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Fidji

Écrit par Wes Lafortune, Collaboration spéciale
02.04.2008
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  • Hutte(攝影: / 大紀元)

Bula! Un mot qui devient vite familier pour ceux qui voyagent à Fidji, ce paradis du Pacifique Sud situé à plus de 2400 km au nord de la Nouvelle-Zélande. «Bonjour!», ou «Bula!» en langue fidjienne, n’est pas une simple formule d’accueil utilisée par des gens qui ont de bonnes manières, mais exprime vraiment un intérêt pour la personne en question.

Un accueil réel à Fidji

J’ai vite découvert cette réalité dans un marché de fruits et légumes, du petit village de Sigatoka, lorsqu’une vendeuse, nommée Ana, m’a présenté sa fille et sa mère. Elle m’a ensuite demandé de prendre des photos de chaque membre de sa famille. Dans certains pays, cela pourrait ressembler à une ruse afin de vendre plus de produits aux touristes ou être une occasion pour demander de l’argent pour avoir posé, mais à Fidji, ce n’était que de la simple hospitalité réconfortante que j’ai d’ailleurs rencontrée tous les jours durant mon trop court séjour.

«Bula!», dit Ana. «Bienvenue à Fidji»

Accueillir les touristes de partout dans le monde est une habitude à Fidji. Les indigènes de Fidji ont été visités la première fois il y a des millénaires, par des Polynésiens et des Mélanésiens qui ont pagayé jusqu’au groupe d’îles. Dans les années 1870, Fidji a vu l’arrivée des ouvriers de la région du Bengale, en Inde, venus travailler dans les champs de canne à sucre.

Malgré un croisement incontestable de races dans l’archipel, la plupart des Indo-Fidjiens sont Hindous. Ils sont suivis par les membres de l’Église méthodiste dont les missionnaires, dans les années 1880, avaient voyagé de l’Angleterre jusqu’à Fidji pour convertir les indigènes au christianisme. Parmi les autres religions pratiquées par les habitants de Fidji, il y a le catholicisme et l’islam.

Deux traditions datant des premiers habitants de Fidji demeurent encore au centre de la vie insulaire : le kava et la marche sur le feu.

Un toast amical

Le kava (aussi connu sous le nom de yagona, prononcé yang-go-na) est une boisson non alcoolisée au goût de bois qui engourdit la langue et les lèvres.

La première fois que j’ai goûté au kava, c’était au «village de la poterie» de Nakabuta situé au bout d’une route de terre dans la vallée de Sigatoka, sur Viti Levu, la plus grande île de Fidji. Ce qui ressemble, au premier abord, à un parc d’amusement de Fidji est en fait un village authentique.

Ici, pendant des générations, les femmes sont arrivées à parfaire l’art de la céramique, en créant de magnifiques poteries faites à la main et en utilisant de l’argile ramassée sur les berges de la rivière Sigatoka, tout près. Les pièces sont mises à feu, puis enduites de vernis fait à partir de sève d’eucalyptus australien.

Une autre partie essentielle d’une visite à ce village est de goûter au kava qui est préparé avec amour par une des femmes du village. La boisson est faite à partir de la racine séchée de poivrier. La substance poudreuse est placée dans une pochette, mélangée à l’eau dans un grand bol en bois et servie aux invités dans des tasses en bois.

«Bula!», me suis-je écrié, comme le veut la coutume, avant de lever ma tasse jusqu’à mes lèvres et d’avaler d’un trait l’élixir qui a l’apparence d’une eau boueuse.

Quelques heures plus tard, après avoir développé une réaction cutanée sur mes bras en plus de subir l’effet de la bouche engourdie – auquel je m’attendais – j’ai compris que le kava n’était vraiment pas fait pour moi.

{mospagebreak}La marche sur le feu

La marche sur le feu fidjienne était plus selon mes goûts. Elle est présentée chaque semaine au Shangri-La Resort pour le divertissement de ses invités. Les Fidjiens (surtout des hommes) de l’île de Beqa, située au large de la côte sud de Viti Levu, ont la réputation d’être les seuls indigènes de Fidji qui ont l’habileté de marcher sur des pierres blanches brûlantes. Les pierres sont chauffées toute la journée à l’intérieur d’un monticule d’enveloppes de noix de coco en feu dont la température peut atteindre au-dessus de 540 ºC, une chaleur qui normalement laisserait la peau des pieds complètement brûlée.

