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Les droits de l’Homme sur grand écran

Écrit par Olivier Chartrand et Mélanie Thibault, La Grande Époque - Montréal
26.03.2008
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La 3e édition du Festival de films sur les droits de la personne de Montréal (FFDPM) aura lieu à compter de jeudi 27 mars jusqu’au 3 avril dans le cadre de la 9e Semaine d’actions contre le racisme. Au cinéma du Parc et à l’ONF, seront projetées une soixantaine d’œuvres provenant de 21 pays. La programmation est composée de fictions, de documentaires, de films d’animation, de courts, moyens et longs métrages. La Grande Époque a visionné pour vous quelques-uns des films présentés lors de cet évènement qui traite différents aspects des droits de l’Homme.

L’étoile du soldat

  • Une scène du film L’étoile du soldat, alors que Nikolaï est fait prisonnier par les Moudjahidin. (Gracieuseté du FFDPM)(攝影: / 大紀元)

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, Vergos, journaliste français venu clandestinement en Afghanistan, retrace les évènements de 1984 entourant le jeune musicien Nicolaï. Ils se rencontrent lorsque ce dernier est fait prisonnier par les Moudjahidins, alors qu’il participe à une opération au sein de l’armée russe. Nicolaï, au même titre que les Afghans, participe à une guerre qui n’est pas la sienne, forcé à intégrer le service militaire. Peu à peu, une amitié naîtra entre les soldats et leur prisonnier.

L’étoile du soldat du réalisateur français Christophe de Ponfilly ouvrira le Festival de films sur les droits de la personne de Montréal, et à juste titre. Il transcende les différents collectifs qu’organisent les instances politiques pour en ressortir ce qui reste d’humain entre les hommes qui combattent entre eux. C’est en quelque sorte un film en hommage à son propre réalisateur, qui s’est suicidé en 2006. Hors de cette guerre, Christophe de Ponfilly ne se remettait pas de l’assassinat de son ami le commandant Massoud. Ce film livre sa vision à travers le journaliste Vergos.

Guidé par la voix de Philippe Caubère, le film évolue dans un contraste toujours plus fort avec les évènements troublants de la guerre. Ce qui donne la plus grande qualité de ce film réside probablement dans la collaboration de vrais Moudjahidins. Ceux-ci ont accepté de participer au tournage suite à la projection de Massoud l’Afghan, estimant le travail du réalisateur. Ce film transporte ainsi plusieurs âmes avec lui pour défendre le malentendu toujours actuel de la guerre.

*Jeudi 27 mars, à 19 h 30 - Université Concordia - Alumni Auditorium  - 1455, Maisonneuve Ouest - Montréal -Entrée : 7 $*

 

Beyond the Red Wall

  • (Gracieuseté du FFDPM)(攝影: / 大紀元)

Le 6 novembre dernier, la CBC, le service anglophone de Radio-Canada, a retiré de ses ondes, cinq heures avant la diffusion prévue, Beyond the Red Wall, un documentaire sur la persécution des pratiquants du Falun Gong en Chine. La CBC a admis avoir été contactée par des officiels de l’ambassade et du consulat chinois peu de temps avant d’avoir pris cette décision.

Ce cas a déclenché un tollé médiatique. La CBC, diffuseur officiel des Jeux olympiques de Pékin 2008, s’est vue critiquée par l’Association canadienne des journalistes ainsi que par des organisations de défense des droits de l’Homme.

Suite à ces pressions médiatiques, le documentaire a été présenté sur les ondes de la CBC le 20 novembre, mais «diluée» et écourtée de 10 % de sa longueur originale, selon Peter Rowe, réalisateur du reportage.

Dans le cadre du FFDPM, c’est la version intégrale qui sera présentée le mercredi 2 avril au cinéma du Parc à compter de 18 h. Le film de 48 minutes présenté en version originale anglaise illustre l’histoire de cette persécution, qui sévit en Chine depuis 1999 jusqu’à aujourd’hui, par le témoignage de l’artiste chinois Kunlun Zhang. M. Zhang, qui a enseigné à l’université McGill à Montréal, a été libéré des camps de travail forcé chinois suite, entre autres, aux pressions d’Ottawa.

