Le surendettement, une logique de surconsommation ?

Écrit par Fréderique Privat, La Grande Époque - Guadeloupe
01.04.2008

  • Un homme retire de l'argent.(攝影: / 大紀元)

52 %, c’est le taux de ménages français ayant actuellement un crédit en cours. En 2007, 14 millions de ménages français auront eu recours au crédit, soit 5,2 % de crédits contractés en plus par rapport à 2006.

 

Crédit immobilier pour l’achat d’une résidence principale, crédit à la consommation pour acquérir une voiture ou tout simplement pourvoir à des achats de la vie quotidienne, les Français ont de plus en plus souvent recours au crédit à plus ou moins long terme. Seulement, le cumul de plusieurs types de crédits, notamment les crédits à la consommation disponibles parfois après un simple coup de téléphone, peuvent entraîner le consommateur dans une logique de surendettement. Et lorsqu’un ménage en est réduit à souscrire un crédit pour rembourser un autre, la spirale du surendettement n’est pas loin.

Selon la , 2,19 millions de personnes étaient inscrites au (FCIP) en septembre 2006. Alors on pourrait se demander comment tant de personnes peuvent passer du stade de l’endettement à celui du surendettement.

 

LES RISQUES DE SURENDETTEMENT

La cause principale provient de la surconsommation effrénée qui est favorisée par les facilités de paiement. Les cartes de crédit sont légions et telles des miroirs aux alouettes, remplissent le portefeuille tout en allégeant résolument le compte en banque…

Mais il faut aussi compter les accidents de la vie, tels que le chômage, la maladie ou le divorce qui placent nombre de personnes en situation de précarité. En effet, réduire un train de vie de plusieurs dizaines d’années est parfois difficile à admettre et mettre en place, et lorsque pour ces différentes raisons, les entrées d’argent diminuent, mais que les dépenses demeurent au même stade, le surendettement peut vite se produire.

 

TOUJOURS PLUS DE NOUVEAUX TYPES DE CREDITS

Enfin, on peut aussi noter l’arrivée de nouveaux types de crédits tels que les crédits dits revolving, à réserve d’argent renouvelable mais surtout à taux d’intérêts extrêmement prohibitifs, créant l’illusion, pour le consommateurs, de posséder une éternelle réserve d’argent. Dans le cas de prêts à long terme, les crédits à taux révisables en ont aussi attirés plus d’un ces dernières années. Seulement, un contexte économique mondial défavorable a été le déclencheur d’une hausse des taux d’intérêts qui entraîne nécessairement une déstabilisation des budgets ménagers. Initialement qualifiés de « sécurisés », ces taux d’intérêts sont pourtant soumis à des mécanismes financiers et économiques fort complexes et quasi inexplicables à un emprunteur ordinaire.

Face à ce surendettement, des solutions sont proposées en fonction du montant de surendettement. Dans le cas où les impayés ne sont pas encore enregistrés au FCIP, on peut renégocier un rachat des crédits par son banquier, entraînant une baisse des mensualités mais un rallongement de la durée d’emprunt. Dans le cas contraire, la Banque de France met en place un plan de désendettement avec l’accord des créanciers, incluant l’interdiction de découvert, crédits ou émissions de chèques.

Mais, comme il arrive que des créanciers soient défavorables aux accords amiables proposés, on se dirige alors vers une phase judiciaire conduisant dans les cas les plus graves, à une procédure de rétablissement personnel dite faillite civile et qui se traduit par une liquidation du patrimoine.

Pour conclure, on ne pourrait que vivement conseiller de rester vigilant quant aux multiples et diverses propositions de crédits, aussi simples et alléchantes soient-elles, et même sans aller aussi loin, de bien appréhender les conséquences budgétaires lors de l’utilisation des cartes de crédits.

Si l’acquisition de biens demeure une étape incontournable dans la vie des ménages, il semblerait que le recours au classique crédit à taux fixe et non renouvelable puisse constituer un moindre mal. En plus, dans une société de consommation prônant le « tout, tout de suite », il parait judicieux de rappeler que le processus d’achat le plus économique pour les ménages demeure la constitution d’une épargne qui permet de bénéficier de taux d’intérêts mais aussi de développer un certain détachement face à la surconsommation.