Fermer la télé, un jeu d'enfant?

Écrit par Jacques Brodeur / PetitMonde.com
30.03.2008

  • enfant TV(攝影: / 大紀元)

Pour les enfants d’aujourd’hui, garder la télévision fermée durant 10 jours équivaut à un véritable exploit olympique. Et pourtant, chaque année, des milliers d’élèves de différentes écoles relèvent le DÉFI de la Dizaine sans télévision, ni jeux vidéo.

On croit généralement que la télévision existe pour informer et divertir. C’est là une raison d’être secondaire puisqu’en réalité, la télévision existe d’abord et avant tout pour vendre des spectateurs. Le grand patron de la chaîne privée française TF1 (l'équivalent de TVA) a déclaré en 2004 que le rôle de la télévision consistait essentiellement à «vendre du temps de cerveau humain à Coca-Cola».

 

Pour saisir l’importance de la publicité, retenons que 12 minutes de publicité diffusées lors d’une émission ont pu rapporter jusqu'à 10 fois plus que l’émission elle-même. Ainsi, au cours de la décennie 1990, en Amérique du Nord, les dépenses publicitaires pour atteindre les enfants ont augmenté de 2000%; vous avez bien lu deux mille pour cent! C’est d’autant plus préoccupant que ces agences de marketing ont recours à des docteurs en psychologie pour influencer nos enfants, capter leur attention et leur faire désirer des choses dont ils n’ont aucun besoin.

 

Quand on additionne les sommes astronomiques, les énergies humaines et les compétences énormes investies par les télédiffuseurs, les producteurs et les annonceurs pour capter l’attention des enfants, pour déguiser la télévision en gardienne d’enfants, on devine aisément qu’il faut des arguments de poids pour motiver des enfants à s’en priver et convaincre leurs parents de les appuyer. Les papas sont particulièrement difficiles à gagner…

 

L’école primaire de Pointe-Claire a relevé le DÉFI!

À l’école primaire de Pointe-Claire, c’est Lise Leblanc, l’éducatrice physique de l’école qui a, avec la complicité de la direction, de ses collègues enseignants et du Conseil d’établissement, pris l’initiative de lancer le DÉFI aux enfants.

 

Fermer la télé n’est pas un jeu d’enfant et il faut donc s’y préparer avec soin. C’est ainsi qu’à trois reprises, toutes les classes ont été rencontrées. Le but de ces rencontres est d’aiguiser le sens critique des enfants, d’améliorer leur capacité d’expression et de stimuler leur pouvoir d’empathie. Dans leur classe, avec leur enseignant, les élèves ont aussi réalisé diverses activités pour se motiver à relever le DÉFI et pour prendre confiance en eux.

 

La collaboration des parents est bien évidemment essentielle. Lors d’une soirée-conférence, les parents ont été invités à se prononcer et ils ont accepté unanimement d’aider leur enfant à relever le DÉFI.

 

Bilan final: plus de la moitié des enfants ont réussi à s’abstenir de toute consommation de télé, jeux vidéo et ordinateur (à des fins récréatives) durant 10 jours entiers.

Trois semaines après la fin de la Dizaine, 236 élèves, 196 parents et 11 membres du personnel ont répondu à un questionnaire. Les réponses ont permis de mesurer diverses variables. 7 élèves sur 10, près de 9 parents sur 10 et plus de 9 enseignants sur 10 ont jugé le DÉFI utile.

 

Le plus incroyable est que 85% des parents se disent prêts à reprendre le DÉFI et qu’advenant une reprise, plus de la moitié des élèves (52%) croient qu’ils feraient même mieux!

Amélioration de la santé et du bien-être des enfants selon 61% des parents.

Augmentation du temps passé en famille selon 69% des parents.

Amélioration des relations entre frères et sœurs selon 37% des parents et 28% des enfants.

Augmentation de l’aide fournie par les enfants aux tâches familiales selon 43% des parents et 48% des enfants.

Augmentation du temps passé avec des amis disent 43% des parents.

Réduction des disputes à l’école (46% des enfants) et à la maison (50% des enfants).

Réduction des paroles méchantes à la maison (52%) et à l’école (45%).

Amélioration des devoirs selon 52% des enfants.

Augmentation de la pratique d’activités physiques et sportives selon 58% des parents et 78% des enfants.

Augmentation du temps consacré à la lecture chez 55% des enfants.

Un parent sur

5 a vu son enfant augmenter ses heures de sommeil. Près de 3 enfants sur 10 disent s’être couchés plus tôt souvent ou très souvent.

Près de deux enfants sur 5 ont noté (39%) une amélioration des repas. Moins de parents (3 sur 20) ont noté cette amélioration.

Le personnel de l’école a aussi noté des changements

Réduction de la violence verbale en classe et à la récréation (55%).

Réduction de la violence physique en classe (45%) et à la récré (60%).

Amélioration des relations entre élèves (54%) et de l’humeur des enfants (64%).

Amélioration de la concentration en classe (64%) et de la qualité des devoirs (70%).

Amélioration du sens critique des enfants constatée par tous les membres du personnel.

Plus grande implication des parents et rapprochement des parents de l’école (70%).

Plus grand rayonnement de l’école dans la communauté (unanime).

 

Et ensuite?

Lorsqu’ils ont terminé le DÉFI, parents et enfants ont-ils rouvert le petit écran? Le tiers des élèves disent avoir maintenu leur consommation réduite beaucoup ou assez une fois le DÉFI complété et leurs parents semblent du même avis puisque près de 3 parents sur 10 (28%) évaluent que leur enfant a réduit sa consommation hebdomadaire de 6 à 8 heures depuis le DÉFI. Par contre, on constate toutefois que 2 enfants sur 5 ont retrouvé leur consommation antérieure. C’est donc là que parents et enseignants doivent investir des énergies s’ils veulent continuer de retirer des bénéfices.

 

D’autres articles sur PetitMonde.com