Les lacs du Groenland inquiètent les glaciologues

Écrit par Heloïse Roc, La Grande Époque - Paris
29.04.2008

  • Un lac situé à l’intérieur de la calotte glacière du Groënland. (STR: SLIM ALLAGUI / ImageForum)

Des glaciologues de l’université de Washington à Seattle, ont observé la fonte brutale d’un lac situé à l’intérieur de la calotte glacière du Groënland. Une manifestation inquiétante qui peut précipiter prématurément la fonte des glaces durant l’été. Ils ont pu découvrir une sorte de canalisation naturelle qui pénètre très profondément dans le glacier. Il en découle une fonte intensive des glaces en profondeur et les eaux se déversent massivement dans l’océan.

 

150 LACS DECOUVERTS EN ANTARCTIQUE

Durant ces 25 dernières années, les satellites ont observé l’Arctique et ils ont été témoins de l’ampleur de la diminution des glaciers qui s’étalaient au début des années 80 sur 8 millions de kilomètres carré. 25 ans plus tard, ils représentent seulement 5,5 millions de kilomètres carré. Ces changements sont assurément les conséquences du réchauffement climatique. C’est ainsi que les scientifiques découvrent des lacs dans les glaciers. Ils ne sont pas nouveaux. Le professeur Martin Siegert de l’université d’Édimbourg (Écosse) explique: « Ce sont environ 150 lacs qui ont été découverts en Antarctique sous la vaste calotte glaciaire et, jusqu’ici, on sait peu de choses à leur sujet. Se lancer dans le lac est un immense défi technologique, mais l’effort en vaut la peine. Ces lacs sont importants pour plusieurs raisons. Par exemple, parce que l’eau agit comme un lubrifiant au-dessus de la glace, ils peuvent influencer les flux de la calotte glaciaire. Leur potentiel de formes de vie inhabituelle pourrait apporter un nouvel éclairage sur l’évolution de la vie dans des conditions très pénibles. »

Il s’avère que le réchauffement climatique semble peu maîtrisé. Pourtant des moyens pharaoniques ont été mis en œuvre pour mieux le comprendre et des centaines de climatologues du monde entier coordonnent les recherches au sein d’un groupe intergouvernemental nommé (GIEC) (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Malgré cela, de nombreuses zones d’ombre subsistent et inquiètent. Sécheresses, canicules, ouragans, inondations... se succèdent à une cadence de plus en plus rapprochée. Dans la communauté scientifique, une rumeur commence à circuler: « Et si le pire était à venir? »