Le choix des intervenants dans ce documentaire est très judicieux : M. Zhang qui utilise son art comme moyen pacifique de faire changer les choses (le rapprochement avec Gandhi et Martin Luther King est indéniable) et d’autres spécialistes qui analysent la situation. Le propos est percutant et combien d’actualité à l’arrivée des Jeux olympiques.

Le documentaire brosse un tableau assez complet d’un sujet très peu traité à la télévision.

Il est à croire que les médias n’osent pas aborder la chose de peur de recevoir les foudres de Pékin. Et rien qu’en constatant les pressions sur la CBC, cela ne semble pas relever de la paranoïa.

*Mercredi 2 avril, à 18 h - Cinéma du Parc  - 3575, avenue du Parc - Montréal - Entrée : 7 $*

Le déshonneur des Casques bleus

  • (Gracieuseté du FFDPM)(攝影: / 大紀元)

Les Casques bleus sont souvent perçus comme des héros, des défenseurs de la liberté qui luttent contre l’oppression. Au-delà de cette image un peu romantique, existe une réalité choquante. Ces hommes, formés pour le combat et venant de pays divers, font parfois ce que l’on reproche aux milices de rebelles contre lesquelles ils luttent : rapports sexuels illicites, viols et meurtres. Ils abusent des populations locales qu’ils ont le mandat de protéger.

Le déshonneur des Casques bleus, de Raymonde Provencher, illustre la problématique au travers de l’intervention des Nations Unies en République démocratique du Congo où 20 000 soldats onusiens sont postés et de celle de la Mission des Nations Unies au Kosovo. Des histoires bouleversantes sont racontées par des victimes, des parents de celles-ci et des gens qui tentent de dénoncer la situation.

Le documentaire a remporté plusieurs prix dans divers festivals, ici comme à l’étranger, cette année et en 2007. Et avec raison : non seulement son propos apporte un regard totalement nouveau sur une organisation que l’on idéalise parfois, mais le contenu est dense tout en étant digestible parce que bien ficelé. Raymonde Provencher a judicieusement choisi de mettre la narration au rancart pour laisser parler ses intervenants.

Ce reportage est chargé d’émotions, mais il amène des éléments d’analyse qu’il est pertinent de considérer pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Par exemple, les contingents des Casques bleus ne sont soumis à aucun système de lois restrictif propre à l’ONU, car l’ONU n’est pas un État, mais une organisation internationale constituée d’États. Alors, chaque pays d’où provient le contingent se doit de punir les soldats qui auraient commis des actes criminels. Toutefois, les viols, pour prendre ce cas, ne sont pas perçus avec la même gravité dans tous les pays.

Le déshonneur des Casques bleus montre la pointe de l’iceberg des nouveaux problèmes rencontrés dans un contexte de mondialisation, auxquels doit faire face la communauté internationale. Il ouvre la porte à une réflexion beaucoup plus grande sur l’imposition d’un vrai système de lois international.

*Lundi 31 mars, à 18 h 30 - Cinéma ONF - 1564, rue Saint-Denis - Montréal - Entrée : 7 $*

Temps mort

  • (Gracieuseté du FFDPM)(攝影: / 大紀元)

À la fin des années 1980, le roi bouddhiste du Bhoutan, Jigme Dorje Singye Wangchuk, qui n’avait jamais connu la guerre, s’inquiétait du grand nombre de Bhoutanais du Sud qui ne parlaient pas la langue de son peuple, le dzongkha, mais une langue népalaise. Il interpréta cette divergence comme une menace à la pérennité de son royaume. Il fit donc imposer le dzongkha à toute la population et le port de l’habit traditionnel bouddhique dans la fonction publique. Les habitants du Sud manifestèrent leur désaccord et une large portion fut chassée du pays par l’armée.

