Les éco-villages: de bons exemples de développement durable

Écrit par Peta Evans, La Grande Époque - Australie
17.04.2008
  • Les visiteurs à la communauté coopérative Moora Moora, Australie(攝影: / 大紀元)

Les Australiens produisent plus de 560 millions de tonnes de gaz à effet de serre annuellement, soit l’équivalent de 127 millions de voitures en circulation.

Cependant, l’équilibre écologique et l’autosuffisance sont primordiaux dans un éco-village.

«Toute la communauté est alimentée par l’énergie solaire, il n’y a personne qui est connecté au réseau électrique, alors personne n’utilise des combustibles fossiles pour sa consommation d’énergie», explique Chelsea McNab, une résidente de la communauté coopérative de Moora Moora, à seulement 90 minutes de Melbourne.

Même si plusieurs ne sont probablement pas prêts à vivre dans des maisons de briques de boue ou à utiliser des toilettes de compost, Moora Moora est un bon exemple de préservation environnementale.

Établi en 1974, le village Moora Moora est situé sur le mont Toolebewong, Victoria. Composée de six groupes d’éco-villages et d’un centre communautaire, la propriété de 600 acres est partagée par environ 50 adultes et 15 enfants.

La vie à Moora Moora est dépourvue des avancées technologiques. Les maisons sont faites de paille, de briques de boue et de terre. Il y a des toilettes de compost, de l’énergie éolienne et solaire, une source privée et un jardin de légumes biologiques qui nourrit toute la communauté. Pour économiser l’énergie, la plupart des maisons ont incorporé la masse thermique dans leur plan de construction.

«La masse thermique accumule la chaleur et la libère lentement, précise Mme McNab, et c’est ce que les briques de boue et la terre font également. Alors, de cette façon, vous utilisez moins de combustible pour chauffer votre maison, donc la plupart des maisons sont conçues en tenant compte de l’efficacité énergétique.»

Mme McNab, âgée de 31 ans, est relativement nouvelle dans la communauté. Son partenaire et elle s’y sont joints à la fin de 2003; leurs deux enfants, âgés de quatre et dix-huit mois, sont nés sur la montagne qu’ils avaient visitée à plusieurs reprises auparavant.

D’autres, comme Peter Cock, âgé de 62 ans, sont des vétérans. M. Cock était un des cofondateurs de la communauté et a vécu à Moora Moora pendant plus de 33 ans. Il a vu plusieurs membres venir et partir, mais il dit que l’esprit de la vie communautaire continue à grandir.

«L’élément clé est que nous avons intégré une autre génération dans les dernières sept ou huit années. Donc, nous avons accompli un changement intergénérationnel», raconte M. Cock qui était professeur d’études environnementales et de sociologie à Monash University, avant de prendre sa retraite l’année dernière.

Récemment, la communauté s’est penchée sur l’amélioration de la distribution de l’eau. La communauté a sa propre source d’eau et est équipée de pompes hydrauliques et de béliers hydrauliques, permettant aux maisons de chaque groupe de s’y approvisionner.

Ils ont également leur propre réservoir d’eau de pluie, et plusieurs des résidents dernièrement arrivés ont bâti des toilettes de compost, ce qui règle la question du gaspillage et du manque d’eau.

«Nous travaillons également sur un microprojet hydro-électrique en ce moment», a dit Mme McNab.

La communauté vient de mettre sur pied un projet d’agriculture soutenu par le Community Supported Agriculture.

«Des gens font ici pousser les légumes de la communauté, et nous les cueillons une fois par semaine», ajoute Mme McNab. «Nous pouvons marcher pour aller les chercher, il n’y a pas de combustibles fossiles et ils sont biologiques. Cela fournit aussi un emploi à deux personnes sur la montagne, a-t-elle ajouté.

Élever des enfants dans un environnement autosuffisant, loin de la ville, a aussi ses avantages, aux dires des résidents.

«Les enfants qui grandissent à Moora Moora sont créatifs, autonomes, indépendants, débrouillards, capables de communiquer avec assurance avec des gens de tous les âges», explique Dr Bob Rich, un psychologue et mudsmith (une personne qui produit des objets utiles faits de terre). Lui et son épouse sont déménagés dans la communauté en 1979 et ont élevé leurs enfants sur la montagne.

Même si la vie commune n’est pas toujours rose, Mme McNab reconnaît la valeur de ce qui y est enseigné.

«J’ai beaucoup appris sur l’idéalisme, l’acceptation et la tolérance face aux valeurs des autres», a dit Mme McNab.

M. Cock a aussi été témoin du grand effet que la vie communautaire a eu sur les enfants et les adultes au cours des décennies, mais il admet que le partage d’une propriété avec une soixantaine d’autres personnes présente ses difficultés.

«Je pense que vivre dans une communauté est un défi et que cela vous encourage inévitablement à vous regarder et à voir vos propres forces et faiblesses», dit M. Cock.

«Vivre dans une communauté nous apprend beaucoup.»

Moora Moora organise des journées portes ouvertes à l’intention des visiteurs et accueille les bénévoles qui veulent aider durant les jours de travail. Ces bénévoles reçoivent en retour un repas gratuit et peuvent visiter la communauté.

Mais l’évènement qui attire le plus de visiteurs à la montagne est le Moora Moora Sustainable Living Festival organisé semestriellement.

Les activités du festival incluent des excursions aux éco-villages, des ateliers de construction ayant pour matière première la terre, la culture biologique, la familiarisation avec l’énergie de remplacement, des présentations de spectacles et de musique, des kiosques de nourriture et d’artisanat, la galerie d’art de la communauté et des activités éducatives pour les enfants.