La coopération humaine sous un jour nouveau grâce à de nouvelles recherches

Écrit par Cordis Nouvelles
21.03.2008
  • Des jetons(攝影: / 大紀元)

Des recherches éclairent d'un jour nouveau la coopération entre individus pour le bien commun et ce qui se passe en cas d'échec.

Dans un article publié dans la revue Science, les chercheurs expliquent que la vengeance est un phénomène plus courant dans les sociétés traditionnelles non démocratiques reposant sur des institutions sociales autoritaires et fermées dans lesquelles les citoyens estiment acceptable d'échapper aux impôts ou de faire fi de la loi parce que ces actes criminels restent le plus souvent impunis.

L'étude internationale portant sur seize pays s'est penchée sur le sacrifice de certaines personnes de leur richesse personnelle au bénéfice d'un public plus large, tandis que des «parasites» tentent de profiter de leur générosité.

Lors de précédents travaux, les scientifiques avaient mis au point un jeu financier dans lequel les participants devaient choisir entre mettre leurs ressources – des jetons – dans un pot commun ou rester en retrait et récolter les bénéfices de l'esprit communautaire d'autrui.

En l'absence de sanctions financières à l'encontre des participants n'effectuant pas des investissements à caractère civique, mais continuant de profiter de la générosité d'autrui, la coopération s'est rapidement enlisée.

Sur la base de ce jeu, le professeur Simon Gaechter et Dr Benedikt Herrmann de l'université de Nottingham, ainsi que Dr Christian Thoni de l'université de St Gallen, en Suisse, ont étudié le comportement des habitants de seize villes du monde, depuis Boston, Bonn et Riyad à Minsk, Nottingham, Séoul, etc.

«À notre connaissance, il s'agit de la plus grande étude interculturelle de jeux expérimentaux menée dans le monde développé», déclare le professeur Gaechter.

Ils ont découvert que les niveaux de coopération étaient très similaires dans les seize villes.

Contrairement aux prévisions des économistes, un changement de comportement spectaculaire est toutefois intervenu lorsque la contribution de chacun a été révélée et que les joueurs se sont vu offrir la possibilité de sanctionner d'autres joueurs en retirant des jetons.

Ainsi que l'ont montré de précédentes études, les joueurs étaient prêts à se séparer d'un de leurs jetons pour punir les petits investisseurs ou les parasites ayant profité d'autrui.

Des différences nationales énormes sont par ailleurs apparues dans les sanctions infligées aux parasites pour avoir privilégié leur propre intérêt par rapport au bien commun.

Ainsi, dans des pays comme les États-Unis, la Suisse et le Royaume-Uni, les parasites ont accepté leur sanction et sont devenus plus coopératifs avec, pour conséquence, une augmentation des gains du jeu au fil du temps.

Par contre, en Grèce et en Russie, par exemple, les parasites ont cherché à se venger de ceux qui les avaient punis – y compris les citoyens modèles ayant payé leur écot –avec pour résultat un effritement de la coopération pour le bien commun.

Dans des sociétés où l'éthique moderne de coopération avec des étrangers est un concept moins familier et où l'État de droit est jugé faible, la vengeance est plus fréquente, ce qui affecte la coopération, commente Dr Herrmann.

L'un des intérêts de l'étude du comportement dans les jeux est que ces derniers mettent en parallèle des mesures de normes de coopération civique, d'une part, et l'État de droit établi par des scientifiques sociaux, déclare Dr Herrmann. Ces normes couvrent des attitudes générales vis-à-vis du droit, tel que le fait que les citoyens estiment acceptable ou non d'échapper aux impôts ou de faire fi de la loi.

«Dans les sociétés où la coopération publique est profondément enracinée et où les personnes font confiance à leur système judiciaire, la vengeance est généralement évitée», explique Dr Herrmann. «En revanche, dans les sociétés où l'éthique moderne de coopération avec des étrangers sans lien de parenté est une notion moins familière et où l'État de droit est faible, la vengeance est plus répandue.»

Les économistes souhaitent comprendre les processus décisionnels derrière la coopération, dans la mesure où la coopération pour le bien commun est jugée essentielle pour le développement de toute société, notamment pour s'attaquer de manière efficace à de grandes questions telles que le recyclage et le changement climatique.

D'après Dr Hermann: «Il existe de nombreux exemples dans la vie de tous les jours de situations où la coopération est la meilleure option, mais où des motivations diverses poussent à profiter de la situation. C'est le cas notamment du recyclage, de la surveillance du voisinage, du vote, de la préservation de l'environnement local, de la prise en charge du changement climatique, etc. Nous devons tenter de comprendre pourquoi les gens se comportent de cette manière, car la coopération est fortement inhibée en présence de sanctions antisociales.»

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