Dans une galaxie près de chez vous II

La Terre court à sa perte, les catastrophes environnementales dévastent rapidement les lieux où il est humainement possible de vivre. Les tensions, la peur et la violence prennent le dessus sur la raison des gens. Il semble que tout soit perdu… Mais il reste tout de même un espoir : les membres de l’équipage du Romano Fafard ayant pour mission de trouver une planète salvatrice qui pourra accueillir tous les terriens… pour une deuxième fois. Après quatre ans d’attente, c’est avec plaisir que l’on se replonge dans une nouvelle aventure intergalactique de l’équipage du capitaine Charles Patenaude (Guy Jodoin).

La sonde du vaisseau perdue, la mission de trouver une nouvelle planète semble être un échec jusqu’à ce que… l’on retrouve le lieu de l’écrasement de l’engin. Les membres de l’équipage devront se rendre, selon les calculs de Flavien Bouchard (Claude Legault), sur la planète «Crème hydratante pour le visage – soulage la peau sèche». Ils devront retrouver leur sonde avec l’aide du Gouverneur Suprême de la planète (Alexis Martin) qui leur laisse croire que celle-ci serait entre les mains des terribles voisins des Crêmeux, les Iraziens. À bout de souffle et n’ayant pas dormi depuis le tout début de sa mission, le capitaine Patenaude devra lutter contre la tentation de ne pas respecter ses propres principes et de chasser les Iraziens pour coloniser leur planète.

Ce deuxième film est tout aussi hilarant que le premier. Le rythme est même plus soutenu que le premier dans lequel il y avait certains creux. L’humour extrêmement créatif, éclaté et absurde de Galaxie est cuisiné par la précision d’une équipe de comédiens au fin doigté. Festin comique délectable! Dans ce contexte, on excuse plus facilement certains gags un peu faciles qui auraient pu être faits dans un match d’improvisation de niveau collégial. À ce sujet, cette belle folie signée Pierre-Yves Bernard et Claude Legault, que l’on devine écrite et réalisée avec beaucoup de plaisir, est ponctuée de caméos souvent issus du domaine de l’improvisation.

Comme on aurait envie d’être de l’équipage du capitaine Jack Sparrow dans son navire mystique le Black Pearl, on voudrait faire partie du Romano Fafard pour découvrir des planètes inexplorées où la main de l’homme n’a pas mis le pied… Dans cette ligne d’idées, la force de ce film résulte dans la combinaison entre les personnages, qui sont à la fois loufoques, caricaturaux et très proches des gens au quotidien; les blagues débridées, qui deviennent facilement expression commune ainsi; et l’univers fantastique de la science-fiction.

Les nuances de jeux frappent aussi dans cette parodie québécoise de Star Trek dans laquelle on peut d’ailleurs voir le capitaine Patenaude pleurer l’humanité qui paraît se diriger vers le gouffre. Elles font une brisure dans le rythme pour mieux reprendre par la suite le flot de blagues dans lequel le spectateur est baigné. Ces nuances ajoutent également une dimension dramatique non désagréable qui complète bien l’aspect plus léger du film. Car, rappelons-le, le point de départ de Dans une galaxie près de chez vous est l’extinction de la race humaine par la pollution qui, à en croire Charles Tisseyre de l’émission Découverte, David Suzuki ou encore Al Gore, n’est pas un ragot de folle du village. Cette odyssée de l’espace ouvre probablement la porte à une trilogie… espérons-le.