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Des politiciens philippins demandent l’aide du Canada

Écrit par Matthew Little, La Grande Époque - Toronto
23.04.2008
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  • Des manifestants protestent contre l’industrie minière dans la capitale des Philippines,(Stringer: JAY DIRECTO / 2007 AFP)

Des compagnies minières canadiennes aux Philippines seraient impliquées dans de graves violations des droits de l’Homme

Trois législateurs des Philippines étaient de passage au Canada récemment pour solliciter de l’aide concernant des exécutions extrajudiciaires et des compagnies minières canadiennes implantées dans leur pays. Ces compagnies sont accusées d’employer des forces militaires et paramilitaires pour protéger leurs intérêts.

Les membres du Congrès philippin se sont présentés, la semaine dernière, devant le Sous-comité des droits internationaux de la personne de la Chambre des communes pour demander au gouvernement de suspendre le financement de projets aux Philippines, qui pourraient être liés à des violations des droits de l’Homme.

«Les relations commerciales et les relations d’aide avec les Philippines incluent l’exportation de matériel militaire, l’assistance à l’entraînement des forces de police et des projets de développement qui sont liés à des campagnes de pacification militaire et à des opérations minières qui font usage de l’armée et des paramilitaires pour réprimer une dissension et des protestations légitimes», indique un communiqué de presse de Stop the Killings Network, une organisation internationale visant à mettre fin aux exécutions extrajudiciaires politiques aux Philippines.

Le site Internet de l’ONG Human Rights Watch (HRW) affirme que des exécutions extrajudiciaires et des disparitions surviennent aux Philippines, et que les groupes d’insurgés armés et les militants islamistes radicaux tuent des civils, politiciens et autres.

Les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes, les membres du clergé au franc-parler et les politiciens de gauche sont parmi ceux qui «disparaissent» ou sont tués. HRW affirme que l’armée est aussi impliquée dans plusieurs des assassinats.

La membre du Congrès philippin Luz Ilagan, du Gabriela Women's Party, a expliqué à La Grande Époque les raisons de son voyage au Canada. En plus de demander au gouvernement canadien de suspendre les programmes d’aide qui pourraient être directement liés aux exécutions extrajudiciaires, elle a aussi souligné le rôle des compagnies canadiennes implantées aux Philippines.

«Il y a cinq compagnies minières canadiennes importantes aux Philippines et elles ont eu l’autorisation de s’implanter grâce à une loi sur les mines.»

«Cela veut dire que ces compagnies d’un pays étranger peuvent se rendre aux Philippines pour explorer et exploiter les ressources naturelles. Elles se font donner 25 ans pour faire ces opérations, renouvelables pour un autre 25 ans. Elles profitent d’exemptions d’impôts et peuvent rapatrier les profits provenant de leurs opérations», déplore-t-elle.

«Le problème est que ces compagnies minières sont accusées d’avoir employé du personnel militaire et paramilitaire philippin – armé jusqu’aux dents – qui a commis des violations des droits de l’Homme.»

Mme Ilagan estime que l’audience avec le Sous-comité de la Chambre des communes s’est très bien déroulée et que chaque membre a exprimé la volonté de se pencher sur la question; plusieurs ont été bouleversés d’apprendre ce qui se passe aux Philippines.

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