Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Un fonds public chinois rentre au capital de Total

Écrit par Hanna L.Szmytko, La Grande Époque - Paris
17.04.2008
| A-/A+

  • LONDON - AUGUST 11: A general view of the most expensive petrol station in the UK, the Total Garage, Sloane Avenue, August 11, 2005 in London, England. Oil prices around the world continue to rise, reaching record highs. (Photo by Craig Ritchie/Getty Images)(攝影: Stringer / 2005 Getty Images)

Total, quatrième entreprise pétrolière mondiale et la première de France, vient de confirmer les informations du Financial Times publiées le 4 avril selon lesquelles un fonds d’investissement contrôlé par les dirigeants chinois avait acheté des actions Total. La part acquise atteindrait 1,6 %, une participation non négligeable au regard des autres actionnaires de l’entreprise française.

Le nom du fonds ni le montant d’investissement n’ont été communiqués par Total pour « des raisons de confidentialité », mais selon le Financial Times il s’agit bien de la Safe (State Administration of Foreign Exchange), organe public en charge de la gestion des réserves de changes pour le compte de la banque centrale chinoise. On peut supposer que l’investisseur final pourrait être le fonds d’investissement d’état China Investment Corporation (CIC). Le montant investi dans le groupe français s’élèverait à 1,8 milliard d’euros, soit une part de 1,6 % de capital de Total, selon le journal.

La rentrée du chinois dans la 1e capitalisation française de 116,6 milliards d’euros (soit 12,4 % de l’indice CAC 40) s’est opérée d’une manière très discrète, graduellement au cours des derniers mois. Selon les statuts de Total, tout franchissement à la hausse ou à la baisse de chaque seuil de 1 % du capital doit être signalé par l’investisseur. Au 31 décembre 2007, les principaux actionnaires de Total étaient le financier belge Albert Frère pour 5,3 %, à travers le groupe Bruxelles Lambert (3,9 %) et la Compagnie Nationale à Portefeuille (1,4 %), ainsi que les employés avec 3,7 %. L’investissement chinois pour 1,6 % de capital constitue une stratégie d’investissement agressive, rapporte le journal anglais.

Le champ d’activité du groupe pétrolier Total va du raffinage et de la distribution à l’exploitation et la production d’hydrocarbures, en passant par la chimie de base. Total développe aussi parmi ses activités le transport, le stockage et la vente de gaz naturel, la génération et la vente d’électricité. Toutes ces activités intéressent la Chine, et plus particulièrement les actifs pétroliers ou du gaz. Elle a déjà tenté d’acheter entièrement le groupe énergétique américain Unocal en avril 2005, attirée par ses réserves importantes d’hydrocarbures, mais du fait du débat politique au sein du Congrès américain, la firme chinoise CNOOC a dû renoncer à ce projet.

Cette entrée d’un fonds public chinois au capital de Total, un fleuron de l’industrie française, suscite de fortes inquiétudes sur les intentions réelles des autorités chinoises et relance les débats sur les fonds souverains dont les motivations peuvent être d’ordre politique. Les interrogations portent plus particulièrement sur l’implication effective du nouvel arrivant dans la stratégie de Total, voire son entrée possible au conseil d’administration, et sur un potentiel d’accroissement futur de sa participation.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.