Séjour agréable au Japon

Écrit par Fred C. Wilson III, Collaboration spéciale
19.03.2008
  • Une statue de Bouddha dans un jardin au Japon(攝影: / 大紀元)

Le voyage en train de l’aéroport international de Narita jusqu’au centre de Tokyo m’a rappelé à quel point le Japon est différent de l’Amérique malgré sa modernité. Les gens sont plus petits, les autoroutes sont beaucoup plus étroites et les trains ainsi que les citoyens semblent gérer leur vie en fonction d’une horloge interne invisible.

Nous avons rencontré nos amis japonais à l’aéroport. Ils ont pris le train avec nous de l’aéroport jusqu’à notre point de correspondance au centre-ville de Tokyo, de là nous nous sommes rendus à la banlieue où ils demeurent.

Contrairement aux trains L de Chicago, il n’y a pas d’escaliers roulants menant aux trains, uniquement des escaliers bien hauts. Après avoir acheté nos billets, nous attendions, sur la plateforme d’embarquement, notre train de banlieue.

J’adore observer les gens. Même si j’acceptais le fait que nous étions dans un pays étranger, je ne pouvais m’empêcher de remarquer que presque tous les hommes portaient un costume-cravate et tenaient un attaché-case tandis que les femmes portaient des robes et des jupes comme les occidentales. Cependant, ce sont les jeunes filles qui m’ont le plus étonné. Beaucoup, presque la majorité, avaient les cheveux blonds et semblaient s’habiller comme les personnages de certaines bandes dessinées japonaises populaires.

Quelques minutes plus tard, notre train est arrivé à la station déjà achalandée. Fatigués d’être debout depuis presque 30 minutes, une fois à l’intérieur, nous sous sommes dépêchés à nous asseoir. Les portes se sont refermées et nous étions en route. Tandis que je regardais le paysage qui m’était étranger, je remarquais que beaucoup d’hommes buvaient de la bière ou d’autres boissons alcoolisées comme nous, les Américains, buvons une boisson gazeuse. Certains hommes se sont assoupis presque immédiatement, soit à cause de l’effet de l’alcool, soit parce qu’ils étaient victimes de leur penchant pour le surmenage. Plusieurs d’entre eux avaient l’air d’avoir besoin d’un bon douze heures de sommeil profond.

Assis là dans l’obscurité, mon esprit s’est rappelé tous ces hommes âgés rassemblés autour de la gare, assis ici et là sur des boîtes de carton aplaties, et habillés en guenilles. En parlant avec mon amie japonaise, j’ai appris que les sans-abri, au Japon, sont un tabou national et beaucoup de personnes refusent de reconnaître leur existence.

Environ 45 minutes plus tard, nous sommes arrivés à la station Shinjuku-Sanchome où ma femme et moi avons été rejoints par l’adorable fille de nos hôtes. Elle nous a conduits à la maison dans sa camionnette.

La maison japonaise standard est à l’image des gens, petite. La maison de mes hôtes était chaleureuse et accueillante, je m’y suis vite senti à l’aise. Cependant, ce que j’ai remarqué, de vraiment différent, était le «trône». La toilette était conçue avec une grande ingéniosité technologique. Et enfourcher la toilette était toute une aventure. Il y avait des boutons sur les côtés pour tirer la chasse, un bidet pour les femmes, un indicateur de température de l’eau et même un bouton qui était utilisé pour faire le travail que fait normalement le papier de toilette. Il y avait aussi un jacuzzi intégré, un sauna, une douche pour se savonner le corps. Prendre son bain au Japon est une expérience en soi.

La cuisine était entièrement occidentale. Cependant, le reste de la maison était typiquement japonais, rempli de tatamis (tapis épais fait de nattes en paille de riz tressée), de bonsaïs – royalement positionnés sur des tables – et des matelas pour dormir sur le plancher.

Je me suis discipliné à me lever très tôt tous les matins. Comme je suis un lève-tôt de nature – et ce, peu importe où je suis – dès 5 h, j’étais déjà debout et j’avais fait ma toilette lorsque le journal a été livré à la porte. La livreuse est arrivée, elle s’est poliment inclinée, m’a remis le journal et a dit quelque chose en japonais. Je me suis incliné à mon tour et lui ai dit: «arigato» (ce qui signifie «merci» en japonais), puis, je suis retourné dans la maison. Je me suis donné quelques moments de réflexion silencieuse et je suis retourné dehors pour respirer l’air pur du matin.

Comme un grand nombre de personnes de mon quartier «yuppie», les Japonais portent beaucoup d’attention à leur santé. Le petit déjeuner était composé de thé, naturellement, de café, de rôties, d’un peu de fruits, de tomates tranchées (oh! que je les aime!), pas de viande, mais de beaucoup de conversation sur un ton agréable.

