dans ce cadre, fait un séjour au Burkina-Faso où elle est séduite par les solutions mises en place par les groupes locaux plutôt que par les aides internationales. «J'ai compris à ce moment que la justice vaut mieux que la charité».

 

A l'issue de son parcours scolaire, elle fait des études de sociologie, spécialisée en développement international, et suit en parallèle une maîtrise en environnement avec l'Eco-Research chair on environmental law, à l'université de Victoria : «Tout ce que j'apprenais me confirmait l'hypocrisie des rapports Nord-Sud. Nos pays parlent d'aides au développement alors qu’à cause de leurs politiques commerciales, les richesses ne vont que dans un sens, du sud au nord.»

 

Dans les années 90, le commerce équitable n'est pas encore très connu au Québec mais Laure Waridel pressant qu'il peut être une solution mise à la portée des citoyens pour que le monde change. C'est pourquoi à la fin de ses études, elle s'envole pour le Mexique avec un ami photographe pour se rendre compte des répercussions sur le terrain du commerce équitable.

 

Simultanément a lieu le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. «Avec quelques amis, nous avons décidé de nous engager concrètement dans la sensibilisation des citoyens à la solidarité internationale, pour qu'un frein soit mis à l'exploitation des richesse du sud.» En

1993, l'organisme sans but lucratif (OSBL) Equiterre est fondé. Sa mission est de proposer des solutions à l'exploitation des richesses des pays du sud en développant le transport écologique, l'agriculture durable, le commerce équitable et l'efficacité énergétique et en incitant les citoyens à poser des choix écologiques et socialement responsables.

 

Dès lors, Laure Waridel multiplie les interventions médiatiques, anime la chronique «Acheter, c'est voter» sur Radio-Canada, met sur pied la campagne de sensibilisation «Un juste café» et publie plusieurs ouvrages : Une cause café (1997), L'enVers de l'assiette (1998), Coffee with pleasure (2001) et Acheter c'est voter (2005). Parallèlement Equiterre développe de nombreux projets pour encourager la consommation responsable des citoyens comme l'intervention auprès des commerçants pour qu'ils soient un relais des produits du commerce équitable.

 

«Equiterre est reconnu comme le pionnier dans le domaine de la consommation responsable au Québec» se réjouit Laure Waridel. Elle explique cependant que «la consommation responsable n'est pas une fin en soi, c'est un moyen d'arriver à un changement politique.» Pour celle que La Presse et La Nouvelle Gazette ont qualifié de «nouvelle leader» en 2002, la manière dont les citoyens dépensent leur argent a un impact politique très important.

 

«Il faut se réapproprier le pouvoir, et aujourd'hui, le pouvoir c'est l'argent. C'est parce que les citoyens l'utiliseront de manière responsable que les politiques changeront !» Laure Waridel est co-fondatrice et ancienne présidente de l'organisme Equiterre

www.equiterre.org