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Fragiles liens d’interdépendance

Écrit par François Michaud, La Grande Époque - Montréal
14.04.2008
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  • Laure Waridel(攝影: / 大紀元)

Un vieil adage chinois dit qu’une fois monté sur le dos d’un tigre, il est très difficile d’en descendre. Il semble que tel est le cas d’un très grand nombre d’États qui, au nom de la croissance économique, contribuent à l’épuisement des ressources naturelles, menaçant ainsi l’écosystème qui est garant de la survie de l’humanité.

En ne tenant pas compte des coûts environnementaux, sociaux et culturels qu’elle engendre, l’économie dominante -économie de marché- contribue à notre appauvrissement collectif : perte de biodiversité; changements climatiques; contamination chimique et génétique; accroissement des inégalités économiques et sociales entre pays riches et pays pauvres ainsi qu’au sein même des nations (ce qui pourrait en partie expliquer la montée de l’intégrisme et de l’insécurité); etc.

Laure Waridel, auteure et environnementaliste québécoise, travaille depuis longtemps pour sensibiliser les gens à propos des enjeux importants qui nous concernent tels que l’environnement, la santé et la surconsommation. Bien connue pour son livre Acheter c’est voter et ses chroniques du même nom à l’antenne de Radio-Canada, elle pointe du doigt l’économie dominante comme la cause sous-jacente de beaucoup de problèmes planétaires.

Dès le petit matin, nous posons des gestes qui influencent, par une réaction en chaîne, des écosystèmes qui se situent à l’autre bout de la planète : que se soit en enfilant nos vêtements faits en Chine, en consommant des grains de café de plantations colombiennes ou des arachides du Libéria. Selon Laure, nous laissons, derrière nos moindres gestes, une empreinte écologique et sociale sans précédent. Ce qui est inquiétant est que cette empreinte ne cesse de grandir puisque la consommation mondiale ne cesse de croître depuis les 50 dernières années. Elle nous rappelle que : «Si tous les êtres humains de la Terre consommaient comme nous, les Nord-Américains, il faudrait de trois à cinq planètes comme la nôtre pour répondre à leurs besoins. Il est donc clair que notre culture de consommation qui se propage à l’échelle de la planète n’est pas durable.»

Payer un produit à prix modique, ça signifie souvent que les travailleurs sont sous-payés et que les ressources sont exploitées pour une bouchée de pain. Tout le monde peut constater que la durée de vie de beaucoup de produits modernes est de courte durée. Quand ils se brisent, ce n’est plus chez le réparateur qu’ils vont, mais bien à la poubelle. Chaque fois qu’un objet est mis à la poubelle, c’est un morceau de l’écosystème que l’on jette, ainsi que le travail de ceux et celles qui l’ont fabriqué.

En fait, si on payait le vrai prix de certains produits que l’on consomme, on leur ferait beaucoup plus attention. On serait forcé de changer certaines de nos habitudes qui engendrent le gaspillage. C’est notamment le cas des produits issus de l’agriculture conventionnelle et de l’utilisation du pétrole. Ces produits sont hautement subventionnés par nos gouvernements qui font en sorte que les prix payés par les consommateurs sont infiniment plus bas que leurs coûts réels. Dans le cas du vrai prix du pétrole, Laure nous assure qu’«il ne serait plus rentable de déplacer autant de marchandises d’un bout à l’autre de la planète. L’économie mondiale serait nécessairement plus locale».

La transformation de notre monde actuel doit nécessairement passer par la transformation de l’économie dominante vers une économie durable qui, nous dit Laure, «doit tenir compte des fragiles liens d’interdépendance qui nous unissent les uns aux autres de même qu’aux écosystèmes. Les solutions existent et elles passent nécessairement par de grands changements à la fois individuels et collectifs de la part de tous les éléments de la société : les citoyens, les entreprises, le monde de l’éducation et évidemment les gouvernements. Nous avons tous beaucoup plus de pouvoir que l’on serait porté à croire».

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