Mobilisation à Paris en faveur des Tibétains

Écrit par Isabelle Chaigneau, La Grande Époque - Paris
29.03.2008

Dans le monde entier, les associations de défense du Tibet ont réagi. A Paris, la manifestation du 16 mars a vu l’un des manifestants tibétains escalader la façade de l’ambassade de Chine et remplacer le drapeau chinois par le drapeau tibétain sous les regards médusés de plusieurs centaines de manifestants.

 

Marcelle Roux, présidente de France-Tibet, nous fait part de ses réactions: «Il y a un mouvement spontané des plus jeunes des Tibétains qui sont ceux qui connaissent le mieux les exactions commises au Tibet et qui réagissent parce qu’ils ont encore à l’esprit tout ce qu’ils ont subi avant de traverser l’Himalaya. Je comprends la réaction déterminée du jeune qui s’est précipité pour arracher le drapeau chinois de l’ambassade et le remplacer par le drapeau tibétain. Ces jeunes sont dans l’exaspération la plus totale.»

 

Marie-Françoise Lamperti, présidente de l’association Agir pour les droits de l’Homme, présente à la manifestation, dit à quel point «cet acte a été un symbole fort pour la reconnaissance du peuple tibétain et un encouragement pour ceux qui luttent à leur côté. Ça ressemble à la victoire qu’on s’empresse de signaler en hissant le drapeau des vainqueurs en haut d’un mât. D’ailleurs tout  le monde applaudissait à ce moment là avec des sifflets de satisfaction.»

  • Un manifestant tibétain escalade l'ambassade de Chine et remplace le drapeau chinois par le drapeau tibétain (攝影: / 大紀元)

 

  • les députés Dominique Tian, Patrick Bloche, Lionnel Luca, Jean-Louis Bianco, Jean-Patrick Gille et Gérard Bapt. Au premier rang à droite, Marcelle Roux, présidente de France Tibet.(攝影: / 大紀元)

 

MOBILISATION DES PARLEMENTAIRES

Tout au long de la semaine, des parlementaires français ont réagi.  Jean-Louis Gagnaire, député PS de la Loire, a démissionné du groupe d’amitié France-Chine : « Je viens d’en démissionner car je ne peux pas cautionner la répression du peuple tibétain par le gouvernement chinois.» «Nous sommes tous unis. Nous ne voulons pas que le Tibet disparaisse, nous voulons que s’ouvrent enfin des négociations, demandées depuis 20 ans par le dalaï-lama», a déclaré Jean-Louis Bianco, député socialiste.

Louis de Broissia, sénateur UMP et président du groupe d’information internationale sur le Tibet «exige la fin immédiate des massacres au Tibet».

UN BOYCOTT POLITIQUE ET NON SPORTIF

Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme, a déclaré à titre personnel  «s’il y a bain de sang au Tibet, je ne vois pas ce que je vais faire dans un gradin à observer une manifestation sportive et je crois que tout le monde aurait cette réaction de bon sens.» D’autres ont mentionné le boycott des cérémonies olympiques. Jack Lang, député et ancien ministre, parle de «lâcheté internationale».

L’ex-ministre socialiste Pierre Moscovici estime que «le président de la République est d’un silence assourdissant». [NdR: le président ne s'était pas encore prononcé le jour de cette manifestation] Il se pro-

nonce pour le boycott «par les démocraties» de la cérémonie d’ouverture: «Cela manifesterait que le coeur n’y est pas, que la fête n’y est pas, qu’il n’y a aucune forme  d’approbation au régime.»

Robert Menard, secrétaire général de Reporters sans frontières, demande un boycott politique plutôt que sportif. Il estime que «Nicolas Sarkozy, comme tous les chefs d’Etat et de gouvernement», doit «boycotter la cérémonie d’ouverture».

Marcelle Roux, présidente de France-Tibet, «demande d’ailleurs [à Nicolas Sarkozy] de rencontrer le dalaï-lama lors de sa venue à Nantes en août 2008. Nicolas Sarkozy, ni même Jacques Chirac ne lui ont tendu la main, ne serait-ce qu’en privé. Aucun des chefs d’État français ne l’a reçu officiellement.»  

  • Vue de la facade de l'ambassade lorsque le manifestant tibétain remplace le drapeau chinois par le drapeau tibétain(攝影: / 大紀元)