Plus de 100 000 Bhoutanais, soit un sixième de la population du Bhoutan, habitent présentement dans sept camps de réfugiés dans le sud du Népal, n’ayant plus de maison et parfois plus de nationalité reconnue.

Temps mort suit des réfugiés bhoutanais dans le camp Beldangi II au Népal. Il met également en perspective la vie dans les camps du sud du Népal en suivant ceux qui se sont exilés aux États-Unis.

Dès les premières minutes, ce documentaire de la suédoise Annika Gustafson nous introduit habilement à une histoire, que l’on connaît très peu, par une narration sur fond d’illustrations qui synthétise parfaitement le contexte.

Le reportage est bien structuré et garde l’intérêt du spectateur. On sent l’énorme travail de recherche de la réalisatrice derrière le choix pertinent des intervenants et des images, le portrait semble assez complet. Le rythme est bon. La variété de lieux, entre les États-Unis et le Bhoutan, y contribue grandement.

Néanmoins, lorsque la narration revient avec la même tonalité candide qu’à l’introduction, elle sonne un peu faux parce qu’elle est entremêlée d’entrevues ayant un impact dramatique beaucoup plus puissant.

Cependant, ce point ne doit pas empêcher le spectateur d’aller voir ce documentaire que l’on regarde avec intérêt et qui renseigne sur une situation méconnue comparable à une bombe à retardement pour un pays en apparence stable.

*Samedi 29 mars, à 13 h - Cinéma du Parc - 3575, avenue du Parc - Montréal - Entrée : 7 $*

Nömadak TX

  • (Gracieuseté du FFDPM)(攝影: Krause, Johansen / 大紀元)

D’emblée, on pourrait croire que le FFDPM ne fait que projeter sur écran des œuvres lourdes de sens qui nous plongent dans les méandres d’un regard pessimiste de l’humanité. Or, l’évènement cinématographique ne contient pas que cette facette.

Dans cet ensemble de films moins joyeux, Nömadak TX, du réalisateur espagnol Raúl de la Fuente, apporte une musique lumineuse et festive. De la Fuente a suivi deux musiciens basques, Harkaitz et Igor, dans un périple autour du monde. Les deux artistes parcourent plusieurs pays à la recherche de nouveaux sons. Ils apportent avec eux, en Inde, en Laponie, au Sahara et en Mongolie, leur txalaparta, un instrument traditionnel basque qui se joue à deux à la manière d’un gros xylophone composé de planches de bois. Non seulement ils se produisent en spectacle dans différents endroits où ils posent les pieds, mais ils tentent de marier leur sonorité à celle des musiciens locaux. Leur recherche musicale ira jusqu’à la construction de nouveaux txalaparta avec les matières disponibles sur place comme les pierres et la glace…

À mi-chemin entre le Baraka de Ron Fricke et le Buena Vista Social club de Wim Wenders, Nömadak TX est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles. La direction photo est impeccable. Chaque plan est un moment de grâce, une vraie carte postale. Le réalisateur a la sagesse de laisser les images et la musique parler en ayant intégré au documentaire très peu de conversations, qui sont d’ailleurs en différentes langues. L’œuvre se termine en un vrai vidéoclip, crescendo de sons ayant jalonné le périple de Igor et Harkaitz.

Si établir le lien entre Nömadak TX et les droits de l’Homme n’est a priori pas le premier réflexe que l’on pourrait avoir, on comprend que le documentaire ouvre sur une perspective plus grande. En établissant la musique comme moyen de communication entre différentes cultures, il porte sur le respect des traditions des peuples, la beauté de la diversité artistique et sur le point commun qui réunit chaque être humain, la recherche du bonheur.

*Mercredi 2 avril, à 20 h 30 - Cinéma du Parc - 3575, avenue du Parc - Montréal - Entrée : 7 $*

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.