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Un coup de barre pour la mobilité durable

Écrit par Patrice-Hans Perrier, La Grande Époque - Montréal
06.03.2008
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  • Une voie réservée pour autobus en sitepropre (攝影: / 大紀元)

Les paliers supérieurs du gouvernement prennent les grands moyens pour le développement des transports en commun

Les municipalités peinent à entretenir leurs réseaux de transports en commun (TC) dans un contexte où l’affluence des usagers ne cesse de croître. Curieux paradoxe, alors que le trafic automobile est en hausse dans les grands centres urbains, le nombre de trajets effectués au Québec via les TC devrait augmenter de 10 % d’ici cinq ans. C’est ce qui pousse les pouvoirs municipaux à investir dans la mise à niveau des infrastructures et le déploiement de nouveaux réseaux. Toutefois, les fonds manquent cruellement à l’appel.

Mardi dernier, le 26 février, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, profitait du dépôt de son troisième budget pour annoncer que le transfert d’une partie de la taxe d’accise sur l’essence vers les municipalités deviendra une mesure permanente. Chemin faisant, M. Flaherty envoyait un signal positif aux municipalités qui souhaitent se mettre à l’heure de la mobilité durable. C’est donc une somme d’environ 2 milliards de dollars qui sera acheminée, bon an mal an, vers les coffres des municipalités aux quatre coins du Canada.

L’administration Tremblay-Zampino, à la mairie de Montréal, se réjouit, certes, d’une mesure qui l’aidera à aller de l’avant avec les objectifs de son ambitieux Plan de transport déposé en mai 2007. Alors que les objectifs de Kyoto se rapprochent de leur terme, nos édiles entendent investir jusqu’à 8 milliards au cours des vingt prochaines années afin de mousser les transports collectifs et actifs. Un bouquet de mesures qui feraient en sorte de tasser l’automobile pour le bénéfice des piétons, cyclistes et transports collectifs.

Avoir les moyens de ses ambitions

Malheureusement, le maire Gérald Tremblay ne possède toujours pas les moyens de ses ambitions. Lui, qui désirait utiliser le champ fiscal libéré par la baisse de la TPS, a dû se résigner à la décision du gouvernement du Québec de ne pas récupérer les sommes. C’est donc une somme récurrente d’environ 250 millions qui lui aurait glissé entre les mains, alors que son administration vient tout juste de consentir un milliard pour la mise à niveau des infrastructures, sans oublier les 310 millions qui seront versés à la Société de transport de Montréal (STM). Par ailleurs, la Ville de Montréal étudie actuellement le scénario de remettre en fonction un système de péage sur les ponts afin de pouvoir recueillir des sommes qui seront converties en investissements majeurs dans le domaine des TC. Mais, là aussi, les dés n’ont toujours pas été brassés, puisque les maires de banlieues désirent mettre la main sur une partie du pactole.

Les astres s’alignent

Dans une conjoncture où plusieurs élections sont anticipées, les divers paliers de gouvernements semblent s’être entendus pour délier les cordons de la bourse. En effet, le ministre Flaherty vient aussi d’annoncer qu’un fonds non récurent de 500 millions sera disponible, à compter du 31 mars, afin de financer le TC dans les diverses municipalités canadiennes. Cette somme servira à soutenir les dépenses en immobilisation visant à améliorer les réseaux de TC au pays, un investissement qui bonifie le montant de 1,3 milliard qui avait déjà été consenti en 2007.

Le gouvernement du Québec vient, lui aussi, d’entrer dans le bal en annonçant que pas moins de 4,5 milliards seront investis sur une période de cinq ans afin d’aider les municipalités à faire face à une recrudescence de la demande des usagers du TC. Cette mesure devrait aussi donner un coup de pouce à la volonté du gouvernement Charest de se conformer aux objectifs de Kyoto. De l’avis de la ministre des Transports, Julie Boulet, «cette politique devrait accroître l’utilisation des transports collectifs, autres que l’automobile. Elle vise également le maintien et le développement de nos actifs en transports collectifs». Il faudrait rappeler à ce chapitre que la STM doit, incessamment, remplacer la grande majorité des véhicules du métro de Montréal.

Alors que les analystes du ministère des Transports du Québec (MTQ) estiment que l’achalandage du TC au Québec devrait augmenter de 8 % d’ici 2012, plusieurs s’interrogent face à la décision du gouvernement Charest d’investir des sommes substantielles pour la mise à niveau du réseau autoroutier à l’échelle du Québec. Rejoint au téléphone, le chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, affirme qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, «puisque le gouvernement québécois n’hésite pas à investir 3 milliards dans le corridor autoroutier de l’axe sud de la métropole, de l’échangeur Turcot jusqu’à l’extrémité est de la rue Notre-Dame, en passant par l’autoroute Bonaventure». Cet analyste tient aussi à ajouter «que l’objectif de croissance du MTQ de 8 % est bien timide, puisqu’il signifie que sur dix nouveaux déplacements, neuf iront à l’auto, contre un seul au transport collectif». Une belle contradiction en définitive…

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