«Je ne suis pas timide, et ça lui plaît»

Écrit par Irin News
02.03.2008
  • (攝影: / 大紀元)

Afrique du Sud

JOHANNESBURG – Tender Mavundla, une chanteuse en herbe, âgée de 26 ans, est sur le point de sortir son premier album. Elle vit avec le VIH depuis sept ans et sait ce que cela fait d’être constamment rejetée par des hommes après avoir annoncé son statut sérologique. Toutefois, elle a fini par rencontrer quelqu’un qui l’a acceptée, elle et son virus.

«Nous sommes ensemble depuis septembre 2006… Je le lui ai annoncé dès le premier jour, dès les premières heures qui ont suivi notre rencontre. Je lui ai dit: “Écoute mfowethu [mon frère], j’ai été ravie de faire ta connaissance.” Il m’a répondu: “Tu es vraiment une chouette personne. Je crois que je n’ai jamais rencontré une personne comme toi.” J’ai répliqué: “Tu rencontreras peu de personnes comme moi, je suis séropo [terme familier signifiant séropositive].” Il s’est mis à rire. Il pensait que je plaisantais et m’a demandé ce que cela voulait dire.

Je l’ai donc amené chez moi et lui ai montré des photos sur lesquelles j’étais plus grosse, plus jolie avec la peau plus claire. Maintenant, je suis noire, maigre et, lorsque nous nous sommes rencontrés, je sortais d’un moment difficile, j’avais été malade pendant trois mois. Il m’a demandé: “Que s’est-il passé? Dis-moi.” Ainsi, je lui ai répété: “Je suis séropo. Et je parie que tu ne vas pas me rappeler, n’est-ce pas?” Je lui ai montré mes médicaments et lui ai dis: “Ce sont ces trucs qui me maintiennent en vie, mon gars.”

Il m’a répondu: “Tu veux dire que tu es...?”, puis il s’est tu. J’ai donc ajouté: “Oui, tu peux dire ça comme ça: je suis séropositive.” Il a gardé le silence pendant quelques secondes, et j’ai pu me rendre compte qu’il était vraiment choqué. J’ai donc commencé à être sérieuse, parce que je voyais vraiment qu’il ne prenait pas au sérieux ce que je lui disais. Alors, j’ai changé d’expression, de ton et je lui ai dit: “Écoute, Bheki, je suis très malade, je suis séropositive, je suis dans cet état depuis longtemps [sept ans] et je suis un traitement.”

Nous avons passé la nuit à parler de toutes les petites maladies que j’avais attrapées, de tous les garçons que j’avais rencontrés, de toutes les soirées auxquelles j’avais participé, de toutes les boissons et cigarettes que j’avais consommées. Je lui ai tout raconté, et il en a fait de même. J’ai tout appris de sa vie.

Je lui ai répété que je savais qu’il ne me rappellerait pas. Ce à quoi il a répondu: “Tu vas être surprise, mais nous verrons bien.” C’était le 29 septembre. Il m’a appelée le lendemain matin. Nous nous sommes vus et nous agissions comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Nous nous tenions par la main, nous nous embrassions au centre commercial et je me demandais: “Mais que se passe-t-il? Ce gars est-il fou?” Puis, il m’a offert un cadeau, car je suis née le 3 octobre. Il m’a dit: “Crois-le ou non, mais tu vas beaucoup me voir.” Et j’ai pleuré, pleuré.

Nous nous sommes fiancés et nous pensons nous marier au mois d’octobre [2008]. Il est séronégatif...

Moi, je suis comme ça, je suis telle que vous me voyez. Je ne suis pas timide, et ça lui plaît. Il n’est jamais sorti avec une personne comme moi. Je suis très directe et honnête, et il aime cela.

C’est la première chose que j’ai vraiment aimée chez lui. Quand il a commencé à se confier à moi, c’était la première fois que je voyais un homme pleurer devant une femme. C’est une personne très sensible. Et j’aime beaucoup ça. J’ai besoin d’un homme qui soit capable de pleurer avec moi. Et il est comme cela. Nous pleurons beaucoup. Nous nous entendons très bien.»