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Marie-Antoinette, un nouveau portrait ?

Écrit par Michal Neeman, La Grande Époque - Paris
16.04.2008
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  • Portrait de Marie-Antoinette, la dernière reine de la France.(攝影: / 大紀元)

Marie-Antoinette est née en 1755, fille cadette de l’Impératrice Marie-Thérèse et de l’empereur François 1er de Lorraine. Louis XV l’avait choisie pour son petit fils, le futur Louis XVI. Sa beauté a impressionné les Français. La quantité des portraits de Marie-Antoinette est étonnante. Malgré la recherche incessante de Marie-Antoinette d’un portrait idéal qui la dépeindrait de façon réaliste et donc d’un nombre colossal de portraits réalisés de son vivant, l’histoire n’a pas cessé de réinventer son personnage. Aujourd’hui, le Grand Palais révèle sa véritable personnalité.

 

QUELLE EST L’IMAGE DE LA DERNIERE REINE DE FRANCE?

L’exposition présentée au Grand Palais conteste toutes les autres et a pour ambition de répondre radicalement à cette question. Le spectateur est invité à suivre le parcours de la reine à partir de sa naissance et jusqu’à sa mort tragique. Son enfance insouciante, son éducation, l’arrivée en France de la dauphine adulée puis le règne de la reine détestée, ses surnoms aussi: Madame Déficit ou l’Autrichienne.

 

Pour finir, des œuvres retraçant ses derniers jours en prison et son exécution, tout est là. Le cheminement de sa vie nous est offert également par ses collections de meubles, de porcelaines, d’objets d’art et de documents qui ont été collectionnés dans le monde entier et rassemblés pour cette exposition.

La souveraine qui a inspiré nombreux mythes, films et biographies change une fois de plus les règles du jeu. A 14 ans, elle arrive en France pour s’asseoir quatre ans plus tard sur le trône. Très vite elle cherche à échapper à l’étiquette et supplie son mari de lui octroyer un endroit bien à elle. Dans le petit Trianon qu’elle a reçu en 1775, elle  construira sa petite bulle, celle qui lui coûtera la vie. Dans ce coin pastoral qu’elle crée avec acharnement et fortune, elle vit librement. Elle cherche de nouveaux décors qui répondent à son goût pour le raffinement et la nature. Elle possède la collection la plus importante de laque de Chine en Europe. Elle s’entoure des objets précieux mettant en valeur la nature, l’harmonie et le luxe. Dans ce refuge elle joue l’opéra comique avec sa troupe personnelle et donne le ton de la mode. Bref, elle se met en scène.

 

DE LA FRIVOLITE A LA TRAGEDIE

On attendait d’elle d’accomplir un rôle de médiatrice entre la monarchie française et celle des Habsbourg, mais elle faisait tout pour échapper aux contraintes de sa position. C’est la volonté en soi qui est au cœur de sa vie tragique. A partir de 1777, toutes ses actions ne suscitent que la critique et la haine du peuple. Quoi qu’elle fasse la reine est condamnée et toute sincérité est jugée comme fausse. Ce sont surtout les portraits, d’Elisabeth Vigée Lebrun dans les années 80 du XVIIIe  siècle, qui témoignent de ce sort. En 1783 l’artiste peint la reine en chemise de mousseline. Le tableau est exposé au salon et provoque un scandale. L’habit lié à la vie privé provoque le scandale. La robe à l’anglaise cède aussitôt la place au grand habit, approprié au lieu public. La volonté de se présenter dans la simplicité est rejetée par la critique. La souveraine a devancé son temps.

A cette époque la reine frivole, s’adonne à l’éducation de ses enfants. Le tableau de Marie-Antoinette en mère de famille, peint par Vigée, a également suscité un mécontentement. La reine ne devait pas se montrer en se promenant avec ses enfants, mais en les préparant à leur rôle futur, disait la critique. Un autre tableau a donc été peint pour s’adapter à l’image souhaitée. Ce dernier présente la reine-mère à l’intérieur entourée de ses enfants. Mais hélas ce tableau n’a pas obtenu plus de succès que les autres. La reine a l’air soucieux au lieu d’exprimer la joie, disait la critique, et la présence du berceau vide suggère la mort de sa fille Sophie de France. Une fois de plus Marie-Antoinette est appelée Madame Déficit.

Le Grand Palais ne nous laisse pas seulement apprécier le caractère de la reine par les objets ou les portraits qui l’entouraient. La vie de la souveraine est présentée en trois actes: les contraintes de la cour, l’espace libre et les derniers jours de sa vie. Chaque acte est doté de ses propres caractéristiques scénographiques. La direction artistique de l’exposition a été confiée au metteur en scène Robert Carsen. La mise en scène a donc un rôle pas moins important que le contenu de l’exposition. Elle met en valeur le déroulement de la tragédie d’une reine qui, de sa naissance jusqu’à sa mort, aura délaissé son rôle de reine pour lui préférer la comédie.

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