Nous avons échangé des cadeaux vers la fin de la matinée le lendemain. Nos hôtes, d’une gracieuseté exemplaire, ont offert à mon épouse un beau kimono bleu. Je leur ai retourné la pareille en leur donnant une de mes plus belles poteries. Ma femme a aussitôt enfilé le kimono, et mon cadeau a été royalement installé dans leur salon sur une petite table.

Ce jour-là, les effets de notre décalage horaire ne se faisaient plus sentir et nous nous sommes lancés sur la route. Mon épouse et moi voulions faire ce que les Japonais ordinaires font. Après environ une heure de route en camionnette, la fille de nos hôtes, nous a emmenés faire des courses à la version japonaise des grandes surfaces américaines. Tous les produits avaient des étiquettes japonaises, étaient emballés pas mal de la même façon que dans les magasins aux États-Unis, et la disposition du magasin était la même que dans n’importe quelle épicerie d’Amérique. Une chose ressortait plus que tout: les prix étaient bien plus élevés, mais c’étaient tous des produits que l’on pouvait acheter dans la plupart des supermarchés asiatiques de la région de Chicago.

Le petit village de Mashiko est un endroit de rêve pour tout céramiste. Situé à 100 km au nord de Tokyo, ce village exclusivement japonais est célèbre pour son style de poteries «Mashiko-yaki». Selon le guide Frommer’s, «L’histoire de Mashiko, en tant que ville-poterie, a débuté en 1853 lorsqu’un potier a découvert des conditions idéales dans l’argile de la montagne, à proximité, et dans le bois de pin rouge pour la mise à feu. Ce n’est qu’en 1930, toutefois, que Mashiko gagna une reconnaissance nationale, lorsque Hamada Shoji, qui portait la désignation de Trésor national vivant, y construisit un four et introduisit les couverts Mashiko partout au Japon. D’autres potiers ont depuis repris sa technique, produisant des pièces d’usage quotidien dont des assiettes, des tasses, des vases et des couverts ainsi que d’autres articles pour la table. En tout et partout, on retrouve environ une cinquantaine d’ateliers de céramique à Mashiko (ainsi que 300 fours). Vous pouvez y flâner et regarder les artisans travailler. Des foires de poteries qui ont lieu deux fois par année, à la fin d’avril/début de mai et à la fin d’octobre/début de novembre, attirent des visiteurs de partout au Japon.» Malheureusement, nous sommes allés au Japon en juillet.

Nous sommes revenus à la maison tôt en soirée afin de préparer une rencontre. Après le repas, nous avons été rejoints par une délégation de mères japonaises accompagnées de leurs enfants d’âge scolaire. En tant qu’ancien enseignant à l’école publique, on m’avait demandé de faire une présentation sur les ressemblances et les différences entre les systèmes d’éducation japonais et américain.

J'avais l'impression que les femmes asiatiques, en général, ont toujours été des citoyennes de deuxième ordre comparativement aux hommes, et ce, depuis des milliers d’années. On dirait que les rôles ont été renversés dans le Japon des temps modernes. Presque toutes les femmes qui se sont exprimées étaient contentes d’être des femmes et riaient ouvertement de leurs maris surmenés. Certaines m’ont dit qu’elles appréciaient leur vie en tant que femme moderne, qu’elles soient mères ou épouses au foyer, et ne souhaitaient pas de changement.

C’était mon dernier jour au pays du soleil levant. Nous sommes partis pour Narita tôt le matin de notre quatrième journée, et la fille de nos hôtes est venue nous conduire à la gare.

Nous sommes montés dans un deuxième train jusqu’à l’aéroport. Une fois que le train s’est mis en route, j’ai demandé à nos hôtes pourquoi nous restions debout alors qu’il y avait beaucoup de sièges libres disponibles. Ils nous ont expliqué que puisque nous avions transféré plus tôt que prévu, il allait de soi d’être debout pour que les passagers habituels puissent s’asseoir. Ceci était si typique de l’esprit japonais. Chaque action étant souscrite à un rigide code d’honneur écrit (ou non écrit), et les places dans le train n’y faisaient pas exception.

Le moment était presque venu de se dire sayonara. Avec nos amis, nous étions à l’imposant aéroport international de Narita en attente pour notre vol vers Manille, la destination finale de notre périple asiatique. Quelques minutes plus tard, après avoir tristement fait nos adieux, nous nous sommes envolés vers l’aéroport Ninoy Aquino International dans la capitale philippine où nous avons atterri presque cinq heures plus tard, encore frais et dispos suite à notre séjour agréable au Japon.