"Salix", son nom latin, proviendrait du celte et signifierait "près de l'eau". Il aime l'eau et pousse mieux à sa proximité. Il existe une très grande variété de saules. Cette essence est de type  dioïque, c'est-à-dire qu'il y a des arbres mâles et d'autres femelles. Sa fécondation se fait dès la fin février jusqu'au mois de mai, suivant les variétés. Bien que son pollen soit réputé allergisant, il est utile, ne serait-ce que pour l’apiculture : les abeilles le récoltent et l’apiculteur lui-même le prélève. Il est capable d'améliorer les défenses immunitaires ou de lutter contre le vieillissement oculaire. Son nom anglais est Willow, nom donné aussi à une fleur de Bach qui soigne l'âme de la rancune et de l'amertume.

Quelle variété !

Le plus petit est le saule arctique. Comme son nom l'indique, il pousse sur le haut Arctique. Il ne dépasse pas 10cm de haut mais peut prendre un diamètre de plus de 2m.  

Le plus grand nous est familier, il s'agit du saule blanc  ou argenté que l'on rencontre sur les berges de nos rivières. Il peut atteindre une hauteur de plus de 20m. Quand le vent joue avec son feuillage allongé, on croirait  voir briller des feuilles d'argent. Depuis l'Antiquité, chez les Grecs, les Chinois et les Amérindiens, son écorce est utilisée pour soigner la fièvre et les douleurs. Ce n'est qu'au XIXème siècle que le chercheur français, monsieur Leroux, isola la salicine de l'écorce de saule et prouva scientifiquement ses capacités thérapeutiques.

Le saule noir se trouve également le long de nos cours d'eau. Sa taille est inférieure au saule blanc. Ses branches s’élancent au ciel et sont garnies de feuilles longues, étroites et vert foncé. Son écorce crevassée s'effiloche avec le temps. Il lutte contre l'érosion et est excellent en tant que brise-vent.  Dans la région de Toronto au Canada, il est fréquemment utilisé comme mur végétal. Le principe a été inventé il y a plus de dix ans en Allemagne, et fut introduit au Canada par Michel Labrecque, responsable du projet à l'Institut de recherche en biologie végétale du Jardin botanique de Montréal. Cela consiste en une double plantation de branches de 3 à 4m de haut. Les avantages sont nombreux, tant esthétiques que pour la faune.

Un autre saule fort utile est le Salix viminalis, saule des vanniers ou osier. Il pousse dans des lieux bas et marécageux. Ses feuilles sont longues, pointues, argentées en dessous.   Une plantation vit environ 20 ans. C'est au bout de 3 ans que l'on fait la première récolte en hiver, car la sève est au repos et le bois durcit. Les tiges peuvent atteindre de 0,80m à 3,5m. Triées, classées, on peut les garder ainsi, c'est alors de l'osier vert, ou le transformer en osier blanc. Pour ce faire, les branches sont mises en fagots, avec la base dans l'eau. Au printemps, la végétation repart. La sève, formant une pellicule, permet de retirer l'écorce plus facilement. L'osier blanc ainsi obtenu est étalé pour sécher au vent et au soleil puis stocké en bottes à l'abri de la lumière et de l'humidité.

Avant de l'utiliser, on immerge les bottes pour lui redonner sa souplesse. Cet art ancestral et local offre une palette incroyable de choix. Des paniers de toutes sortes en passant par des meubles de jardins, jusqu'à l'utilisation du bois pour

la menuiserie. Il existe donc des meubles en bois de saule.

Le plus majestueux des arbres est sans aucun doute le saule pleureur. Planté au milieu d'une pelouse, il balance sa ramure au gré du vent. C'est le premier à bourgeonner et l'un des derniers à perdre ses feuilles qui virent, à l'automne, au jaune clair. En hiver, bien que dénudé, il garde son charme par sa forme et ses couleurs. Les inconvénients sont ses racines traçantes qui prennent beaucoup de place et ses feuilles si fines quand il faut les ramasser.