Des cuiseurs solaires pour vivre mieux

Écrit par Fréderique Privat, La Grande Époque - Guadeloupe
02.04.2008

  • Chantal Foubert avec l’équipe BISS du Chili à Copiapo.(攝影: / 大紀元)

Chantal Foubert, une Nantaise de 45 ans férue d’environnement, s’est octroyée une année sabbatique afin de réaliser un tour du monde de 2006 à 2007. En Amérique du Sud, elle a participé à la fabrication de cuiseurs solaires.

 

La fabrication et l’installation de ces outils solaires en , sont l’aboutissement d’un vaste projet mis en place en 1999 par une association au nom joliment évocateur de Bolivia Inti Sud Soleil (BISS). Car c’est le dieu soleil aztèque Tata-Inti qui a sans doute inspiré ces Français venus séjourner en 1999 au Pérou et en Bolivie. Après le choc de la rencontre avec une telle pauvreté, ils désirent  apporter leur soutien à un quotidien difficile pour bon nombre d’Andins notamment.

Et c’est ainsi que Bolivia Inti-Sud voit le jour. Avec pour objectif le développement des énergies renouvelables dans les pays dits justement en voie de développement, elle permet aussi d’informer et d’alerter les populations des pays du « Nord » sur la situation de ces pays.

Destinée initialement aux pays andins d’Amérique du Sud, l’association s’oriente maintenant vers l’Afrique, souhaitant y apporter un soutien similaire.

En effet, en utilisant les rayons lumineux du soleil comme énergie de cuisson, les cuiseurs solaires, de fabrication pourtant simple, deviennent de véritables outils de confort familial mais aussi de protection de l’environnement et de la santé.

Chantal, adhérente des premiers jours de l’association BISS,  a répondu à quelques unes de nos questions.

 

LGE : Pourquoi avoir choisi prioritairement les cuiseurs solaires pour votre action dans les Andes?

Chantal Foubert : Durant mon tour du monde, je souhaitais découvrir d’autres façons de vivre, rencontrer des gens, d’autres cultures, etc. Adhérente de Bolivia Inti depuis 1999 (en soutenant cette association seulement par le biais d’un don chaque année), j’ai voulu m’impliquer dans des actions de terrain en tant que volontaire. J’étais déjà très sensibilisée à l’objectif écologique et humanitaire de cette association.

 

LGE : En allant sur place participer à ces stages, qu’est-ce qui t’a le plus marqué?

Chantal Foubert : Voir de mes propres yeux les conditions de vie des gens et « l’effet magique » que produit le cuiseur solaire au sein d’une famille. Il n’y a plus besoin d’aller chercher du bois, finies les corvées de ramassage. La cuisson se fait toute seule grâce au soleil. On peut pasteuriser l’eau et éviter ainsi les diarrhées des enfants. On fait des économies pour le budget familial. Il y a moins de dépenses pour le combustible qui permet de cuire la nourriture et faire chauffer de l’eau. Les femmes peuvent aussi avoir de l’eau pour laver leurs jeunes enfants et faire leur lessive. L’aspect écologique et diététique du cuiseur solaire est important (alimentation saine avec cuisson à l’étouffée). Enfin, la cuisson solaire permet aux femmes de retrouver du temps libre qui peut être consacré à l’éducation des enfants et à leur maison.

À ce propos, laissez-moi vous conter une petite anecdote : en apprenant ce gain de temps obtenu, un père de famille m’a demandé: ‘mais que va faire ma femme de ce temps libre?’

Sidérée par sa question, j’évoque la disponibilité vis-à-vis des enfants, les vêtements à laver, les tâches à effectuer dans un logement, etc. Il me répond: ‘Elle pourrait aussi venir m’aider aux champs!’

Cette réaction m’a vraiment marquée, un peu de liberté dans la vie d’une femme peut poser problème à son conjoint. Autre culture, autre mentalité, autre vision de la place de la femme dans une famille...

Pour finir, je me souviens des sourires réjouis des femmes le dernier jour du stage lorsqu’elles cuisinent pour la 1re fois un plat de leur choix dans leur cuiseur, cette satisfaction à montrer qu’elles sont capables d’innovation pour le bénéfice de toute une famille.

Ce que je n’oublie pas non plus, ce sont les remerciements chaleureux des participantes aux stages de construction, comme si nous leur apportions, en quelque sorte, un mieux-être par le biais de cet outil solaire.

 

LGE : Suite à cette belle aventure, quel message souhaites-tu passer aux Européens et autres populations du « Nord »?

Chantal Foubert : Essayer de sensibiliser ceux qui m’entourent à la cuisson solaire dans un but écologique, sans pour autant oublier le côté sain de cette cuisine. Mais je souhaite aussi montrer l’importance de soutenir ce genre d’initi

 

Pour en savoir plus :

www.boliviainti-sudsoleil.org

http://tablesol.free.fr

Informations pratiques : Grenelle de la cuisson solaire et écologique : 8 et 9 mai 2008, Le Pouliguen

ative au vu des résultats que j’ai constatés sur place.