On peut retracer ce mystérieux pouvoir de résistance à la chaleur dans une légende qui raconte l’histoire d’un guerrier Beqa, appelé Tui-na-viqalita, qui avait reçu ce pouvoir après avoir relâché une anguille qu’il avait pêchée. Selon la légende, l’anguille était un dieu-esprit et, jusqu’à ce jour, les descendants de Tui-na-viqalita ont tous ce pouvoir, celui de marcher sur des pierres brûlantes, ce qui ferait sautiller le moindre mortel.

Alors que j’observais le groupe d’hommes se préparer pour le rituel, je me suis rendu compte que cela n’avait rien d’une gambade ordinaire; en effet, toute leur attention était concentrée sur les pierres sous leurs pieds. Ils prennent environ de 6 à 10 secondes pour compléter cette impressionnante marche brûlante.

Fidji, autrefois nommée «Les îles du cannibalisme» à cause de la mauvaise habitude que certains chefs avaient de manger des visiteurs, attire aujourd’hui des touristes venant des quatre coins de la planète, en quête de soleil. Le tourisme est l’industrie numéro un du pays; cependant, elle a ralenti depuis quelques mois à cause de la perception d’une instabilité politique.

La politique

«Ça nous nuit», me raconte un propriétaire hôtelier.

La vérité est que Fidji a bel et bien vécu un coup d’État sans déversement de sang. Le 5 décembre 2006, les militaires, sous les ordres du Commodore Frank Bainimarama, ont pris le contrôle du pays. Les États-Unis et l’Australie ont émis une mise en garde concernant les voyages à Fidji. De tels avertissements ont été ouvertement critiqués par M. Bainimarama qui s’est engagé à tenir des élections libres en avril 2009, disant publiquement qu’il «accepterait le résultat des élections».

Plusieurs Fidjiens pensent plutôt que les mises en garde font plutôt référence à certains pays occidentaux qui sentent le besoin de faire de la pression sur leur petite nation (constituée de plus de 300 îles) afin qu’elle adopte une forme de gouvernement démocratique au plus tôt.

En voyageant à travers Fidji, ces dernières semaines, je n’ai vu aucune terreur dans les rues. Tout était comme auparavant : des plages magnifiques, des gens incroyablement sympathiques et un paysage marin qui séduit tout le monde, en passant par le célèbre océanographe Jacques Cousteau dont le fils gère aujourd’hui un hôtel sur l’île de Vanua Levu, à l’acteur Tom Hanks qui a joué dans Castaway, d’ailleurs filmé sur la petite île de Monuriki, en 2000.

Très contrôlée jusqu’à maintenant par les chefs qui dirigent les villages de Fidji, la politique est la dernière chose présente à l’esprit des nombreux touristes, dont des Américains et des Australiens que j’ai rencontrés lors de mon séjour.

L’harmonie culturelle

«Nous sommes venus ici du Minnesota», raconte Rob, en lune de miel avec son épouse. Ils ont passé une semaine à Fidji à faire de la plongée sous-marine, de l’apnée et à apprendre à mieux se connaître dans leur bure (prononcé buray) ou hutte au toit de chaume.

Alors que je me promenais le long d’une plage un soir de pleine lune, j’ai réfléchi à cette terre aux mille «bula». Souvent associée à une philosophie de laisser-aller face à la vie, Fidji, pour moi, a pris une tout autre signification. J’ai maintenant une plus grande appréciation de la culture complexe de cette nation insulaire qui vit côte à côte en relative harmonie, malgré des cultures complètement différentes.

Avant ma visite, Fidji n’avait existée que dans mon imagination, maintenant, c’est un endroit fantastique sur la planète où je sais que je serai toujours accueilli avec un chaleureux «Bula!».

Wes Lafortune est le rédacteur de Worldtrekker.ca.

 

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