Le ministère de la Sécurité Publique chinois réaliserait depuis quelques mois des arrestations massives de personnes pratiquant la méthode bouddhiste Falun Gong dans toute la Chine, dans un effort pour «écraser» le mouvement avec les Jeux Olympiques de Pékin au mois d’août.

D’après les chiffres compilés par la CIPFG (Coalition d’Investigation sur la Persécution du Falun Gong), une association américaine spécialisée, 1.878 arrestations ont eu lieu dans 29 provinces, grandes villes et régions autonomes depuis le 1er janvier 2008. A Pékin seulement, ce sont 156 arrestations qui se sont produites.

ARRESTATIONS AU PORTE À PORTE

Les témoignages recueillis indiquent que la police et la sécurité publique vont au domicile des personnes pratiquant le Falun Gong ou sur leur lieu de travail, les fouillent puis les placent en détention. Plusieurs cas ont été rapportés de proches ou de collègues non liés au Falun Gong également emprisonnés.

L’organisation des arrestations suggère que les autorités communistes chinoises suivent une liste noire, pratique de fichage déjà révélée par le transfuge Hao Fengjun, ancien policier  des forces spéciales de répression du Falun Gong, maintenant réfugié en Australie, qui a déclaré disposer lui-même d’une base de données de 30.000 noms rien que pour le Falun Gong à Tianjin.

DÉNONCIATIONS RÉCOMPENSÉES

Dans de nombreuses villes un système de récompenses (de 500 à 3.000 yuans, soit de 40 à 250 euros) a été mis en place pour la dénonciation de personnes pratiquant le Falun Gong. Dans la ville de Zibo (province de Shandong), des affiches sont placardées avec des offres à 2.000 - 3.000 yuans pour toute information conduisant à une arrestation.

Les archives du bureau de la sécurité publique de la province du Liaoning trahissent le même système de récompense, comme le montre leur site internet encore accessible au moment de la rédaction de cet article.

NOUVELLE DIRECTIVE

Enfin, des informations concordantes de la province de Hebei, de la ville de Harbin et de la ville de Jiaohe, indiquent qu’une nouvelle directive a été émise par le gouvernement central à la mi-mars, qui décrit les pratiquants du Falun Gong comme « ennemis » et demande aux autorités locales d’en faire leur cible N°1 à l’approche des Jeux Olympiques. Ceci fait écho à la mission assignée, d’après le journal Intelligence Online, au vice-ministre de la Sécurité, Liu Jing, en 2005 : éliminer Falun Gong avant les JO.

La répression qui dure depuis 1999 a déjà fait plus de 3.124 morts sous la torture (selon des données confirmées mais incomplètes) et au moins 150.000 personnes du Falun Gong sont toujours détenues en camps de travaux forcés. Les lavages de cerveau, les viols et les meurtres n’ont pas eu raison de ce mouvement non-violent qui enseigne les principes « Authenticité, Bienveillance, Tolérance ».

Le record du monde du nombre d’arrestations et de déportations sera-t-il battu par le régime chinois avant le mois d’août ?